Une Chanson, une histoire

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Je ne sais pas où elle veut réellement en venir. J'avoue que ses hypothèses sont bien fondées mais je n'arrive pas à vraiment entrer dans son jeu. Il faut dire qu'elle a vraiment beaucoup cherché.

Bon, s'il faut que je résume en gros ce que j'ai pu saisir du peu qu'elle vient de dire, alors selon elle, le docteur Davidson, derrière son image de conseiller au coeur aimant, cachait un tout autre visage de lui. Qu'il était revenu pour un but précis. Et ça, pendant cinq ans. Si la mère de Jane le consultait réellement, alors cela veut dire que d'une part, le personnel est de mèche avec le docteur. Mais qu'est-ce qu'un docteur peut bien vouloir faire dans un hôpital alors qu'il est retraité! Il faudrait que j'aille encore chercher plus loin, peut-être même encore aller questionner sa fille, Mlle April Wesley.

Maintenant les idées que je voudrais bien entendre sont celles concernant le lien entre la mort de la mère de Jane et celle de Mlle Cara Brown. Il faut dire que moi, je ne prêtais pas attention aux détails. Ma priorité était d'avoir une idée générale sur les patients qui se livraient aux conseils de ce docteur.

<< Et concernant le lien entre ta mère et elle, qu'avais-tu à me dire sur ce point ? Je finis par questionner sur un ton neutre. Elle s' arrêta dans le travail qu'elle effectuait dans son ordinateur et le reste de documents que j'ai étudié ce matin que je suppose être la recherche de meilleures informations pouvant nous aider, pour lever la tête en ma direction et de me répondre avec un petit sourire.
- Ce n'est vraiment pas une idée qui tient sur un fil mais...tu vois, elles étaient toutes deux malades. Disons qu'elle consultait un même médecin pour une même cause, estimons juste. On disait qu'il était psy. Mais bizarrement, après qu'elles le voyaient, elles paraissaient toujours plus fortes et soulagées. C'est sûr que tu vas me dire que c'est normal, que dans leur cas, voir qu'une personne les prenne en considération et partage leur peine ne fait que leur donner de l'espoir, mais là n'est pas la réelle raison, je dis ça selon ma manière de voir les choses.
- Vas-y, continue. Je sais pas où tu veux en venir mais c'est bien ça qu'il nous faut. Se baser sur des idées plus ou moins vraies. Enfin, bref, je ne te dérange pas plus longtemps
- Si l'on tient toujours sur l'idée que le personnel était de mèche avec lui, ça veut dire en quelque sorte que ces personnes avaient une grande confiance en lui, qu'ils le voyaient comme une personne au coeur tendre. On note déjà sur ce point là qu'il avait réussi à tous les atteindre. En restant sur cette base, je me dis que ces deux femmes qui ne sont autres que ma mère et cette femme, se sont faites manipulées par lui.
- Je voudrais bien te comprendre, mais je me perds là. As-tu au moins des preuves ?
- Bien sûr, regarde par toi même >> Elle me tend son ordinateur et je lis ce qu'elle me présente.

Ryde Davidson est né à Munich en 1932 et est mort à Londres en 1997. Il était un passionné de la médecine depuis ses dix ans. Il a fait ses études à Johannesburg et a obtenu ses diplômes là-bas. Il finit ses études en portant la profession de psychologue et revient en 1962 à Munich exercé son métier auprès des personnes qui en ont besoin. En 1972, il est transféré vers Londres où il finit par passer le restant de ses jours. Sa carrière professionnelle ne fut pas laissée indifférente. Il fut, après plus de dix ans de fidélité au travail, nommé l'un des meilleurs éléments de la ville.

Après avoir lu et relu cet extrait de texte présentant très clairement la carrière professionnelle, du moins le parcours du Dr Davidson, je suis resté bouche-bée. Un psychologue, un vrai ? Donc pendant tout ce temps où l'on pensait l'attribuer ce titre, en fait on ne faisait que lui donner sa réelle profession comme ci on avait eu vent de cela plus tôt. Pour ce coup, je n'ai rien vu venir. Faut que je me ressaisisse !

Bref, même si ce petit paragraphe vient pour nous éclaircir sur un point, il vient aussi nous amener à se poser encore plus de questions. Quel était l'intérêt, dans le cas de la mère de Jane par exemple, de se confier à un psy ? Encore faudrait-il noter que l'on nous a emmené vers celui-ci en nous faisant croire qu'il était le médecin qui la suivait. Et si c'était vrai ? Et si c'était vrai dans la mesure où il se faisait aider. Là encore, ça prend encore un tout autre sens. Et si c'était vrai dans la mesure où il avait réellement trompé tout le monde. Non, c'est pas possible. Dans ce cas, c'est vrai, il joue sur la psychologie des gens mais là on parle d'une maladie sérieuse.

Je ne sais plus trop où j'en suis dans cette affaire. Ce docteur est vraiment un élément perturbateur.
<< Tu en ai venu à quelle conclusion au final ? Elle me demande soudainement, m'extirpant de mes pensées
- Tu vas me prendre pour un fou, mais je crois que notre fameux suspect, le Dr Ryde Davidson, se faisait passer pour un autre. Avec le monde d'aujourd'hui où tout est pris à la légère, hormis les soulèvements, les guerres, c'est devenu très facile de " tricher ". Il suffit juste d'être assez malin et le tour est joué. Avec notre cher suspect numéro un, je dirai, comme toi bien sûr, qu'il a manipulé beaucoup de personnes. Estimons juste que ta mère aie fait partie de l'une de ses nombreuses patientes. C'est clair qu'il connaissait sa vie jusqu'au bout des doigts, l'a étudiée de fond en comble et qui sait, il a voulu s' immiscer dans sa vie sans crier garde. Avec autant d'informations sur elle, il pouvait dire à qui le voulait qu'il pouvait bien être de la famille ou bien encore un ami. Maintenant, on doit se poser la question : Qu'est-il devenu du vrai docteur ? Parce qu'il faut bien noté que pour arriver jusqu'à elle, il fallait bien se débarrasser de quelqu'un.
- Je n'avais pas vu les choses sous cet angle là. Maintenant que tu le dis, ça me donne une raison pour vraiment aller à la rencontre de mon père demain...
- Demain ? Mais qu'y a t-il demain pour que tu voyes ton père?
- Toutes mes excuses, j'avais oublié de te dire que demain je voyage. Mon père m'a convoqué pour un voyage d'affaires
- Oh ! Que c'est aimable de sa part d'avoir pensé à toi. >> il répond en esquissant un léger sourire.

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