Une Chanson, une histoire

•12•

<< Je commence, si tu veux bien >> Je lui demande et elle me répond par un hochement de tête. Tout en restant concentré, je décide de commencer par le dossier de de Cara Brown. Après tout, c'est par là que j'ai aussi commencé de mon côté.
<< Alors, pour commencer, nous allons parler de Mlle Cara Brown...
- Mlle Cara Brown tu dis ?
- Oui oui
- C'est justement d'elle que je voulais aussi te parler
- oh, quelle coïncidence! Mais s'il-te-plaît laisse moi te faire part de mes recherches. Ne m'interrompt surtout pas
- Je serai muette comme une tombe. >>. Elle me répond avec une voix d'enfant. Sans savoir pourquoi, on éclate tous deux de rire et nos deux voix s' entendent dans toute la maison. Ok, j'avoue qu'on agit comme de vrais enfants mais il faut bien ça des fois.

Reprenant peu à peu notre sérieux, je reprends :
<< Comme je disais tantôt, Mlle Cara Brown était une femme de quarante ans vivant avec son mari et ses deux enfants dans le quartier de bromley. Elle souffrait d'hypertension artérielle. La cause de sa souffrance si l'on peut appeler ça comme cela, était le déséquilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Elle mélangeait tout. Elle était en permanence en surmenage dû à un excès au travail et à vrai dire elle n'arrivait pas à gérer son foyer. Ce qui l'a rendait en permanence stressée. Et plus tard, elle a soupçonné son mari de lui être infidèle. La cerise sur le gâteau! Pour évacuer tout ça, elle est allée voir le docteur dont tout le monde parlait, Mr Ryde Davidson.
- Nous connaissons enfin le nom de ce docteur.
- Comme tu peux voir, très chère, j'ai beaucoup avancé. Mais j'ai besoin de ton aide...
- Bon, avant que ne me poses la moindre question, assieds-toi et viens voir ce que j'ai trouvé >>.

Je m'exécute et lis le contenu qu'affiche l'écran de son ordinateur. Les deux premiers paragraphes disent exactement ce que j'ai trouvé dans les documents du Dr Davidson. Sa profession, sa maladie, sa situation familiale. Sauf que tout est détaillé. Mais partant du troisième paragraphe jusqu'à la fin, on parle de quelque chose qui attire mon attention : son malheureux décès . Par contre cette soudaine mort n'a jamais été mentionnée dans mes recherches. En même temps aussi, je ne suis pas allé chercher loin, ça se justifie tout de même. Morte d'une overdose ? Ça veut dire beaucoup de choses à la fois. Déjà, on entend par là qu'elle suivait peut-être un traitement où elle devait prendre un certain nombre de médicaments, on lui interdisait certains aliments et lui en permettait d'autres et j'en passe. Cela entend aussi qu'elle a pu être victime d'un empoisonnement. Non, pas d'un empoisonnement. Elle a peut-être été aussi droguée qui sait ?! Et puis, il y'a tellement d'idées qui peuvent se justifier mais il faut qu'on se base sur un fait. Qu'est ce qui l'a emmenée chez ce docteur ? Non, utilisons le terme "psy".

<< Aaron, est ce que tu m'écoutes? Me demande Jane, m'interrompant ainsi dans mes pensées.
- Non, désolé. Que disais-tu ?
- Tu en penses quoi de ça ? Elle me répond affichant un air contrarié
- J'en penses que c'est là pour nous emmener à chercher la réelle mission de ce docteur dans cet hôpital alors qu'il devait être en principe à la retraite
- Mais encore ?
- Heu...il doit avoir une suite ? Je lui réponds et elle prend son air de diplomate en se levant, se racle la gorge et avec un sourire discret, elle dit :
- Je vois que je ne suis pas vraiment inutile dans la résolution de cette affaire, c'est déjà ça...
- Je t'arrête! Qui a dit que tu étais inutile dans la résolution de cette affaire ? Si je ne me trompe pas, on fait équipe et donc, c'est à deux qu'on travaille.
- Oui, c'est ce que tu dis... Et puis bref, c'est une parenthèse.
- Si tu le dis, mais je reviendrai sur ce point plus tard. Vas-y, continu !
- On en était déjà où ? >> Elle me demande, se perdant dans la contemplation des nombreuses feuilles éparpillées sur la table. Donc en plus de vouloir me faire la gueule, elle est aussi amnésique et tête en l'air. Je n'arrêterai donc jamais d'en apprendre sur cette jeune femme !

<< Ah, voilà! Elle dit en se redressant correctement, agitant un classeur entre ses mains après quelques petites minutes. Nous savons que ma mère avait une tumeur au cerveau. Si elle suivait un traitement pour combattre sa maladie, alors ça veut dire qu'elle en était dépendante si elle voulait toujours survivre. Ce que nous ne savons pas, c'est le nom du docteur qui la suivait, ça c'est d'un. De deux, qu'est ce qui peut emmener une patiente atteinte d'une tumeur à aller voir un psy ? Nous sommes conscients qu'elle était très fragile côté santé et j'estime que ses consultations étaient à domicile. À quel moment est-ce qu'elle a eu à s' entretenir avec un autre docteur ? De trois, le soir de sa mort, cette dispute aussi soudaine dont j'ai toujours de brefs souvenirs, portait sur quoi ? Comme quoi, après la dispute, quelques heures plus tard, on l'a retrouve morte sur son lit comme ci elle s'était endormie en sachant qu'elle s'en allait.
- Mais attend un peu, nous connaissons le docteur de ta mère, c'est Mr Ryde Davidson.
- Si c'est réellement ce monsieur là, alors pourquoi sa fille nous a parlé de psy ?
- En fait le premier mot qu'elle a eu à utiliser c'était "conseiller ".
- Peu importe. Si c'est lui son docteur, alors en réalité il n'avait pas cesser son métier! Rappelle toi ce qu'elle avait dit
- Elle avait dit que son père était un homme de soixante-cinq ans retraité depuis ses soixante ans.
- Effectivement ! Ça faisait cinq ans qu'il prétendait jouer le rôle de psy dans l'hôpital
- Comment ça, << prétendre >> ? Tu insinues quoi par là, Jane?
- Quand tu exerces un métier à temps plein et qu'un jour, on te dit de partir. Non pas que tu aies mal fait ton travail mais le personnel te remercie en quelque sorte de ton brillant travail et on estime qu'avec l'âge avancée et les années de service bien effectuées, on se doit de te laisser pour que de nouvelles personnes aussi viennent travailler. En principe, tu dois être content et partir sans problème. Au moins, on a eu à reconnaître ton travail acharné. Maintenant, s' il advient à ce que tu reviennes quelques mois plus tard, prétextant que tu ne peux te séparer de ta << deuxième famille >>, c'est clair que dans le fond, tu es revenu pour une chose. Vrai ou faux ?
- Vrai, tu as raison.
- Mais alors quoi ?
- C'est plutôt moi qui devrait te poser cette question. >>