Brouillard

68.

Léo est sorti très vite.
Inquiet.
Vous deviez me chercher partout, tous les deux.
J'ai appuyé sur le bouton de l'interphone pour que Max m'ouvre et j'ai attendu.
Salut Max. C'est Esther.
J'ai lu la surprise et la joie dans ta voix.
Superficielle.
J'ai pris l'ascensseur.
Annie avait qualifié Max de jeune homme beau et attentionné.
En rentrant chez lui, j'ai réalisé qu'il avait bien changé.
La table basse était couverte de reste de nourriture.
Il y avait des moisissures sur des restes de pizza aux anchois.
Ça sentait mauvais.
Un petit tas de mouchoirs en papier utilisés reposait au coin du salon.
Il y avait des bouteilles de wisky et de vodka vides qui trainaient partout.
Max m'a embrassée sur les deux joues et une belle odeur de parfum a refait surface dans ma mémoire.
Il sentait mauvais.
Il avait une barbe de plusieurs jours, des poches noires sous les yeux et les cheveux huileux.
Je t'aurai bien invitée à t'asseoir ...mais tu es déjà assise.
J'ai souri.
Merci pour la remarque.
Même sans fauteuil, je ne me serai pas assise.
La mort d'Annie semblait l'avoir dévasté.
Est-ce que j'avais le droit de poser des questions ?
Oui.
Oui.
Il s'est assis sur le canapé en face de moi. Une bouteille de tequila trainait derrière un coussin.
Il en a bu une gorgée à même la bouteille.
Il a souri et j'ai compris qu'il était ivre.
Un coup de chance ?
Il a hoché la tête quand je lui ai dit que je venais pour Annie.
Et il a souri.