79.

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Max est descendu les escaliers comme un automate. Il a allumé la lumière et j'ai serré mes yeux au creux de mon coude.
Aveuglant.
J'ai tourné la tête vers lui pour ne pas qu'il voit Victor que je gardais sur mon dos.
Il ne m'a pas jeté un seul regard.
Il s'est penché sur un carton et a fouillé à l'intérieur.
Il a sortie une robe.
Une jolie robe blanche qu'Annie avait porté le jour de son anniversaire.
Il me l'a jetée à la figure.
Porte-la.
J'ai voulu lui dire de s'en aller. Pour pouvoir la porter.
Mais il restait là.
Debout.
Comme un poteau.
Devant moi.
J'ai dénoué tout doucement le gros noeud que j'avais autours de la poitrine et j'ai soufflé en sentant le petit corps de Victor se poser sur le sol sans qu'il ne se soit réveillé. J'ai retiré ma chemise en faisant attention à faire de grands gestes avec mes bras.
Je l'ai laissé tombé sur la petite masse que formait le corps de Victor.
Sans que Max ne semble remarquer.
Il était trop occupé à regarder mon soutien-gorge.
J'ai enfilé la robe pour qu'il arrête de me matter et je l'ai entendu grogner.
Pas content.
Il s'est approchée. Sa voix a tonné dans la pièce vide.
Lève-toi !
J'ai prié pour que Victor ne se réveille pas.
Je ne pouvais pas me lever. Je me suis contenté de retirer le jean que je portais toujours sous la robe.
Il a foncé sur moi. Il m'a soulevée comme une poupée de chiffon.
J'ai hurlé.
Il a planté ses doigts dans mes joues.
J'ai essayé de me débattre.
Il était trop fort pour moi.
Il sentait l'alcool.
Et la sueur.
Il a crié encore.
J'ai fermé les yeux de toutes mes forces, priant pour que Victor ne se réveille pas.
Max respirait comme une baleine. Écrasée contre le mur, j'essayais de rester calme.
Il a posé sa bouche sur mon cou.
Un suçon.
J'ai senti sa main gauche ouvrir son peignoire et se glisser entre ses jambes.
Il a plongé son nez entre mes seins.
Je l'ai senti inspiré.
Respirer l'odeur de la robe.
Je pensais à toi.
Et à Victor.
Qu'il ne se réveille pas.
Qu'il ne me viole pas.
Il a posé les yeux sur moi.
Des yeux vides.
Remplis de larmes.
Puis ses yeux se sont fermés.
Il allait jouir.
Il a calé sa joue contre la mienne et j'ai senti mes cheveux se dresser sur ma tête quand je l'ai entendu murmurer.
Annie. Je t'aime ...
Un liquide chaud s'est posé sur mon genou.
Il était venu sur la robe.
Il m'a regardée.
Ses yeux étaient encore vides.
Ses traits se sont durcis d'un coup.
Comme s'il prenait conscience que je n'étais pas Annie.
Il m'a gifflée.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Moi, je pensais à Victor.
Chaque claque ramenait mes pensées vers toi.

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