21.

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Je ne sais pas combien de temps je suis restée prostrée. Léopold ne revenait pas. Je m'inquiétais. Pas pour lui.
Pour moi.
S'il lui était arrivé quelque chose, on me trouverait là.
Allongée dans mon lit.
Avec mes tuyaux qui ne servaient à rien.
Et mon estomac.
Vide.
Ma mère n'est plus à la maison depuis longtemps. Au début, je trouvais que c'était une bonne chose. Je m'imaginais mal manger la nourriture qu'elle m'aurait préparée.
Avec ses mains sales.
Mais aujourd'hui, je rèalise que j'ai besoin d'elle. Quand elle est là, j'aimerai qu'elle ne le soit pas. Et quand elle n'est pas là, j'aimerai qu'elle soit là.
C'est chiant.
En fait, ce n'est pas de ma mère que j'ai besoin. J'ai besoin de mes analgésiques.
Mes douleurs au dos sont revenues.
Dédoublèes.
Triplées.
Je m'étais levée deux fois pour aller aux toilettes. C'était plus simple avec mon fauteuil.
Mais ce soir là, quand je me suis assise sur mon lit , j'ai senti le monde tourner autours de moi.
Un vertige.
Il fallait absolument que Léo revienne.

J'avais faim.
Et soif.
Et ça faisait mal.

BrouillardWhere stories live. Discover now