35.

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Je me suis allongée sur le canapé.
Tu es sûr que c'est ce que tu veux ?
J'ai senti ton regard plonger dans mes yeux.
Oui.
J'ai déboutonné ta chemise.
Tu as calé un dernier coussin sous mon cou.
Çava ?
Non.
Oui.
Ton corps n'avait pas changé.
Sauf pour les cicatrices.
Tu en avais des rouges et des bleues. Sur le flanc. Toutes fraiches.
Qu'est-ce que tu as fait ?
J'ai passé les doigts dessus et ton corps s'est tendu.
Tu m'as souri et je t'ai tiré contre moi. J'ai frissoné en sentant les muscles de ton torse s'écraser sur mon soutien-gorge.
Arrête.
J'ai senti tes lèvres sur mon cou déposer des rivières de baisers et j'ai fermé les yeux pour chasser les larmes qui se formaient dans mes yeux.
Est-ce que tu fais ça pour te racheter ?
Tu t'es redressé. J'ai lu dans tes yeux que tu étais blessé.
J'ai ri.
Je ne peux pas bouger les jambes. J'ai un tube en plastique à la place d'une partie du vagin.
Et pas la peine de mettre une capote.
J'ai pas d'IST.
Ni d'utérus.
Attention à ma hanche.
Protèse.
Tu as essuyé les larmes qui roulaient sur mes joues.
Arrête.
Tu as attrappé mes mains. Doucement. Et tu les as embrassées.
J'ai à peine senti la caresse de tes doigts sur mon bas ventre. Sur mon pantalon.
Puis sur ma culotte.
Tu m'as embrassée.
Je me suis laissée aller dans tes bras.
Ferme les yeux.
J'ai senti la douceur de tes lèvres sur ma bouche.
Essuyer mes larmes.
Se poser dans mon cou.
Sur mes seins.
J'ai deviné ta tête qui se posait entre mes jambes.
Ton souffle sur mes cuisses.
Et pour la première fois, depuis mon suicide raté, j'ai senti mon corps fonctionné entièrement.
Normalement.
J'ai soufflé ton nom.
Jordan ...
Et un gémissement.
Ça ne faisait pas mal.

BrouillardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant