- Partie 225 -

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        Dalia se couvrit les oreilles de ses deux mains, mais il était trop tard. Déjà la déflagration résonnait au centre de sa tête. S'ensuivit un épais nuage de poussière qui déferla dans l'escalier où elle s'était retirée. Le silence revint peu à peu, ne laissant qu'un bourdonnement au fond de ses oreilles meurtries. Alors que la poussière retombait doucement, Matéo apparut dans le haut des marches. L'air visiblement secoué, le teint légèrement rôti, il s'adressa à Dalia d'une voix tremblante.

- Voilà, le passage est ouvert.

Puis Matéo s'assit par terre avec grande précaution, tel un homme à l'équilibre fragile. Montant à sa rencontre, Dalia lui demanda :

- Est-ce que ça va ? s'enquit-elle avec compassion.

- Quoi ?

- EST-CE QUE ÇA VA ? redemanda-t-elle plus fortement.

- Oui... ça devrait aller... dans quelques instants.

Dalia entra de nouveau dans la pièce qui, malgré la poussière en suspension, se trouvait bien mieux éclairée qu'auparavant. Un trou d'un demi-mètre de diamètre était apparu sur l'un des murs de la petite salle. Matéo faisait parfois usage de méthode radicale, mais il fallait le reconnaître, ô combien efficaces. Quelques torsions furent nécessaires, mais Dalia réussit à passer la tête au travers de la paroi de la montagne. Un rapide coup d'œil vers le bas suffit à la persuader qu'ils étaient montés très haut, vraiment très, très haut. En se tordant le cou, elle arriva à tourner son regard vers le sommet, la seule chose qui l'intéressait en ce moment. Le flanc de la montagne s'élevait abruptement d'une quinzaine de mètres, puis s'arrondissait pour se perdre dans une brume épaisse. Le sommet se trouvait là, à quelques mètres d'elle. Dalia en était certaine.

- À quoi ça ressemble de l'autre côté ? demanda Matéo d'une voix déjà mieux contrôlée.

- Il va falloir escalader une petite section, mais le sommet est tout juste là-haut... je crois.

- Parfait, laisse-moi quelques minutes et je vais nous ouvrir le passage.

Mais Dalia n'avait pas envie d'attendre. Le temps était compté, la vie de son père était en danger. Au fond d'elle-même, elle sentait que les choses avaient déjà commencé à mal tourner. Il n'y avait plus une seule minute à perdre. En se tortillant énergiquement, Dalia réussit à extraire son corps de la paroi rocheuse, pieds devant.

- Hé ! Mais où vas-tu comme ça ? Tu devrais m'attendre, c'est très dangereux.

- Tu viendras me rejoindre lorsque tu te sentiras mieux. Je dois y aller maintenant.

Agrippant fermement une protubérance rocheuse de ses mains, Dalia se hissa contre la paroi de la montagne. Ce n'était pas si difficile finalement. Il suffisait de ne pas regarder en bas et de s'agripper solidement. Elle espérait seulement que son père saurait s'agripper lui aussi.

La Saga Du Cristal - Tome 2 (partie 198 à 250)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant