La Saga Du Cristal - Tome 2 (partie 198 à 250)

- Partie 207 -

        Galgaror fixait du regard le mince filet lumineux qui grimpait tout tranquillement à la surface de la porte. De l'une des multiples cavités de cette étrange salle, se glissaient les premiers rayons du soleil levant. Vraiment, cette construction était une merveille d'ingéniosité. Selon les observations de Galgaror, d'ici une quinzaine de minutes, le filet lumineux aurait atteint le centre de la porte, et alors celle-ci s'ouvrirait. Enfin, si son instinct s'avérait juste. Mais le vieux guerrier n'en doutait pas. Tout dans cette montagne semblait avoir été prévu pour permettre une ascension sans encombre. Aucun piège meurtrier, aucune trappe sanguinaire, seules quelques portes pour en limiter l'accès.

C'est avec un calme absolu que Galgaror attendait l'ouverture de la porte. Le vieux guerrier se trouvait dans un état de tranquillité quasi anormal. Il s'apprêtait à engager le plus grand duel de sa vie, mais il se sentait plus serein qu'il ne l'avait jamais été. Peut-être que ces étranges chants religieux soufflés continuellement par les murs de cette chambre aidaient véritablement à apaiser son esprit. Ou peut-être qu'il s'agissait d'autre chose.

Généralement, durant les nuits qui précédaient les grandes guerres, Galgaror ne dormait pas, préférant réviser ses stratégies ou réajuster les pièces de son armure, mais cette fois, il avait passé la nuit sous un profond sommeil serein. À vrai dire, c'était peut-être la meilleure nuit qu'il ait jamais passée. Même le vin n'avait jamais réussi à le plonger dans un tel état de quiétude.

Sans pouvoir clairement l'expliquer, Galgaror comprenait intérieurement la raison de cette soudaine quiétude. Cet insatiable désir qui, toute sa vie, l'avait poussé à toujours dépasser ses limites était sur le point de s'éteindre. Ayant affronté toutes les épreuves et tous les défis possibles, ce désir allait maintenant s'éteindre naturellement. Ce n'est qu'une fois libéré de ses désirs que l'homme peut atteindre la divine sérénité. Et pendant ce temps, le filet lumineux continuait son inexorable progression vers le centre de la porte.