Chicago

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Jay posa ses mains sur mes épaules et me fixa.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? T'as foutu quoi, encore ? Me demanda-t-il.

- Comment ça 《Encore》 ? Je viens de sauver la peau d...

- D'une centaine de personnes, je sais, dont moi, dit-il en souriant.

Je lui rendis son sourire. Ce moment était vraiment cliché, parfait pour un roman à l'eau de rose ! Sauf que je déteste ça, comme je déteste le monde entier. J'étais donc sur le point de me détacher de lui, mais Jay enfouit sa tête dans mon cou et m'emprisonna une nouvelle fois de ses bras. Finalement il y a bien une chose que je ne déteste pas, c'est lui.

- Il faut que je te parle de Raphaël et de...l'Ange, interrompis-je en me détachant de lui.

Ses sourcils se froncèrent, et sa chaleur me quitta pour s'éloigner un peu plus. Hum, je crois avoir plombé l'ambiance. Il détourna son regard, sûrement pour regarder l'hélico. Puis, je l'amenai à l'écart pour tout lui expliquer.

- Tu t'es battue contre lui pour me sauver... conclu-t-il à la fin de mon récit.

- Ne prends pas la grosse tête ! C'était surtout pour sauver la gamine ! Je ne savais pas où tu étais. (Il fit une moue boudeuse me faisant comprendre que je l'avais vexé) C'est bon, on va manger une crêpe, décidais-je pour lui faire plaisir.

Enfin, c'était surtout pour qu'on parte d'ici, je n'aime pas la foule, surtout lorsqu'il s'agit de gens qui m'ont vue utiliser mes pouvoirs. Ils me fixaient. Non pas que ça me dérange, non. C'est surtout que j'attire l'attention et je ne veux pas d'ennuis. On en a déjà eut assez.

Finalement, on est partis pour Chicago en fin d'après-midi.

*****

Il était neuf heures et demie du soir lorsqu'on arrivait enfin à Chicago. Jay avait tenu à conduire tout le trajet. Enfin c'est surtout qu'il voulait conduire une voiture qu'il adorait. Il était tout de même très fatigué, je lui avait proposé pas mal de fois de le remplacer, mais il m'avait envoyé un 《Non !》 catégorique.

Enfin bref, nous étions arrivés à Chicago et on cherchait désespérément la maison de Satan.

- T'as rien ? Même pas un numéro de téléphone ? Me demanda une nouvelle fois Jay.

- Non je te dis !

Ouais, je sais. Je n'ai pas l'emplacement de la maison de vacances de Satan. Il en a des dizaines aussi, comment toutes les savoir ? Bref, s'ensuivirent des soupirs d'exaspération de la part de Jay. Moi aussi, mais j'étais agacée. Je lui indiquai d'aller dans les quartiers huppés. Satan adore tout ce qui touche au luxe, s'il y a bien un endroit où il veut habiter c'est là-bas.

Puis, au détour d'une rue, nous apercevons un immense manoir datant du 19e siècle au moins, tout en pierre avec des volets noirs. Un portail imposant et majestueux se dressait devant l'entrée où des voitures de luxe trônaient autour d'une fontaine. Bizarrement, je suis certaine que c'est ici. Soudain, un groupe de filles habillées soigneusement, du type robe à cinq cent dollars très courte, portant des bijoux hors de prix, descendirent les marches menant à la porte d'entrée, en gloussant comme des dindes. Je levai les yeux au ciel puis me tournai vers Jay qui s'était arrêté devant le portail. En le regardant, je décelai aisément une lueur dans ses yeux. J'en déduisis qu'il n'en ferait qu'une bouchée de ces dindes. Je ne pus m'empêcher de ressentir une sorte de jalousie envers ces pimbêches de première classe. Reprends-toi Mayra, tu es la Mort, pas une humaine de pacotille ! D'ailleurs, les dindes se rentraient dans leur Supercar attribuée.

Je rejetai une oeillade à Jay, qui n'avait pas bougé. Ces dindes m'ont finalement confortée dans l'idée que c'est ici qu'habite Satan. La luxure est l'un de ses vices préférés. Je sorti de la voiture et appuyai sur l'interphone ultra sophistiqué. Sans être obligée de  me présenter, le portail s'ouvrit. Je remontai dans la voiture sans un regard pour Jay qui ne posa aucune question. La voiture entra dans la propriété mais malheureusement, les pimbêches n'étaient pas toutes rentrées. Jay se gara devant l'escalier, et je sorti sans un regard pour elles. Mais une m'interpella avec un 《Hé !》 peu élégant.

- T'es qui toi ? Me demanda-t-elle brusquement.

- Oh, si tu savais... fis-je en roulant les yeux au ciel, tu serais morte si tu me connaissait ma belle.

- Oh, mais t'es folle ma parole !

- Pourquoi tu me parle en fait ? T'as peur que je sois sa femme de plaisir ? Excuses-moi, mais je n'ai pas à me rabaisser à ton niveau, donc dégage avant que je te refasse le portrait déjà bien sale.

Elle détala presque pendant que je la suivais des yeux. Mais en me retournant je croisai le regard noir de Jay, lourd de reproches. Je levai les yeux au ciel en haussant les épaules. J'entendis un 《T'avais pas à lui parler comme ça》 de sa part. Je rêve ! C'est cette pouffe  qui m'interpelle brusquement et qui parle mal, mais c'est de ma faute quand même !

- Avoue que tu aimerait bien te la taper, lui lancais-je.

- Pourquoi, t'es jalouse ?

- Moi ? Jalouse d'une humaine ? Tu me prends pour qui ? Je ne comprends juste pas tes goûts ! Si tu aime le plastique, prends une bouteille d'eau, c'est pareil.

Je montai les marches deux à deux, avant d'entendre une réplique de sa part. Puis sans frapper, j'entre dans le manoir. Le hall était richement décoré, un carrelage en marbre et les murs en bois précieux. En face de moi se trouvait un grand escalier en marbre, menant probablement aux chambres. Puis d'un côté, dans une salle adjacente, se trouvait une grande cheminée, où autour, des canapés et des meubles anciens mais de valeur y étaient disposés. De grandes fenêtres faisaient entrer la luminosité. De l'autre côté se trouvait une table de billard, ainsi que diverse autres jeux. Puis un peu plus loin, une grande table en bois trônait avec des chaises imposantes assorties. Il y avait des tableaux de valeur et des décorations datant d'il y a un siècle. Jay entra à ma suite, et s'avança en prenant soin de m'ignorer. Hum, il me semblai l'avoir blessé. Tant pis, ce n'est pas une grande perte. Et pourtant, au plus profond de moi, ça m'affectait. Mais je n'en laissais rien paraître.

- Ah ! Te voilà Mayra ! Hurla une voix, interrompant le fil de mes pensées.

 La Mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant