Chapitre 44 • Regrets et appartenance et Conte de fée

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-Tu me demandes si je regrette le temps où j'étais un petit garçon, où tu t'occupais pleinement de moi, où tu étais comme une mère, tu me protégeais, tu jouais avec moi, le temps ou ta seule autre préoccupation était Simon ? Oui je regrette un peu la première partie, mais je mentirai si je disais que je regrette qu'il soit mort. Il te monopolisait et même s'il était semblable à un grand-frère pour moi, tu n'avais d'yeux que pour lui lorsqu'il était dans les parages...

-... Je suis désolée... je n'aurai jamais dû le faire passer avant toi...

-Ne t'inquiètes pas, maintenant je t'ai presque pour moi tout seul, si on omet le perturbateur Peter, tu m'appartiens tout comme je t'appartiens.''

Il s'était rapproché et agenouillé en face de moi, de sorte à ce que nos visages soient au même niveau. Sa tirade m'avait coupé le souffle et aucun son ne voulait sortir de ma bouche. Il passa son pouce délicatement sur mes douces lèvres, descendit sur mon menton et suivis la ligne de mon cou.

Il dévoila ma clavicule en dégageant les vêtements gênants, et agrippa ma gorge avec sa main. Il fit une légère pression me coupant une nouvelle fois le souffle avant de pencher brutalement ma tête pour lui laisser accès à toute ma peau découverte.

Son visage s'approcha dangereusement de l'endroit convoité alors que je me mordillais les lèvres avec appréhension. Il souffla sur mon épiderme me déclenchant des fourmillements un peu partout, avant d'y plonger profondément ses canines.

Les endorphines se propagèrent tandis que je fermais les yeux pour me délecter de la sensation de luxure et détente qui m'envahissait. Mon liquide sanguin fut aspiré et sa main libre, qui n'enserrait pas mon cou, passa sous mon tee-shirt.

Elle me caressa le ventre, me pinça à la hanche provoquant un gémissement de ma part, puis remonta lentement mais délicieusement à ma poitrine. La main baladeuse effleura ma poitrine du bout des doigts par dessus mon soutient-gorge.

Je ne réalisais pas vraiment ce qu'il se passait puisque mon esprit était plongé dans une brume étrange provoqué par les endorphines.

Elle passa ensuite dans mon dos, sur mes omoplates puis appuya ma colonne vertébrale tout en descendant toujours dans l'extrême lenteur qui allait me rendre folle. La sensation d'être caressée combinée à celle d'être mordue était débordante.

Il s'arrêta à la naissance de mes fesses et enleva sa main tout en retirant ses canines. Je repris alors mon souffle et tentais un faible sourire à travers mes yeux vitreux.        

''-Tu pourrais me lire un livre ?

-Euh... Oui bien sûr, lequel ?

-Mon préféré.

-D'accord, tu veux bien aller me le chercher ?''

Il se leva et fouilla dans les rayons avant d'en sortir un, qu'il me tendit aussitôt. La belle et la bête, étonnant pour un garçon...

''-Je me suis toujours dit : quelle chanceuse cette bête, elle peut garder sa belle rien que pour elle seule, coupée du reste du monde''.

-Ce n'est pas un peu égoïste? Elle la prive de sa liberté...

-Au contraire c'est la plus splendide histoire d'amour, pouvoir être auprès de sa bien aimée sans qu'elle n'ait besoin d'autre chose que de son amour pour vivre, et sans qu'un quelconque danger puisse l'atteindre.''

Il s'assit par terre à mes côtés et posa sa tête sur ma cuisse. J'ouvris le livre et commençais mon histoire.

''-Il était une fois un très beau prince vivant dans un somptueux château. Bien que la vie l'ait comblé de tous ses bienfaits le jeune homme demeurait à jamais insatisfait. Il était vaniteux, égoïste et orgueilleux. Par une belle soirée d'été, une vieille mendiante se présenta à sa porte et malgré ses innombrables richesses, il ne lui offrit rien. Pas même une chambre pour se reposer ni un bout de pain pour subsister, en échange d'une magnifique rose. Il regarda avec dédain la vieille femme et écrasa la vulgaire rose d'un coup de talon. Mais...''

Je m'interrompais dans ma lecture car Léo venait de s'endormir, et à en juger par les faibles ronflements qui sortaient de sa bouche, il s'était profondément assoupi. Je me dégageais délicatement de son étreinte et déposais sa tête sur un coussin avant de recouvrir son corps d'un édredon.

Maintenant que j'étais sûre qu'il dormait profondément, je pouvais tranquillement m'infiltrer dans son bureau pour observer l'avancée de l'enquête. J'allumais son ordinateur et secouais la souris pour que l'écran s'illumine. Il demandait un mot de passe.

Je tapais mon prénom et il se déverrouilla comme par magie, trop facile. Il faudra que je lui parle de la sécurité de ses appareils électroniques plus tard. Je tombais directement sur sa boîte mail et le dernier qu'il avait reçu provenait de Thomas.

''Léo, on a réussit à confirmer que Jerry dealait bien quelque chose et nous sommes actuellement en train de l'analyser au labo. Je t'envoie les résultat dès que je les ai. Bonne soirée, Thomas.''

En fouillant un peu, je trouvais des captures d'écran des réseaux sociaux, des images de Jerry et Shana. Celles qui attirèrent le plus mon attention étaient des clichés de jeunes faisant la fête, il y avait aussi des vidéos, où on y voyait clairement Jerry boire des shots et d'autres en compagnie de Shana, une bouteille à la main dansant collés.

En arrière plan, il y avait des personnes qui fumaient, avachies sur des canapés, et d'autres complètement défoncées qui déliraient. C'était tous des lycanthropes, et dieu seul sait qu'il est difficile de bourrer un loup, ou de le faire halluciner avec une drogue.

Je jetais ensuite un œil au mur, et inspectait les victimes, je n'avais aucune idée du rapprochement que l'on pouvait établir entre elles, toutes semblaient différentes.

Et les suspects de l'affaire ne semblaient rien donner, ils avaient un alibi, ou ne connaissaient ni d'Adam ni d'Eve les autres victimes. La seule chose que je pouvais faire était d'aller les interroger en personne.

Après tout je n'avais rien à perdre. Ainsi je me dirigeais vers ma chambre et prenait un peu d'argent que j'avais trouvé dans les tiroirs en retournant tout puis je sortais à pas de loup du manoir, un bloc-notes sous le bras. J'empruntais la moto dans le garage et démarrais sur les chapeaux de roues.

L'immeuble sous mes yeux avait une dizaine d'étages, je considérais l'adresse après avoir monté les escalier et fixais le numéro de la porte. Je sonnais plusieurs fois avant d'obtenir une réponse.

''-Bon dieu il est cinq heures du matin j'espère que vous avez une bonne raison de me déranger parce que je déteste qu'on me réveille le matin !''

Amnésie vampiriqueWhere stories live. Discover now