Chapitre 35 • Jacuzzi et caresses et Champs de bataille

549 54 5
                                    

Je suivais la trace olfactive de mon einför qui se démarquait d'une autre que je ne reconnus qu'au moment d'entrer dans une grande pièce marron bois et blanche.

Dans un coin il y avait des transats avec des affaires éparpillées dessus, au centre de la salle trônait également une gigantesque piscine, d'un bleu aussi clair que les yeux d'Adel. Elle se terminait par d'immenses vitres teintées donnant sur la forêt, et Peter faisait des longueurs dedans, l'autre fameuse odeur venait de lui.

Léo, se relaxait dans le jacuzzi,les bras sur le rebord. Ils remarquèrent ma présence puisque Léo ouvrit son regard de de braise et posa ses billes émeraudes sur moi. Peter s'approcha du bord de la piscine et s'accouda contre le sol avant de poser son menton sur ses poings et me fixa de ses yeux différents, pétillants.

Je ne fis pas attention à eux et me concentrais sur mes gestes, je défis la ceinture de mon peignoir et le fis glisser sensuellement le long de mon corps avant que celui-ci n'atteigne le sol.

Le regard de Léo s'enflamma et celui de Peter scintilla intensément, j'adoptais une démarche chaloupée et entrais dans le jacuzzi avec mon einför aux cheveux noirs ébènes. Instinctivement il se rapprocha de moi alors que je ne décrochais pas mes yeux des siens.

Peter nous rejoint alors et se colla presque à moi, tandis que Léo passait un bras autour de mes épaules et m'attira à lui pour nous rapprocher encore plus, puis Peter franchit la distance qui nous séparait, désormais nos cuisses étaient collées l'une à l'autre.

''-Alors tu refuses de partager ta douche avec moi, mais tu rejoins Léo sans hésiter dans le jacuzzi ?

-C'est différent et tu le sais très bien...

-Effectivement, la douche avec toi doit être cent fois mieux.''

Je lui donnais une petite tape sur l'épaule, pour qu'il se taise et arrête de raconter des idioties.

''-Je me sens honoré alors, que tu ais accepté devenir avec moi ici, déclara Léo.''

Je ne répondis pas, je savais exactement ce qu'ils faisaient, une mini guerre entre eux, pour moi, et même si j'étais flattée, il ne s'agissait là que de gamineries.        

''-Au fait Léo, sais-tu pourquoi je lui ai fais une telle proposition ?''

Et voilà que Peter rajoutais une couche de mayonnaise par-dessus le ketchup ! Léo hocha négativement la tête en plissant les yeux, rudement intéressé.

''-Cette petite coquine, me reluquais sans vergogne après mon footing...''

Et voilà il avait lâché la bombe. J'attendis la réplique de Léo qui ne tarda pas à arriver.

''-Oh vraiment, elle doit avoir un goût pour le voyeurisme puisqu'elle faisait la même chose pour moi il y a quelques minutes, elle lorgnait sur mon magnifique torse.

-Hé !Je vous défends de parler de moi alors que je suis là !

-Ben alors tu es gênée ?''

Je rougissais à vue d'œil et baissais le regard. Mauvaise idée, puisque je tombais sur leur amas de muscles et bavais discrètement, vraiment ils pourraient être égéries de marques célèbres s'ils leur en prenait l'envie.        

Léo prit ma main la plus proche de lui et la posa sur son torse tandis que Peter fit de même avec mon autre main en parfaite concordance, sans même se concerter. J'éprouvais la dureté de leurs abdominaux et remontais jusqu'à leurs pectoraux, je retraçais du bout des doigts le tatouage de Peter et observais avec fascination les muscles de Léo se contracter sous mon toucher.

Ils avaient la peau douce, et si délicate, un vrai délice à effleurer. Je redescendais vers leur V et m'interrompais quand je les entendis prononcer mon nom en même temps, la voix rauque et chargée de désir.

Je sortais précipitamment de l'eau chaude et des bulles massantes. J'enfilais à la va-vite mon peignoir et courrais dans ma chambre, puis me jetais sur mon lit. À peine eus-je fermé les paupières que le sommeil m'accueillit, sans que je puisse cogiter à ce qu'il venait de se passer.

Une lumière blanche envahit mon champs de vision qui se troubla immédiatement après. Je battais des cils mais je ne voyais rien. Un long silence perforait mes tympans, un bruit sourd.

Puis mes yeux saisirent mon environnement, la terre, j'étais face contre terre. Elle avait une couleur marron, chaude, visqueuse, une texture boueuse, mais la seule question qui me vint à l'esprit fut :Pourquoi étais-je allongée dans la boue ?

''-...ly ?...mily ? Emily !''

Son visage d'ange était penché au dessus de moi, il me tira dans ses bras, et me serra fortement contre son torse. Les bruits environnant me revinrent peu à peu, les cris, les hurlements déchirants, les impacts, les coups de feu, les corps qui tombent au sol, les bombes, les ordres donnés aux soldats, les pleurs, les paroles dernières échangées juste avant la mort, les chuchotements indistinct... La guerre.

Simon me releva et passa mon bras sur ses épaules pour m'aider à tenir debout.

''-On doit se dépêcher et te faire sortir de là !''

Il criait par dessus l'affreux boucan pour se faire entendre. Ma jambe me faisait atrocement mal et en y jetant un coup d'œil je compris rapidement qu'une balle s'était logée dans mon mollet, une balle en argent.

Les corps jonchaient le sol de toutes parts, ils s'amoncelaient en tas de chair putride et bronzaient au soleil. L'odeur infecte de pourriture chatouilla mes narines, et les cris de désespoir envahirent mes oreilles.

Puis alors que nous partions, moi en boitant, et Simon me soutenant et tenant son arme, une horde d'homme armés surgirent de derrière nous et massacrèrent tout ceux se trouvant sur leur passage.

Ils les tuaient d'une balle dans le crâne ou dans le cœur. Simon nous fit accélérer mais nous comprîmes qu'il était trop tard quand ces hommes nous entourèrent. S'ensuivit une lutte acharnée, ils se jetèrent sur nous, certains se transformèrent en loups, car difficile d'utiliser une arme à feu au corps à corps.

J'attrapais un revolver et en tuais la moitié, Simon en fit de même grâce à sa vitesse et sa force incroyables. Mais le dernier en vie de la vingtaine d'hommes s'était changé en loup et m'avait sauté rageusement au cou.

Simon ne réfléchis pas et lui tordit la tête sans aucune pitié, il venait de lui briser les vertèbres. Je n'avais pas le temps de m'en soucier, alors je touchais ma joue que le loup avait eu le temps d'entailler avant que Simon ne repasse mon bras autour de ses épaules et nous reprîmes notre chemin comme si de rien n'était.

Encore un mauvais rêve mais maintenant j'en étais certaine, j'avais fait la Guerre Sanglante, et ce souvenir là, je ne risquais pas de l'oublier. Je me passais un chiffon d'eau fraîche sur le visage et enfilais un pull avant de me diriger vers la cuisine.

Un bol de sang chaud m'attendait sur le comptoir et je ne rechignais pas à m'en saisir. Steven m'adressa un sourire bienveillant avant de me souhaiter une bonne soirée. Puis je retournais à l'endroit des réponses. La bibliothèque.

Amnésie vampiriqueWhere stories live. Discover now