- et bien contrairement à ce que tu sembles penser je n'ai pas eu froid et ma nuit fut tout à fait intéressante.

- OK bon il faut que j'aille prendre une douche et après on prendra un petit déjeuner si tu veux. Tu peux sortir de la chambre mais ne fais pas trop de bruit ma mère est endormie.

- pas de soucis je comprends, moi aussi je dois m'habiller.

Je m'apprête à sortir quand :

- au fait Eléanor, j'aime beaucoup ton pyjama.

Il dit ça tellement nonchalamment. Néanmoins mon cœur rate un battement et je me précipite dans la salle de bain dans laquelle je m'enferme à clef. 

Au putain, j'en ai pour un moment pour retrouver ma carnation naturelle.

Je ne peux m'empêcher de sourire comme une gamine tandis que je me déshabille et entre dans la cabine de douche. Je choisis de la prendre plus fraîche qu'à l'ordinaire pour apaiser le feu de mes joues. L'eau dégoulinant sur mes cheveux et sur mon corps me calme. Je tremble, finalement peut être que le jet était trop froid. J'éteins le robinet après avoir fini de me laver et sors. Je m'enroule dans ma serviette. Elle est un peu rêche mais je préfère ça aux serviettes toutes duveteuses qui n'existe que dans les hôtels de luxe. Au moins avec la mienne j'ai la sensation d'être sèche. 

J'enfile mon maillot, puis mes vêtements, jetant un dernier coup d'œil à mon reflet je remarque que j'ai les joues trop roses et les yeux trop brillants. 

Tant pis.

Je mets le drap, toujours par terre, dans la corbeille de linge-sale, étend ma serviette sur le porte-serviette et plie mon pyjama que je glisse sous mon bras.

Puis je sors bien décider à ne plus me laisser impressionner. Je me faufile tel un fantôme jusqu'en haut et entre dans ma chambre sans un bruit pour déposer mon pyjama sur mon lit tout défait et prendre une paire de baskets.

Je redescends et cherche Gabriël dans la maison mais ne le trouve nul part, bizarre. Finalement quand je découvre la porte de derrière ouverte, il est dans le jardin. Peut être cherche-t-il quelque chose ? Je le rejoins et le lui demande :

-tu as perdu quelque chose ?

Il n'a pas l'air surpris le moins du monde de m'entendre juste derrière lui.

- non pas vraiment, je me demande juste où est passé ton chat ?

- tu parles de Toulouse ?

Il à l'ai intrigué, penchant la tête sur le côté, il est tellement craquant quand il fait ça. Craquant ? Non mais je délire là ou quoi.

- le chat roux que tu portais hier soir s'appelle Toulouse ? Comme la ville français ?

- et bien plutôt comme le chat dans les Aristochats et pour répondre à ta première question, non ce n'est pas mon chat. Je ne l'aime pas trop en fait.

- mais il est adorable comment ne pas l'aimer ?

Je lève les yeux au ciel, exaspérée.

- tu ne l'as pas vu marquer son territoire partout où il va et manger toutes les fleurs qu'il croise. J'ai mis super longtemps avant de me remettre de mes échecs en jardinage. Je voulais une maison toute fleurie et je me retrouve avec la cambrousse et un cimetière de fleurs.

Je m'étonne du monologue que je lui sors juste pour me justifier, mais je veux qu'il comprenne ce chat n'est  pas le bienvenu et que ce n'est pas ma faute si le jardin ressemble à ce qu'il est. 

- j'aime bien ta maison, me dit-il simplement. Et cela me surprend, je préfère changer de sujet :

- on va manger ?

Sans attendre de réponse je me dirige dans la cuisine.

- qu'est ce que tu prends d'habitude ?

- ben d'habitude pendant les cours je prends juste un café parce que j'ai pas le temps, répondis-je en haussant les épaules.

- ce n'est pas très sain de sauter des repas ! Me sermonne-t-il

- que je sache t'es pas mon père

- je sais je suis personne pour toi, mais tu me croirais si je te disais que je m'inquiète ?

- tu t'inquiètes ? Pour moi ?

Pour le coup je tombe sur les fesses.

- non tu as raison pas vraiment.

Aie ça fait mal.

- alors pa-pa, qu'est ce que tu proposes pour prendre des forces ?

- je ne sais pas E-le-a-nor, il me répond le bougre.

- Ragh tu m'énerves tu le sais ça ? Que penses tu de ça ?

Je sors du placard un paquet de céréales et une  bouteille de lait du frigo. Je lui demande pour finir :

- tu vois le placard derrière toi ? Je le lui montres du doigt. Sors deux bols qu'on puisse se servir.

- tu mets le lait avant ?

- sacrilège, mais qui fait ça ? M'indignais-je

- donc tu mets les céréales en premier j'imagine.

- carrément la question ne se pose même pas.

On se sert chacun notre tour, les céréales d'abord.

J'avale mon petit déjeuner, cuillère après cuillère. Mais je m'impatiente :

- tu viens d'où ?

- de loin, très loin...

Évidemment sa réponse ne me convient pas, je lui répond sèchement :

- retournes-y ! J'ai quelque chose à faire maintenant je dois retrouver des amis.

- je n'aime pas quand tu es en colère.

- je ne suis pas en colère, je suis exaspérée.

- par moi ? Demande-t-il innocemment.

- oui tu m'exaspères.

- je vois

- tu vois

- oui je vois ?

- si tu veux on peut continuer comme ça encore un moment. En fait non, je dois vraiment rejoindre les autres.

- qui ça ?

- ça t'intéresses ?

- peut être.

- c'est juste des potes

- ah... il semble déçu, ou peut être que j'imagine.

- tu peux venir, lui proposais-je, aussitôt peu désireuse de le quitter finalement.

- ce serai avec joie mais je crains d'être de trop et puis je ne connais que toi.

- justement tu pourras te faire d'autres amis.

- nous sommes amis maintenant ?

- ne parles pas de choses qui n'existe pas, mais je dis avec un tel sourire qu'il comprend que c'est faux.

Les étoiles brilleront pour nousWhere stories live. Discover now