"shut up and dance with me"

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Je danse, je danse sans m'arrêter pour tout oublier, a me perdre dans les méandres de la musique autour de nous. J'aime ce sentiment d'abandon, de lâcher prise qui nous saisis quand on se confit au rythme des chansons. Je suis a bout de souffle, fatiguée, mais je continue toujours. La quiétude du moment me submerge. Je tourne, tourne sur moi-même et c'est comme si j'étais dans une spirale avec tous mes amis, comme si on regardais tous les moments passés ensemble, tout en souriant un peu trop. Tout le monde se perd dans le chaos qui règne, tout le monde change et pourtant chacun est identique. C'est comme si j'étais complétement immobile par moment et que l'univers se jouait de moi en emportant tout sans me laisser le temps de comprendre, d'emmagasiner ce qui m'arrive.  Je ne pense plus à grand-chose, seulement ce qui est près de moi et pourtant tout à une fin.

Retour à la réalité quand à 16h pile je reçois un sms de ma mère qui me demande d'être rentrée dans 1h. Et c'est comme si je refaisais surface après être rester au fond de l'eau trop longtemps. De la même façon c'est douloureux, tout semble trop : la musique trop forte,  mes amis trop proches, la lumière trop vive, les rires trop faux, la chaleur trop forte. 

Dans le message ma mère dit qu'elle veut me voir avant de partir à son travail, elle est médecin de garde à l'hôpital de la ville. Du coup elle est souvent absente de la maison, de ma vie, alors elle contrebalance par des règles et des horaires stricts. Néanmoins je le lui rends bien je ne suis pas du genre à être une enfant cachottière et à faire le mur. Je ne sèche pas et travaille bien. Mon père ? Il est parti dès qu'il en a eu l'occasion, il a utilisé l'excuse classique de son job : il a été muté à l'autre bout du pays. C'était il y a longtemps. Bref je ne le vois jamais et il se contente de m'envoyer une carte et un chèque à chaque Noël et anniversaire, ça me suffit.

Je rejoins Ben et Emma et leur annonce la nouvelle à contre cœur. Emma se propose de me raccompagner, on est presque voisine et ses parents on les mêmes règles que ma mère du coup je la soupçonne d'avoir reçu la même missive. Je fais la bise à Ben et à tout les autres, cela me prends plus d'une demi heure pour voir tout le monde, d'une part parce qu'ils dansent et qu'ils sont éparpillés partout mais aussi parce qu'ils sont déçus que nous partions, entres les embrassades, les aurevoirs et rendez-vous. Plusieurs fois je leur dis à tous que j'espère les voir à la plage demain matin. 

De toute façon ma mère dormira sûrement et je n'ai rien d'autre à faire. Les devoirs pour le lycée me paraissent faciles et futiles et j'aurais vite fais de m'en débarrasser, pour le moment je ne m'en préoccupe pas. On finit par partir et dès que l'on a franchi le portail on commence à discuter :

- Alors Eleanor quoi de prévu pendant les vacances ? Et avec Thimi' ça avance ? Me titille Emma

Ah non pas elle aussi, je fais une grimace en tournant la tête  et m'éloigne d'elle en accélérant le pas.

- Pour les vacances je pense faire comme à chaque fois, plage, devoirs, shopping enfin la base et pour ce qui et de Thomas et moi, désolée de te décevoir Em' mais on il n'y a rien entre lui et moi c'est juste un ami c'est presque mon frère m'indignège pour finir.

Au bout d'un moment le bruit de la musique s'estompe et disparaît complétement.

Plus petite que moi Emma se rapproche en courant légèrement. 

-Mais je comprends pas Eleanor il est à fond sur toi, il est super sympa , tu le connais mieux que personne et il est plutôt super beau. Elle énumère chaque point en levant les doigts de sa main. Elle me la montre ces quatre doigts qu'elle met juste devant mon visage.

- Tu veux écrire un roman sur toutes ses qualités et les raisons qu'il y a pour nous mettre ensemble peut-être, lui dis-je le ton acerbe.

- Mais non du tout c'est juste que vous iriez si bien ensemble le roi et la reine du lycée.

-Oui et bien je ne pense pas que cela arrive de si tôt. Ni avec personne d'autre d'ailleurs. Ne voulant pas qu'elle commence à me chercher d'autres prétendants. On m'a toujours dit que la meilleures défense c'est l'attaque. Donc je contre attaquer :

- Et toi avec Caleb ? La taquinai-je en lui faisant les yeux doux. Elle soupire en baissant les yeux vers ses chaussures.

-Tu es plus au courant que lui.

Mince ma question la mettait mal a l'aise. J'opte sur la sortie prévue demain.

-Tu viens demain non ? Je suis sûre que lui aussi. Mais ton maillot une pièce ça te fais un cul d'enfer. 

Je ne mens pas.

- Tu trouves ?

-Carrément t'es à tomber dedans.

-Tu as peut être raison mais je ne veux pas qu'il soit avec moi juste parce que je suis un peu jolie.

-Emma t'es la première de la classe si il ne se rend pas compte que tu es intelligente je ne sais pas ce que je peux faire. Je pourrais lui parler de toi si tu veux ? Hasardai-je je pouvais bien faire ça pour ma meilleure amie même si ce n'est pas vraiment mon style d'intervenir dans les affaires des autres. 

Elle me répondit effrayée :

-  Non surtout pas, je t'en pris Eleanor je vais m'en sortir toute seule sur ce coup la. Je l'aime depuis le début du collège je dois pouvoir m'en sortir.

Intérieurement je soupirai je n'aurai pas à jouer les intermédiaires même si je vais m'assurer qu'il se rende compte à quel point Emma est juste géniale. On marche toute les deux sans plus rien ajouter.

On arrive à la dernière rue commune de notre chemin, elle part à droite et moi à gauche sur la grande rue. Je lui fais un gros câlin et on se sépare.

En arrivant chez moi je vois la voiture de ma mère, ça veut dire qu'elle est toujours là, elle a du m'attendre parce qu'il est 17h05 et qu'elle déteste être retardée je vais avoir droit à un savon :

-Ma chérie c'est toi ? 

Qui d'autre, je lève les yeux au ciel.

-Oui maman désolée j'ai traîné avant de me mettre en route. 

Aller c'est parti pour l'interrogatoire :

-Il y avait qui à part Ben ? pas que des garçons quand même, d'un ton faussement indignée

- Non maman toujours les mêmes et il y avait aussi les jumelles et Em'.

-Ah tant mieux. Viens me faire un bisou avant de monter t 'enfermer dans ta tanière, minaude-t-elle 

Ma chambre n'a rien à voir avec une tanière il y a même une immense baie vitrée mais je me garde bien de le lui faire remarquer.

Je m'avance dans le salon et place une bise bruyante sur chacune de ses joues. Je lui souhaite une bonne soirée et l'informe de mes projets pour le lendemain avant de monter quatre à quatre les marches de l'escalier pour qu'elle ne puisse protester.

Je ferme ma porte un peu trop fort, tant pis. Je m'affale comme une masse sur mon lit et roule en boule. Cette journée m'a crevée mine de rien entre la plage et le soleil et la danse puis avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit je m'endors.

Les étoiles brilleront pour nousWhere stories live. Discover now