Un boulot exigeant - Chapitre 16 - Un client.

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Je me trouve toujours au restaurant, rien qu'avec Kev. Elisa est parti depuis une dizaine de minutes maintenant, ce qui se fait un peu remarquer car faut dire que je ne parle pas énormément et lui non plus. En même temps, je ne sais pas vraiment quoi lui dire. Je sais qu'il s'emporte vite et je n'ai pas envie qu'on remonte dans les tours pour ce soir.

On vient tout juste d'être servit et je dois avouer que je suis très contente de voir que mon assiette ne contient pas de beurre d'escargot, je ne me voyais vraiment pas manger quelque chose je n'aime pas.

Kev : C'est ce qu'il te fallait ?
Moi [sourit] : Oui, merci.
Kev : Je peux te poser quelques questions ?
Moi : Oui, bien sûr.
Kev : Tu sais énormément de chose sur moi depuis que t'as lu le dossier alors que moi, je ne sais rien de toi.
Moi : C'est un peu normal, je suis l'avocate, c'est à moi de savoir les choses et non le contraire sinon je ne peux pas avancer.
Kev : Ouais mais ça ne fonctionne pas comme ça avec moi.
Moi : Ah bon ?
Kev : Oui.
Moi : Et ça fonctionne comment, alors ?
Kev : J'ai le droit d'en savoir plus sur les personnes qui vont prendre mon dossier en main et là, en l'occurrence, cette personne c'est toi.
Moi : D'accord.
Kev : D'accord ? Donc je peux ?
Moi [sourit] : Oui, pose tes questions, vas-y.
Kev : Tu as vraiment ton diplôme d'avocate ?
Moi [rigole] : Non non, je fais semblant ! Bien sûr que je l'ai !
Kev : On ne sait jamais, hein.
Moi : On dirait que t'en reviens, depuis le début c'est la même remarque que tu lances à tout le monde.
Kev : Bah ouais, tu fais jeune.
Moi : Jeune ? C'est pas plutôt gamine ? T'es sûr ?
Kev : Ça va, je m'excuse, ok ?
Moi : Ouais.
Kev : Je suis sérieux, je ne le pensais pas du tout et ce n'est vraiment pas le mot que j'aurai dû employer.
Moi : Jeune c'est beaucoup mieux.
Kev : Et donc j'ai raison ou pas ? T'es jeune ?
Moi : J'ai 27 ans, ce n'est pas si jeune que ça ?
Kev : Quoi ? 27 ans ? Sérieusement ?
Moi : Oui, pourquoi ?
Kev : Je t'en donnais 22, pas plus.
Moi [rigole] : C'est gentil mais non, j'en ai bien 27 ans.
Kev : En plus grande que moi.
Moi [sourit] : Ouais, c'est exact.
Kev : Donc finalement t'as l'âge d'être avocate.
Moi : Oui, je n'aurai pas eu mon diplôme sinon.
Kev : Et faut faire quand même beaucoup d'études pour en arriver là.
Moi : Oui, j'ai pas quitté une seule seconde l'école, c'était assez dur.
Kev : J'imagine, après le bac j'ai abandonné moi, c'était déjà trop dur pour moi.
Moi : Oui mais après, quand tu as une passion dans la vie, t'es prêt à tout pour aller jusqu'au bout et je pense que t'es bien placé pour le savoir.
Kev [sourit] : Oui, exactement, c'est pour ça que je ne me permettrais pas de juger ton métier, chacun fait ce qu'il aime.
Moi [sourit] : C'est ça.

Finalement, je dois dire que j'aime plutôt bien parler avec lui, surtout quand il est aussi compréhensible. Je l'ai déjà dit mais je le redis, ce n'est vraiment pas un méchant garçon, au contraire, il est super aimable.

Kev : Et ça fait combien de temps que tu as ton diplôme ?
Moi : 6 mois.
Kev : Et tu n'as jamais encore eu d'affaire ?
Moi : Non, jamais.
Kev : Pourquoi ?
Moi : C'est assez compliqué, quand t'es nouvelle, les gens ne veulent pas vraiment de toi, ils préfèrent se tourner vers des personnes qui on déjà pas mal d'expérience et qui ont surtout gagner déjà des affaires.
Kev : Ouais mais faut bien débuter quelque part.
Moi : Oui, je sais bien mais les gens ne pensent pas vraiment comme ça.
Kev : C'est un peu comme mon boulot, en fait.
Moi : Comment ça ?
Kev : Tout au début, quand je me suis dit que je voulais devenir humoriste, j'allais parcourir tout un tas de petit café pour essayer d'avoir une petite place pour faire un show sauf que comme je n'étais pas connu, on ne savait pas si je faisais oui ou non rire les gens donc on ne voulait pas de moi.
Moi : Ouais bah voilà, c'est exactement ça.
Kev : Mais après j'ai eu ma chance, avec beaucoup de travail j'ai réussi à obtenir ce que je veux et aujourd'hui, je suis bien dans ma vie.
Moi : C'est surtout que ceux qui t'ont mit des stoppes, doivent être assez dégoûté, maintenant.
Kev [rigole] : Ouais, c'est sûr. Enfin voilà, tout ça pour dire qu'il ne faut pas baisser les bras.
Moi [sourit] : Oui, je sais bien.
Kev : Chaque effort finisse par payer un jour ou l'autre. T'as fini par décrocher une affaire.
Moi : Ouais, même si ce n'est pas l'affaire la plus facile.
Kev : Tu peux encore refuser tu sais, il n'y a aucun problème.
Moi [rigole] : Non non c'est bon, ça ira.

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