25. Un retour inattendu

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  Sentant son estomac remonter brusquement, Elenor cria d'horreur et vit la lave avide en contrebas se rapprocher à toute vitesse...

Jusqu'à ce qu'une secousse horrible, associée à une brûlure tout le long de son bras, ne mette fin d'un coup à son hurlement.

Elle ne devait la vie qu'aux réflexes de Puck, qui, en voyant la pierre se déloger, avait sorti son fouet à la vitesse de l'éclair pour le lancer en direction de la jeune fille. La lanière en peau de serpent des roches s'était enroulé autour de son avant-bras, claquant contre sa peau et provoquant des douleurs qui firent venir des larmes de surprise aux yeux d'Elenor. Elle se retrouvait à présent pendue au-dessus de la lave, uniquement retenue par un morceau tanné de peau de serpent !

- Je te tiens ! , lança Puck.

Il sentit son fouet émettre des craquements.

- J'espère... ! , ajouta-t-il pour lui-même.

Mérandil se mit à paniquer en voyant la situation et voulut apporter son aide, mais la pierre commença à craquer sous ses sabots également, et il ne put s'approcher, condamné à assister, impuissant, au spectacle terrible qui se déroulait sous ses yeux.

Les doigts crispés autour de la lanière du fouet, la jeune fille releva la tête vers Puck. Ce dernier semblait mettre toutes ses forces pour la retenir, ses mains tellement crispées autour de la poignée de son arme que ses doigts en étaient devenus blancs. Mais il avait beau tirer, il n'arrivait pas à la remonter. Elenor essaya bien de remonter le long du fouet, mais chaque mouvement, même le plus infime, desserrait peu à peu la partie enroulée autour de son bras, la rapprochant un peu plus de la chute fatale à chaque instant. Et elle fatiguait. De brûlante, la douleur se fit très vite insoutenable, d'autant plus qu'elle était prise entre deux feux, littéralement. Son cœur semblait être un oiseau prêt à tout pour sortir de sa cage thoracique et pulsait à une vitesse folle. Elenor lâcha un gémissement, tant de douleur que de peur et d'impuissance.

Sur le pont, Puck serra les dents en retenant un rugissement de frustration.

- Je n'arrive pas à te remonter ! , cria-t-il.

Une veine battait à sa tempe et il sentait ses mains devenir de plus en plus moites, tant à cause de la chaleur que de l'angoisse. S'il lâchait, elle était perdue ! Pourtant, à sa grande horreur, il sentait la poignée se faire de plus en plus glissante. Il ne tiendrait plus très longtemps et ses muscles protestaient vivement...

Mais il rêvait où quelqu'un venait de lui tapoter la cheville ?

Elenor lâcha un cri de stupeur lorsqu'une secousse se fit sentir sur le fouet, puis, n'en croyant pas ses yeux, elle se sentit remonter vers le haut, l'action l'éloignant de la fournaise qu'était la lave bouillonnante.

Comment... ?

Puck lui tendit une main secourable qu'elle attrapa, les yeux écarquillés. S'il ne tenait pas le fouet, alors qui ?...

La réponse lui vint très vite, faisant naître un grand sourire sur ses lèvres qui illumina son visage malgré les traces de suie dont elle était barbouillée.

- Eh bien ! Je m'éloigne à peine et tu manques encore de mourir ! Franchement !

- Tintali !

Avant que la fée n'ait pu faire ou dire quoi que ce soit, Elenor, le fouet toujours mollement enroulé autour du bras, se pencha vivement, l'attrapa et la serra à l'en étouffer sous les regards amusés de Puck.

La fée se tortillait pour échapper à son étreinte, tout en lâchant une bordée de jurons colorés et très imagés. Apparemment, les démonstrations d'affection n'étaient pas son fort.

Les énigmes des Mondes mystérieuxWhere stories live. Discover now