Ania.

31 août 1911.

Les cours de danse ont repris,ce qui fait que j'étais contente aujourd'hui.J'en ai fais la remarque à ma mère,qui m'a répondu c'est bien.Oui,chère mère,la danse est ma passion,et tu es heureuse pour moi.C'est cool.

J'ai retrouvé mes amies,Alizzia et Leslie qui font de la danse aussi et Catherine,notre chère pianiste attitrée.Mais on avait aussi un nouveau,Martin Spencergates,le fils de notre enseignante,anglais aux trois quarts,quelque part un étranger comme nous.Il vient d'une autre académie de danse de la ville,et il nous a bien montré qu'il était très très doué.Frimeur.

Je ne pourrais pas vivre sans la danse.C'est vraiment mon catalyseur,comme ma mère,comme la montagne,comme mes amies,comme l'écriture,c'est toutes ces choses qui me permettent d'oublier les horreurs qu'il arrive parfois dans la vie.C'est beau d'avoir un rêve.Le mien,c'est de devenir première danseuse dans une troupe reconnu mondialement,et j'espère séduire avec mes longues nattes noires virevoltant autour de moi.Bon,bien sûr,c'est impossible.La vie ne m'a pas permise de m'intégrer,elle ne me permettra pas de faire de la danse mon métier.

Pendant la première heure,on a fait un goûter pour fêter la rentrée.Ah ben oui,c'est la rentrée bientôt.Je vais devoir retourner dans le monde triste,artificiel et vraiment terne des monstresses.Le goûter était assez campagnards,entre les confitures et le type de gâteau,ça m'a agréablement surprise,ils étaient disposés en grande quantité sur une nappe blanche en dentelles.Madame Bruysières posait des questions sur la cuisine russe auquel je ne savais pas répondre.Je ne savais même plus si je pouvais me considérer russe...Encore un doute dont je me serais bien passée.

-Ah oui?m'avait dit Amy Tancrédie.Tu te considères comme russe parce que ta mère vient de Russie?Toi?Une fille de polak?T'es même pas russe,encore moins française,t'es une batarde,voilà ce que tu es!

-Mon père est allé en Russie,fit Théma Grégoire,et dis-leur que tu te sens russe et que tu es juive.Ils te riront au nez,tiens.Voilà ce que mon père a dit,et on devrait se comporter comme ces gens-là.

-T'as bien raison Flora!firent Christine,Ophélie et Charlotte.

Un jour,je me vengerais.Je trouverais un moyen de piétiner ces crapauds quand je serais une colombe,une danseuse étoile.