Me blottir dans les bras de ma mère.

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Quoi?Déjà à la fin de la journée j'en aurais l'occasion?Et ils seront tellement soulagés de ma voir qu'il y aura des plats italiens au menu ce soir,et je ne serais pas de corvée pour ouvrir la valise et tout transporter dans la buanderie.

Mais le train ayant eu du retard pour des raisons que mon état second ne me permettait pas de deviner,nous avons déjà mangé,des pizzas,sur une plage en France.En France.J'avais jamais quitté le pays aussi longtemps.Je l'avais quitté quatre semaines,mais elles semblaient tellement plus que j'avais l'impression d'être allée dans l'espace et d'avoir dû galérer encore quelques années pour trouver le bon pays sur une carte.En attendant qu'on nous serve,nous avons marché au bord de l'eau noire qui nous avait tout pris.Le déplacement rapide des serveurs déployait dans l'air un feu d'artifice de saveur et de parfum,ce qui nous donna envie de nous goinfrer poliment.Ils étaient dispersés à travers la pièce et il n'y avait plus aucun doute,on allait se régaler.

Nous étions six,à partir vers Paris par un train de nuit,pour arriver en plein milieu de la nuit à Paris.Katty et moi,un des douze frères d'Edmée,un couple de gallois et un roumain,qui,après un tour d'Europe et un passage en Angleterre,nous répétait à quel point Paris semblait une ville merveilleuse et à quel point il voulait la visiter,ce qui fut sa seule participation.J'étais tellement concentrée sur l'avenir proche que je ne leur accordais point d'attention.Des larmes tombaient sur mes joues,coulaient salées et rouges,sans que je puisse les arrêter,et tombaient sur mon cahier pour y former des tâches rondes,qui sècheront noires avec authenticité.Je regardais fixement la date de a lettre du 14 avril 1912.Je pensais à ce que je me dirais quand je retrouverais ce texte qui parlait de lui,quand je serais la vieille madame pietroucheka.

-Katty...

Elle dormait,pour ne plus penser.Moi je pensais pour ne plus dormir.Je regardais ma montre et la campagne française qui baignait dans la nuit.Tout était si familier.Tout semblait se rapprocher de ce qui était pour moi une fin en soi,avant que je n'ai plus qu'à me laisser porter par la vie et la mort.Nous étions déjà Dimanche,le jour où était programmé la retrouvaille avec ma famille.Je suivais les bornes qui indiquaient Paris,mais je me disais encore que je n'avais plus vraiment envie de revenir,qu'on avait tellement de choses à faire pour les survivants qui continuent leurs parcours difficiles sans ma solidarité.Je savais parfaitement que si je dilapidais son argent,à des fins aussi généreuses soient-elles,il allait encore me faire du mal mais la décision était enfin prise dans ma tête.Décidée,je m'endors.Il était hors de question que je finisse ma vie à Paris où dans une chambre de la maison.J'avais beau être en train de subir les pires souffrance du monde,j'étais prête à les affronter.Je pouvais peut-être lui mentir,et refuser de revenir sur ma position,comme ça,devant un collège où il ne pourra pas me toucher.

J'ai dormi d'un sommeil,le dos broyé par un épouvantable sofa de seconde classe.J'ai rêvé des larmes que je verserais une fois que mon père sera là.

-Réveille-toi idiote!cria l'un des gallois bourrus,me faisant sursauter,presque pleurer.

J'ai reculé automatiquement vers le fond de ma chambre afin d'attendre cette salle d'eau attenante où tu enlaces le lavabo de tes cuisses en urinant.Katty,sa prochaine victime,me regarda aller me changer sans faire le moindre geste pour se lever.Mes lèvres se tordirent en une grimace frustrée au moment de rentrer dans cette robe d'élégante de la belle époque,des larmes tracèrent leurs chemins sur mes joues,et ma respiration se faisait de plus en plus rapide,à l'instar de celle de Katty.Je pouvais sentir les pulsations de mon coeur dans toutes les parties de mon corps,même dans les doigts accrochés à la valise vuitton que j'utilisais tant.Le train allait bientôt s'arrêter dans ma ville natale.J'étais obligée de sortir de ce train si je ne voulais pas avoir d'ennuis.

Ania.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant