Part I - Chapter II

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Je me réveille petit à petit et je me rends compte que je suis attachée à une sorte de siège et qu'autour de moi, il y a des adolescents, une centaine. À côté de moi il y a une jeune fille particulièrement magnifique aux yeux gris et aux longs cheveux bruns. Elle a l'air surexcitée, j'essaie de bouger, de me détacher et une autre fille devant moi aux yeux bleus, aux cheveux blonds et à la mine sévère me parle.

-Qu'est-ce que tu fais, ne t'inquiète pas, me dit elle. Il ne faut surtout pas que tu te détaches, les parachutes vont s'enclencher.

Quelques secondes plus tard, une sorte d'écran s'allume et un homme de couleur noir commence à nous parler,

-Bonjour, ici le chancelier, Thelonious Jaha.

Alors c'est lui.

-Vous allez être envoyés sur Terre pour vérifier qu'elle est habitable, j'espère que vous ne verrez pas ça seulement comme une deuxième chance pour vous mais également une pour nous. Vous avez tous commis un crime sur l'Arche, certains ont volé, tué et dans cette situation nous nous sentons autorisés à vous sacrifiez.

Certains prisonniers criaient des insultes à l'image projetée comme si le destinataire pouvait l'entendre, quels idiots. D'après ce que j'entendais ils s'en prenaient aussi à un des criminels, le fils du chancelier. Que doit-il ressentir en ce moment? Son père vient de le condamner à une mort certaine.

-Sachez que si la Terre est de nouveau viable, tout les habitants, notamment vos parents, descendront de l'espace. Et par conséquent tout vos casiers seront de nouveau vierges.

Cela doit signifier qu'il nous pardonnera nos crimes. Qu'ai-je fait pour demander le pardon. Ma seule erreur à été de naître dans la mauvaise famille.

- Sachez également que le site d'atterrissage a été soigneusement choisi. La base du Mont Weither était comme un bunker pendant la guerre, elle devrait normalement être pleine de ressources. Elle vous apportera nourriture et besoins.

Un garçon coiffé d'un bonnet détacha sa ceinture et sembla flotter dans les airs. Il vola en quelque sorte jusqu'à la jeune blonde qui m'a parlé tout à l'heure et vers celui qui a été désigné comme le fils de l'Usurpateur, Viserys nommait le chancelier comme cela. Je me demande s'il est ici également, et je me met à prier pour que ce ne soit pas le cas. Le garçon au bonnet prit la parole et sembla s'adresser au fils Jaha :

- T'as vu ça Wells, ton père a réussi à me faire dériver.

Je ne compris pas vraiment le sourire qu'il arborait en disant cela. Après une réplique de la blonde, deux autres prisonniers se détachèrent, et tout à coup le vaisseau fut pris d'une violente secousse, ces trois imbéciles se firent projeter contre les parois des murs. Je me mis à paniquer, je m'accrochai de toute mes forces à ma ceinture, et je fermai les yeux tellement fort que je ne voyais à présent que le vide, la couleur noire est bien trop concrète. Là c'est juste un vide. Le vide. Puis les secousses s'arrêtèrent, mais ce n'est pas pour autant que mes yeux acceptèrent de s'ouvrir.

La magnifique brune à côté de moi se détacha et fit de même avec ma ceinture de sécurité.

- Hey, ne t'inquiète pas c'est terminé. Comment tu t'appelles? me demanda-t'elle en posant sa main sur mon épaule gauche.

Je ne répondis rien je me contentais de regarder sa main, qu'elle enleva aussitôt.

- Écoute, le vaisseau est posé, je m'appelle Octavia. Viens avec moi, tu peux être sûre que je ne te ferai aucun mal.

Je me contentai donc d'acquiescer ses dires, elle m'aida à me lever et m'entraîna vers des escaliers où nous descendions vers une plus grande salle, un homme se tenait devant la grande porte. Le visage d'Octavia s'illumina, elle me prit par la main pour me déposer au premier rang pour ensuite se jeter dans les bras de cet homme. Je retrouvai la blonde stressée juste à côté de moi qui commençait à s'impatienter.

-Tu permets, ça fait un an que je n'ai pas vu mon frère. Lui dit Octavia.

Son frère? Je croyais que c'était interdit sur l'Arche. Je pensais que j'avais été l'exception, mais Octavia est comme moi.

- Que c'est réjouissant toute ces retrouvailles. S'exclama une voix que je ne connaissais que trop bien.

Viserys.

Mon frère s'avança vers moi et mit sa main à l'endroit exact où celle d'Octavia se trouvait il y a quelques minutes.

-Ma splendide soeur.

De sa main il prit mon visage qui était resté de marbre, le regard droit devant moi. Il m'obligea à tourner la tête mais mes yeux ne quittèrent pas Octavia et son frère. Je n'arrivais pas à croire que mon frère était là. Si tout à l'heure j'avais prié pour qu'il ne soit pas là, maintenant je priais pour que les radiations nous emporte.

Il me prit le bras d'une poigne forte, dont je ne pouvais me défaire, il m'emmèna au centre de la pièce à quelques pas des deux autres frères et soeurs. Il se mit à crier pour que tout le monde l'entende :

- Regardez tous ! Quand les gens raconteront notre histoire, ils diront que les Targaryen sont les premiers à avoir mis les pieds sur Terre après seize ans d'exil !

Mon frère ne comprenait pas que personne ne raconterait jamais notre histoire, son histoire, un des gardes qui s'occupait de nous confirmait à Viserys, que les hommes buvaient en l'honneur de son retour et que les femmes fabriquaient en secret des toiles avec le célèbre dragon des Targaryen pour principal sujet. Et bien sûr mon frère croyait à ses sornettes, ce n'était pas mon cas, je savais que dès nos dix-huit ans, le chancelier se débarrasserait de nous et que personne n'en souffrirait.

Viserys ouvrit la porte et la lumière qui s'échappait de dehors m'aveugla, je fut tentée de reculer mais la poigne de mon frère m'en empêcha. Quand nos yeux se furent à peu près habitués à cette luminosité, mon frère me poussa hors du vaisseau. Je m'attendais à cela. Je roulai mes yeux et les baissai, et en même temps je repris ma respiration. Mon frère est tellement prévisible et pitoyable. Les radiations auraient pu tous nous tuer, il n'allait tout de même pas prendre le risque de mourir. Mais bon je suis là, il fallait bien que je serve à quelque chose. Octavia sortit la deuxième suivie de nos frères respectifs et hurla de tout ses poumons :

-On est de retour batards !

Je la regardai amusée, mais contrairement aux cents qui se mirent à courir et à hurler, je ne bougeai pas d'un poil. Je contemplais le ciel, les arbres et le bonheur des autres. Je me suis surprise à allonger les lèvres, je crois que le terme est sourire. Je ne l'ai jamais fait. Voilà pourquoi ce terme ne m'est en aucun cas familier. Je surpris le frère d'Octavia qui me regardait, il s'attendait sûrement à une réaction de ma part. Après tout nous sommes sur Terre. Et en vie. Mais j'aurai préféré mourir que de rester avec Viserys. Et tout ce monde me faisait craindre le pire, je n'avais jamais vu autant de personnes. Cette sensation de confinement comme si il n'y avait pas assez de place pour moi, me faisait horreur.

the mad chancellor's daughter/bellamy blake Où les histoires vivent. Découvrez maintenant