Chapitre VII

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Les Profondeurs... ??? ans avant

Cassandra regardait par la fenêtre, la nature paraissait calme et le soleil éclairait ce petit village enfoui dans une clairière. Elle observait la scène joyeuse ou les enfants jouaient entre eux. Elle s'attela à élaborer des paniers en oseille avec une précision minutieuse. Elle était assise dans une hutte aux murs en brique et l'ambiance y était chaleureuse. On pouvait sentir l'odeur des plats préparés dans une cuisine au feu de bois. Une vieille dame y faisait cuire une sorte de viande en y incorporant divers épices. Une fois les paniers préparés, elle se leva et les entassa sur une table en bois. La vieille dame déclara :

— Ah Cassandra, tu as toujours eu du talent. Ces paniers sont magnifiques !

— Ce n'est rien. Le secret c'est d'y mettre du cœur

— Je suis fière de toi. La célébration est pour aujourd'hui, j'espère que tu es prête

— J'ai hâte. Le ciel va être éblouissant !

— Oh, ça oui. J'ai connu cette tradition depuis des décennies

— J'aimerais tant que tu me racontes

— Plus tard, ma jeune fille. Regarde, c'est déjà l'heure

— J'y vais alors. N'oublie pas l'histoire

— Ne t'inquiète pas. Tu seras tout à ton retour

Cassandra sourit et s'éloigna à toute vitesse. La vieille dame la vit partir et murmura :

— Le temps passe si vite. Tu es devenue une femme merveilleuse, ma Cassandra.

*

La foule s'était rassemblé au centre village et quasiment, les plus jeunes étaient présent. Pour l'occasion, les musiciens jouaient une musique fanfaronne pour honorer l'évènement. La cérémonie se déroulait tous les ans lors du solstice d'été. Le soleil était au plus haut dans le ciel et tout le monde fixa l'immensité bleue en espérant ne rien rater du spectacle. Les voix de la foule s'étaient tût et les musiciens cessèrent de jouer. Une étrange forme se manifesta dans le ciel et avança rapidement, on aurait dit qu'elle descendait. Cassandra avait le regard d'une enfant, elle était très curieuse. Elle admira la scène avec fascination. Pourtant, la forme assombrit le ciel tel un brouillard ténébreux. Elle recouvra entièrement le ciel jusqu'à plonger le village dans l'obscurité. La foule resta stupéfaite devant la scène. Soudainement, plusieurs ombres apparurent au centre de la foule. Des hommes en tunique rouge se présentèrent à eux. Cassandra ressenti un doute, elle pensa que ça n'était pas normal. Ils portaient tous un masque blanc, à part un homme qui se démarquait des autres avec son masque rouge. L'homme mystérieux leva les mains et une onde d'énergie se déploya d'un coup. Cassandra tourna son regard vers la foule qui ne bougeait plus. Les jeunes gens étaient figés comme dans une stase temporelle. Cassandra fût la seule à pouvoir encore se mouvoir dans l'espace. L'homme masqué s'adressa calmement à elle :

— J'ai mis du temps à te trouver, petite luciole. Ta lumière brille de mille feux

Cassandra s'énerva :

— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à mes amis ?!

— Tes amis ? Ils ne font que dormir pour l'instant.

— Vous ne me faites pas peur ! Laissez-les !

Cassandra réagit impulsivement, elle tenta d'attaquer l'homme en lui donnant un coup de poing. Elle mit toute ses forces mais le coup manqua sa cible. Il passa à travers l'homme comme un voile, comme si il n'était qu'un fantôme. Ce n'était peut-être qu'une illusion finalement. Elle retenta en frappant encore et le coup rata une fois de plus sa cible. Elle s'emporta et elle continua à frapper dans le vide. On put apercevoir l'homme sourire sous son masque. Il se lassa du spectacle puis il se mit à riposter en attrapant les bras de la jeune femme. Il exerça une pression, elle avait l'impression de brûler de l'intérieur. Une énergie mystique s'empara d'elle. Cassandra hurla de douleur et elle supplia l'homme d'arrêter. L'inconnu répondit :

— Cela serait dommage de gâcher une aussi précieuse œuvre d'art. Malheureusement, je ne peux pas te tuer

L'homme arrêta sa magie et Cassandra manqua de s'écrouler sous l'effet du sort. Elle s'exclama :

— Que voulez-vous à la fin ?

L'inconnu se réjouit :

— Te voilà plus raisonnable à présent. Tu vas devoir me suivre et peut être je laisserai tes amis en vie

Tout se remua à ce moment dans l'esprit de Cassandra. Elle devait quitter son village et tout ce qu'elle avait vécu ici. Mais si elle ne le faisait pas, qui sait cet homme serait capable de faire. Elle pensa qu'elle pourrait sauver ses amis. Ils étaient tous ces précieux souvenirs auquel on s'attache et donc on ne peut s'en séparer. Elle prit alors sa décision :

— C'est d'accord. Je vais vous suivre

L'inconnu s'avança vers elle et murmura :

— Nous avons une dernière chose à faire avant de partir. Voilà ce qu'il en coûte pour le prix de ton insolence !

L'homme se retourna vers ses compagnons et ils leur firent un signe de la main. Il communiqua avec eux par la pensée :

Ces jeunes gens feront de précieuses âmes en plus. Récoltez en le maximum

Les hommes obéirent et disparurent instantanément. Cassandra ne comprit pas ce qu'il passait et elle resta là à attendre. Les fantômes réapparurent juste à côté de la foule. Ils s'emparèrent chacun d'une personne et entamèrent une sorte de rituel. Soudainement, les jeunes s'effondrèrent un à un tel des pantins inanimés. La jeune femme se figea devant l'atrocité de ces barbares. Des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle enragea face à son ennemi :

— Vous m'avez promis de les épargner ! Vous n'êtes qu'un sale monstre !

Elle était impuissante contre cet homme. La jeune femme était seule dans cet endroit, on l'avait abandonné ici. Son village devenait alors une ruine ou ses souvenirs firent réduit en miettes. On l'avait tout pris, il ne lui resta plus rien. Elle ne réfléchit pas et se jeta sur l'homme tel une arme pour détruire son ennemi. Elle lui lacéra la nuque et cette fois-ci, réussi à le blesser. L'homme essuya le sang et il l'insulta :

— Tu n'es qu'une chose insignifiante ! Tu vas payer pour ça !

Son adversaire riposta en lui mettant une claque au visage. Elle ne vacilla pas et fonça aussitôt sur son adversaire. Il esquiva simplement l'attaque et frappa la jeune femme d'un coup de genou dans le ventre. Elle se tordit de douleur en tombant sur le sol. Il se baissa et s'exclama :

— Je n'ai plus le temps de m'amuser, ma luciole.

L'homme imposa ses mains sur son front et Cassandra s'endormit. Il se releva et ordonna à ses hommes :

Bien, nous avons à faire. Partons de cet infâme endroit

Il porta la jeune femme dans ses bras puis il se téléporta avec ses compagnons.

*

Un silence de mort régnait dans le village. Pas un seul souffle de vie ne respirait dans ce lieu paisible. A moins que... il ne restait qu'une seule survivante. La vieille dame se réveilla du sort jeté par l'homme et murmura :

— C'est bizarre... Elle devrait être revenue depuis tout ce temps

Elle regarda autour d'elle, pas d'activité comme les tambours qui résonnaient à leur habitude ou le rire des jeunes qui emplissait de bonheur le village. Elle pris la décision de chercher ce qui n'allait pas. Elle sorti de la hutte et avança à l'aveugle dans le village. Lorsqu'elle arriva au centre du village, elle resta choquée devant la vision d'horreur. Ce qui la marqua le plus, était ce regard vide sur leur visage. Elle tomba à genoux sous le signe du désespoir. Puis, elle se mit à pleurer en ne prononçant aucune parole. Elle resta là seule, à observer l'indicible néant. 

Les voleurs d'âme, Tome 1 :  Les ProfondeursWhere stories live. Discover now