Ethrian II - Shira

Acte III, scène 4.

Shira et un Lord.

LORD — La musique est entraînante, ne trouvez-vous pas ?

SHIRA — Si, elle est très appréciable. A Zishao, il n'y a jamais de musique durant les banquets ou les festivités, car cela fait trop de bruit selon nos monarques. Parfois, ils nous gratifient de quelques chants. Nous devons alors nous en délecter.

LORD — Prenez  votre revanche en Ethrian. Désireriez-vous danser, Lady Shira ?

SHIRA — Ce serait avec joie, Lord.

Ils se lèvent et vont à la place accordée pour danser. Ils se mettent en ligne avec les autres paires et commencent à se déplacer gracieusement en suivant un schéma très précis.

LORD — Votre venue ici s'est-elle bien déroulée ?

SHIRA — Parfaitement, bien. J'avais oublié à quel point Ethrian était captivante.

LORD — C'est vous qui êtes captivante. Vous êtes l'essence même de l'irrésistible.

SHIRA — Si vous le dites. (pointant du bout du doigt) Qu'est-ce donc ? Je n'ai jamais connu d'armes telles que celle à votre flanc.

LORD — Ceci, ma tendre, est une lame surnommée la dague des Anges. Elle aurait été fabriquée par ces derniers et serait l'unique du royaume. En visant bien, je peux atteindre une cible à de nombreux mètres. (montre son côté droit) Là, j'ai également des flèches de lancer. Leur finition est brillante et elles résistent à l'usure. Je ne pourrais me séparer d'elle.

SHIRA, ennuyée — Ah oui ?

LORD — Oui, et j'avais apporté mon épée angélique, mais j'ai dû l'abandonner à l'entrée du palais. Il me tarde de la regagner et d'empaler quelques sangliers sur mon chemin.

SHIRA, écoutant à peine — Oh, quel bon plan ! (à part) Pourquoi lui ai-je posé cette question ? Des fois, il voudrait mieux se taire. Au lieu de l'avoir passionné à mon sujet, il l'est à propos de ses fichues armes. Mais je n'en ai rien à faire, moi, qu'une peut voler loin, que l'autre est magique, ou je ne sais quoi ! (au Lord) Chassez-vous donc ?

LORD — Il en va de soi ! En outre, je vous montrerai un jour mon arc. Il est le plus performant quand il s'agit de chasser les petits animaux. Fabriqué avec le meilleur bois de la nation, mes flèches sont infaillibles. Elles ont toujours atteint leur cible, qu'importe la distance. Et puis, j'ai demandé à ce qu'un carquois de haute qualité me soit confectionné. Il a été produit à partir d'un cuir solide et étanche, aux sangles ajustables et assez long pour être porté sur une armure. Noir, comme votre robe, je me fonds dans le paysage. Les bêtes ne me voient pas venir qu'elles sont déjà transpercées. Vous m'accompagnerez, je pourrai vous en faire la démonstration.

SHIRA, déglutit difficilement — Vous m'en voyez comblée !

LORD — Tant que j'en ai le courage, j'aimerais me permettre de vous parler librement... C'est avec une véhémence, que je peine à contrôler, que je dois vous clamer mes sentiments. Je ne puis plus les retenir, ma douce ! Je crois vous aimer. C'est fou, n'est-ce pas ?

SHIRA, à part — Je crois que c'est lui le fou.

LORD — Pourtant, mon attachement est si grand que je ne me détacherai de vous. Je sais que le Roi veut vous marier à un de ses fils, et je ne m'y opposerai guère. Cela nuirait à votre réputation et je ne veux vous apporter du tort. Toutefois, je vous implore - pitié, mon aimée -, soyez ma maîtresse.

SHIRA — P-Pardon ?!

LORD — Oui, rencontrons-nous en cachette et aimons-nous ! Tous les jours comme s'ils étaient le premier !