Ethrian II - Shira

Acte III, scène 3.

Shira, Morran, Kith, Diril, un Lord.

MORRAN — Le banquet va débuter, suivez-moi.

Elle s'exécute et il l'amène dans une pièce adjacente où une colossale table a été dressée. Shira prend place là où Morran le lui indique et celui-ci va s'installer quelques chaises plus loin.

KITH, dans son dos — Apparemment, mon père veut que les Princes libres vous tiennent compagnie ce soir. Ne voyez-vous pas d'inconvénient à ce que je m'assoie à vos côtés ?

SHIRA — Non, du tout ! Faites donc.

Il s'assoit à sa gauche, alors qu'un inconnu - un Lord - se retrouve à sa droite. En face d'elle, prend siège avec lourdeur et sans aucune élégance, Diril, les bras croisés.

MORRAN, qui est en biais — Notre quatrième frère n'a pas encore retrouvé son charme. Je suppose qu'il a dû l'oublier à son domaine. Néanmoins, il est toujours un peu grognon. Ne vous formalisez pas de lui.

LORD, curieux — Quelle est donc l'histoire ? Nous, nobles, sont si peu au courant de ce qui se trame à l'intérieur du palais !

DIRIL — Ce qui se trame ? (renfrogné) Ne le remarquez-vous pas ?

LORD, observe Shira sous toutes les coutures — Non, non, je ne vois rien. Qu'y a-t-il ?

DIRIL — Cette femme n'est en rien digne d'épouser un de nous. Elle est d'une telle laideur que je peine à la regarder. Comment pourrais-je partager sa couche ?!

LORD — Avec tout le respect que l'on vous doit, votre Altesse, Lady Shira est la plus belle Ange que mes yeux ont eu le plaisir de contempler.

KITH — Il ne faut plus écouter Diril. Je suis sûr qu'il ne le pense pas de toute façon.

DIRIL, offusqué — Comment ?! Je présume qu'aucun de vous n'a dû bien l'examiner. Sinon, vous seriez de mon avis.

KITH — Ou peut-être provoquez-vous sa Majesté afin d'éviter le mariage qui vous contraindrait à porter des chaînes à la teneur irréversible. N'ai-je pas raison ?

DIRIL, faussement mielleux — Je me fiche du mariage et des décisions de notre père. Tant qu'il ne me force pas à vivre avec celle-là.

Le cinquième Prince lui donne un coup de coude dans les côtes.

MORRAN — Assez ! Il suffit, Diril. Désormais, vous garderez vos lèvres closes. Si vous ne souhaitez pas être ici, ne produisez pas d'efforts. Mais, au moins, taisez-vous et épargnez-nous vos sarcasmes de mauvais goût !

LORD, très bas — Je suis absolument contre ses dires. Vous ne pourriez pas être plus belle. D'ailleurs, les Princes ont beaucoup de chance de vous avoir. Celui que vous choisirez sera veinard, croyez-moi.

SHIRA — Merci pour votre amabilité, Lord. Cela fait toujours chaud au cœur de croiser la route d'un gentilhomme. Cependant, je dois avouer être en accord avec le quatrième Prince.

LORD — Vous n'oseriez !

SHIRA — Je n'irai pas jusqu'à de tels extrêmes, mais certains faits - dont vous ignorez l'existence - pourraient vous dégoûter de moi.

LORD — Rien de ce que vous pourriez dissimuler ne me révulserait. Vous êtes et demeurerez délicieuse.