Le musée de cire

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Chris fut stupéfait par ce que l'homme venait de lui apprendre.

-Il ressemblait à quoi ?

-Il était grand... Très grand ! De la lumière semblait émaner de son corps. Il était d'une blancheur exceptionnelle, et des vêtements en très mauvais états.

Entre deux phrases l'homme gémissait et criait de douleurs.

-Et son visage ? Vous avez vu son visage ?

L'homme perdit connaissance.

-Il a besoin de repos, dit Marine, il a beaucoup souffert.

Le SAMU arriva et l'homme fut embarqué.

-Demain, j'irais au musée de cire. Peut-être que j'y découvrirais quelque chose.

Pour l'instant, Chris devait se reposer. Il avait du mal à avaler toutes les informations de la journée. Bizarrement, le jeune homme réussit à dormir cette nuit.

***

Chris passa par la bibliothèque. Il voulait en parler aux autres avant d'y aller.

-Dans ce cas je viens avec vous ! Répondit Mathieu.

-Et moi aussi ! intervint Sophie.

-Vous savez, on ne sait pas ce qu'on peut trouver là-bas ! Dit Chris.

-Ne vous en faites pas pour nous !

Mathieu avait l'air enthousiaste face à cette idée.

-Alors, mettons-nous en route, il faut qu'on arrive à trouver des indices et réagir assez rapidement avant qu'il n'y ait d'autre blessés.

***

Le musée de cire paraissait plus intimidante la nuit. Chris, Mathieu et Sophie s'approchèrent de l'entrée.

-La porte est ouverte. Ce n'est pas normal.

Malgré cela, le journaliste et les adolescents entrèrent dans le grand bâtiment.

L'entrée était dans un état pitoyable.

-Regardez ! Intervint Mathieu en pointant le sol, des empreintes !

En effet, beaucoup d'empreintes de pas se dessinaient dans la poussière. Elles suivaient plusieurs directions, et elles étaient fraiches.

-On se sépare et on cherche des indices.

Mathieu entra dans les salles interdites au public, Chris partit vers les expositions et Sophie se mit à chercher à l'accueil.

Chris n'en revenait pas. Toute les statues de cire se présentaient à lui, il redécouvrait tous les personnages que son grand-père avait inventé. Tout ses visages figés lui rappelaient les histoires qu'il lui racontait lorsqu'il était plus jeune. Au fond de la première salle se dressait le marin qui avait bercé beaucoup de ses nuits. Le capitaine Méduse, les souvenirs de son grand-père lui contant les histoires de ce marin fou coulaient à flots. A coté se trouvait son acolyte Petite Buse, Chris se souvint alors de la petite voix aigüe que prenait son aïeul lorsqu'il imitait ce personnage, faisant rire aux éclats l'enfant qu'il était alors. Chris sourit en voyant toutes ces histoires défilées devant lui. Son grand-père aurait pu devenir écrivain. Le journaliste continua sa route et passa devant les différents personnages. Il arriva alors dans une nouvelle salle. Devant lui, se trouvait un petit théâtre. Le théâtre d'ombre ! Les différentes histoires de son grand-père étaient ici racontées avec des ombres chinoises.

Enfin Chris arriva dans la boutique de souvenirs. Ici, des statuettes étaient vendues, des jouets en bois faites à la main, aux murs étaient fixées pleins d'horloges. Dans un bac, on retrouvait des marionnettes, le jeune homme en prit une qu'il passa à sa main. Il les collectionnait lorsqu'il était plus jeune. Son grand-père avait même une fois insisté pour qu'il organise un spectacle de marionnette. Le jour de la représentation, il avait eu tellement peur qu'il n'avait pas pu prononcer un seul mot. Il n'arrivait qu'à bouger les marionnettes. Il se souvint de cette journée comme si c'était hier. Chris reposa les marionnettes et continua sa visite. Il y avait encore des anciens journaux de Bannis-sur-Deûle. Le journaliste en prit un. Il datait du 12 juillet 1994. Il aperçut sur la première page quelque chose qui l'effraya. Une photo du maire plus jeune entouré par deux policiers accompagnait le grand titre, « Gérard Drusset arrêté pour trafic de drogue ». Le journaliste ouvrit le journal, un long article parlait de l'affaire, « Gérard Drusset, résident à Bannis-sur-Deûle a été arrêté ce matin en son domicile. Un important trafic de drogue a été découvert dans sa cave ». Le journaliste ne put lire la suite, le journal était trop abimé. Il lâcha le journal et se retourna. Il n'eut pas le temps de voir qui était derrière lui lorsqu'il reçut un violent coup d'extincteur.

***

Mathieu longea un couloir. Il entra dans un bureau. Il était grand. Ce bureau devait appartenir au grand-père de Chris. Sur le bureau se trouvaient quelques photos, elles représentaient les statues du musée. L'une d'entre elles sortait du lot, elle représentait un enfant devant un petit théâtre, des marionnettes aux mains. Mathieu se mit à chercher des indices dans le bureau, mais il ne trouva que des papiers administratifs, à moitié mangés le temps. Il fouilla le bureau de fond en comble, il ne trouva rien.

Il sortit du bureau, il entra dans la salle qui se trouvait en face. Tout était vide. Il n'y avait rien à chercher ici. Il ne manquait plus qu'une salle, celle du fond. Il poussa la porte et vit un grand atelier. C'est ici que le grand-père de Chris devait créer ses statues de cire. Il passa à travers toutes ces bustes, ces mains, ses jambes se tenaient sur les établis... Au fond de la salle, il trouva quelque chose qui l'effraya. Un costume ressemblant à la description que Chris leur avait faites du Paranorme trainait juste devant lui. Celui qui était derrière tout ça avait élu domicile ici. Il prit peur. Si le Paranorme habitait ici, il pouvait arriver d'un moment à l'autre ! Il devait partir. Rapidement.

***

Sophie regardait partout, dans chaque recoin, chaque tiroir, mais il n'y avait rien qui pouvait l'aider à démasquer le Paranorme. Elle sortit du bâtiment et fit le tour. Il n'y avait décidément aucun indice ! Elle refit un tour, puis encore un, à la recherche d'un indice. Soudain, à l'arrière du musée, elle vit quelque chose sur le mur. Il y avait une empreinte de main, faites avec du sang. Elle eut un haut-le-cœur. Après avoir regardée plus attentivement, elle découvrit un détail qui là terrorisa. Jamais elle ne ressentit autant de peur et de haine qu'après avoir découvert ça. La main avait six doigts.

Le ParanormeWhere stories live. Discover now