Le Paranorme

L'enveloppe

Le soleil se couchait au loin, créant plein de belles couleurs dans le ciel. Le spectacle avait commencé depuis déjà une heure. Chris, Sophie et Mathieu arrivaient devant le cirque.

-On fait quoi maintenant ?

-On va aller faire un tour à l'arrière du cirque, pour parler à Bernard.

Le journaliste et les adolescents contournèrent le chapiteau, et arrivèrent aux coulisses. Un long moment passa avant qu'ils ne virent Bernard sortir du chapiteau, dans un costume de clown.

-Venez !

Ils s'avancèrent vers l'homme.

-Bernard !

Le clown se retourna.

-Qu'est-ce que vous faites là ?

-On a besoin de parler.

***

La caravane de Bernard était remplie d'affiches du cirque. Bernard s'installa devant son miroir et commença à se démaquiller. Chris, Mathieu et Sophie s'installèrent dans le canapé.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

-On dirait que ça t'arrange bien tout ce qu'il se passe en ce moment.

-Pourquoi dites-vous ça ?

-Vous passez vos journées à raconter la légende du Paranorme. Vous vous mettez même à vous donner en spectacle le soir pour raconter cette histoire !

-Je ne vous cache pas que ces événements m'ont marqué, mais tant qu'il n'y pas de victimes...

-Pas de victimes ? Larry a tout perdu avec la vidéothèque ravagée ! Et Maurice, avec sa voiture !

-Oui, mais il n'y a pas de blessés, pas de mort...

Chris resta sans voix.

-Comment connaissez-vous la légende du Paranorme ? Reprit Mathieu

Bernard ouvrit un tiroir et en sortit une grande enveloppe.

-Quand on est arrivé ici, j'ai reçu cette lettre anonyme.

Chris prit l'enveloppe et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvaient deux feuilles. Sur la première, se trouvait une photocopie. Chris reconnut rapidement ce qu'il se trouvait sur la feuille, c'était l'article de journal, trouvé dans le classeur, parlant du Paranorme.

Sur la deuxième feuille se trouvait une lettre :

« Quelle étrange légende n'est-ce pas ? Ne serait-ce pas encore plus étrange si cette vieille histoire reprenait vie du jour au lendemain ? Ça ferait une belle histoire à raconter. »

Chris détenait dans ses mains le premier véritable indice concernant le Paranorme.

-Pourquoi vous n'en avez pas parlé ?

-Quand je l'ai reçu, j'ai pensé à une blague, mais quand j'ai appris que la vidéothèque avait été détruite, puis l'accident de voiture, j'ai été pris de panique. Au final, peut-être que c'est ce qu'il veut. Le Paranorme a peut-être juste envie d'un peu de succès avant de retomber dans l'oubli, ou un truc dans le genre ! Et puis de toute façon avec les patrouilles de nuit, que voulez-vous qu'il se passe ? D'ici quelque jour, celui qui est derrière tout ça va se retrouver derrière les barreaux.

-ça vous dérange si je garde la lettre ?

-Non, absolument pas, gardez là si vous voulez.

-Si jamais vous recevez d'autres lettres, n'hésitez pas à me contacter.

-Entendu.

***

Dans la bibliothèque, Chris faisait les cent pas.

-Vous êtes en train de me dire que le Paranorme est venu voler le classeur, pour ensuite le remettre dans un carton ?

-Oui, c'est ça. Je ne vois pas d'autres explications.

La lettre, posée sur le bureau, bouleversait Chris. Mais qui ? Il n'a même pas essayé de faire chanter Bernard. Quelqu'un essayait de semer la panique au village, mais qui ? Et dans quel but ? Qui au village pouvait avoir envie de faire du mal à la communauté ? Si le cirque n'est pas coupable, alors qui l'est ?

-Cette nuit, je vais vadrouiller dans le village. S'il se passe quelque chose, je veux en être témoin.

Quelqu'un toussa derrière Chris. Il se retourna. Le maire se trouvait derrière lui, un livre dans la main. Gaultier prit la parole :

-Mr le maire ! Que nous vaux ce plaisir ?

-Je viens vous rendre le roman que je vous ais emprunter la semaine dernière.

-Posez-le sur mon bureau, j'irais le ranger.

Le maire posa le roman à côté de la lettre, puis sortit de l'établissement.

-Le maire, il n'a pas l'air d'être très préoccupé par cette affaire.

-Surtout qu'il est en pleine période de campagne pour sa réélection. Il ferait mieux de s'occuper de nous, au lieu de rester dans son coin.

-En tout cas, j'espère que sa patrouille sera plus efficace que la police.

Gaultier fit craquer ses doigts et regarda sa montre.

-Les amis, je suis désolé de vous mettre à la porte, mais je dois fermer la boutique.

-Je pensais partir, de toute façon. Demain, je viendrais vous tenir au courant de mes découvertes nocturnes. Répondit Chris.

Le journaliste prit la lettre avec lui et s'en alla.

Sur le chemin, il croisa une jeune femme qui l'interpella :

-Excusez-moi ?

Chris détourna son regard perdu vers la jeune femme.

-Vous êtes bien journaliste ?

-Oui...

-Enchanté, je suis Camilla Vandart, l'adjointe au maire.

Elle serra la main de Chris qui se présenta à son tour.

-Vous savez, reprit Camilla, qu'en ce moment, monsieur le maire est en pleine campagne pour les élections municipales. Il se demandait s'il était possible d'avoir une interview ? Cela rassurerait le village en ces temps durs.

Chris réfléchit un moment. En acceptant, le maire lui expliquerait surement son inaction face aux évènements.