Prologue

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Henry était assis sur son lit, relisant pour la bonne cinquantième fois le livre de contes qui lui avait été offert par l'institutrice de son école il y a quelques années de cela. Du haut de ses douze ans, ce jeune garçon avait déjà affronté bien des dangers menaçant sa famille, ses proches, la ville dans laquelle il résidait. Malédictions, enchantements, magie... tel était son quotidien. Mais ce n'était pas ce côté fantaisiste de la vie d'Henry qui nous intéressait en ce moment même. Non, c'était ce livre qu'il feuilletait entre ses doigts. Ce livre qui racontait l'histoire de chaque habitant de cette mystérieuse ville du nom de StoryBrooke. Non, ne la cherchez pas sur une carte, vous ne la trouveriez pas. Pourtant vous en connaissez ses habitants ; Blanche-Neige, Charmant, Belle... ceux-là vous disent quelque chose n'est-ce pas ? Et ceux-ci : Rumpelztiltskin, Capitaine Crochet, La Méchante Reine ? Héros et vilains se côtoyaient dans cette ville dont ils ne pouvaient échapper. Et si je vous disais qu'il existe une histoire d'amour entre la fille de Blanche-Neige et le Capitaine Crochet ? Ne hoquetez pas trop vite « Quoi ? Blanche-Neige a une fille ?! Mais que ! Quoi ! Comment ?! ». Je vous répondrais juste par :

« Bienvenue à StoryBrook. »

Hein ? Le lien avec Henry ? Pardon je m'égare. Il connaissait son livre par cœur, pour l'avoir parcouru des dizaines de fois, mais cette fois ci, une page retint davantage son attention. Il n'entendit pas la paire de talons aiguilles marteler les marches qui séparaient sa chambre des autres pièces de l'une de ses deux maisons.

« Henry ? »

Henry sursauta, une main aux ongles impeccablement soignés poussa la porte de sa chambre. Une femme à la chevelure noire apparut, l'air sévère, les cheveux coiffés en un carré long qui ne lui retirait pas moins cet air autoritaire naturel et imposant qu'elle dégageait. Sans compter la jupe cintrée et le chemisier qui accentuaient un peu plus son visage de marbre, qui pourtant, se fendit en un sourire chaleureux à la vue de son fils adoptif :

« Je ne voulais pas te faire peur.
-Maman ! Je ne t'avais pas entendu...
-Qu'as-tu découvert cette fois dans ton livre qui te fait te perdre dans tes pensées, demanda-t-elle avec un sourire aux lèvres ?
-Une chose étrange...
-Quelle est-elle ? »

La femme venait de perdre son sourire et fronça les sourcils, lorsque Henry annonçait qu'il trouvait une chose étrange, elle était souvent synonyme de malheur... Le visage qu'elle affichait maintenant était celui qui reflétait le mieux celle qu'elle était avant : Regina Mills, maire de StoryBrooke, ou comme on l'a souvent appelée dans le passé « La Méchante Reine ». Elle s'assit auprès d'Henry, qui tourna la dernière page de ton livre et posa son doigt sur le bas de la page. Regina lu :

« Numéro soixante-quatorze. Il s'agit de la dernière pas de ton livre...
-Justement non.
-Comment ça ?
-J'ai lu ce livre des dizaines de fois encore et encore... et je te jure qu'hier il ne comportait que soixante-treize pages !
-Tu en es sûr ?
-Absolument !
-Et qu'y a-t-il d'inscrit sur cette page ? »

Regina avait pris un ton plus intrigué. Henry lui mît le livre entre les mains et elle lut avec toute l'attention qu'elle pouvait y consacrer :

« L'héroïne déchue. Drôle de titre, commenta-t-elle. Il était une fois, dans un grand et lointain royaume, une belle famille royale qui régnait en paix sur un royaume pacifique. Tout allait pour le mieux. Hélas il fût de courte durée, par une nuit d'orage, une enchanteresse vînt faire une terrible prédiction à la Reine : le jour des vingt ans de sa fille, les ténèbres viendraient s'emparer du royaume, en emportant tous ses habitants. Peu de temps après la reine tomba gravement malade, malgré l'amour de son époux et de sa fille, elle mourût peu de temps après. Le roi fût le premier à pâtir de cette terrible nouvelle et emporté par son chagrin, il rejoignît sa reine. Le royaume était en deuil, plus aucune célébration n'était fêtée, jusqu'à ce que l'unique héritière du trône ne vienne réveiller la joie qui sommeillait en ces terres profondément attristées. En tant que reine, il lui fallait agir, à l'aube de son vingtième anniversaire, elle partir à la conquête de celle que l'on surnommait « La Reine Des Ténèbres ». Cependant, ni elle, ni son armée, ne revinrent... laissant sombrer le royaume dans les ténèbres dont La Reine Des Ténèbres avait le contrôle et qui lança une malédiction sur le royaume. Tant qu'elle serait en vie, les ténèbres seraient présents dans chaque cœur, chaque parcelle de chaque âme de chaque habitant de chaque royaume résidant dans chaque univers. »

Regina referma le livre, les lèvres abaissées en une moue :

« Quelle fin horrible... c'est bien la première fois qu'il n'y a pas de « et ils vécurent heureux » dans ton livre.
-Ça craint, compléta Henry...
-Comme tu dis. Tu penses que cette malédiction est capable d'atteindre StoryBrooke n'est-ce pas ? »

Henry hocha la tête d'un air approbateur.

« Ca me rappelle vaguement quelque chose et ce n'est pas bon.
-Qu'est-ce que tu veux dire ? Maman ! »

Regina soupira avant de se relever et partît hors de la chambre d'Henry qui bondît de son lit :

« Maman ! Qu'est-ce que tu vas faire ?
-Mon travail. »

Henry courut à travers les escaliers pour rejoindre sa mère à l'extérieur de la maison. Il faillit se heurter à elle car elle était restée immobile sur le seuil de sa demeure. Henry leva les yeux et vit le ciel au loin s'assombrir, il n'y avait pourtant aucune raison pour preuve : il était à peine onze heure du matin. Regina se remit en marche. Il l'accompagna jusqu'à un immeuble auquel ils s'arrêtèrent au premier étage. Au moment où Regina s'apprêtait à frapper contre le bois de la porte, Henry prit un air incrédule :

« Tu vas demander de l'aide à mon autre mère ? La Méchante Reine va demander de l'aide à la Sauveuse ?
-Je ne demande de l'aide à personne, c'est de la mise en commun de capacités. »

Regina crispa sa mâchoire et frappa. Elle la détestait, elle haïssait cette famille. Elle haïssait encore plus leur fille, la « Sauveuse » comme ils l'appelaient. Oui, elle avait sauvé StoryBrooke de bien des mésaventures, mais elle était quand même détestable. Tout ça parce que c'était la fille de Blanche-Neige...

« Regina ? »

C'était elle qui avait ouvert la porte. Emma Swan : blonde, de la même taille que Regina mais d'une posture moins autoritaire, elle ouvrit des yeux d'étonnement en voyant la maire de l'autre côté de la porte. Regina regarda la Sauveuse droit dans les yeux ce qui la fît comprendre instinctivement que quelque de grave s'était, était en train ou allait se produire. Regina ne lui laissa pas le temps d'ouvrir à nouveau la bouche et la devança :

« On a un gros problème. »

Once Upon A Time : L'héroïne déchueWhere stories live. Discover now