- Silence Sullivan, monte, on n'a pas toute la journée.

Et il raccrocha en riant.

Je récupérai mes affaires scolaires et mon sac à main puis ferma à clé ma voiture. Ce terme sonnait si doux dans ma tête. Ma voiture. Je vérifiai à trois reprises que celle –ci était bien verrouillée. Vous comprenez... la niaiserie des débuts et me sépara d'elle.

Je circulai dans le parking et me fraya un chemin dans le rez-de-chaussée. J'avais beau avoir parcouru ce chemin, une seule fois, je pouvais toutefois, avec une habilité incroyable retourner sur mes pas jusqu'à l'appartement du brun. J'outrepassai lentement dans le hall et parvint à l'ascenseur, juste avant que la lourde porte en métal ne se referme.

Je glissai mon corps dans l'habitacle et croisa avec étonnement le regard brun de notre chère Mme Galager. Elle me scruta, me détailla en haussant un sourcil. Je lui souris gentiment, tentant de repartir sur des bonnes bases. Même si la première fois avait été un peu... malaisée, je n'étais pas du genre à porter mon jugement sur une seule entrevue. Bon sauf dans le cas d'Harry, bien évidemment.

Ma main pressa l'un des boutons de l'appareil, qui laissa le chiffre 2 en surbrillance. Elle reposa ses yeux sur sa montre et m'ignora. Je réfléchis un instant pendant que l'appareil se suréleva lourdement.

- Bonjour Mme, je m'appelle Elisabeth Sullivan. Nous nous sommes déjà croisé une fois, vous êtes la voisine de mon ami Harry.

- Votre ami ?

- Oui, Harry Styles.

- Le petit jeune du 205 ?

- Euh oui.

La sonnerie de l'ascenseur nous indiqua que nous étions arrivées à destination.

- Bien, donc il n'est pas utile que je retienne votre nom.

Elle cracha sa phrase et se glissa à l'extérieur de l'élévateur qui s'ouvrit au même moment. Tandis que moi, je restais à la même place, immobile et complètement offensée. Elle venait de me dire ça, clairement ? Je ne rêvais pas ?

Mon cerveau semblait totalement déconnecté de mon organisme. Mon naturel me braillait de m'avancer et de lui réclamer promptement qu'elle était son putain de problème ! Cependant, mes pieds restaient inlassablement ancrés dans le sol. Je semblais totalement sonnée, aplatie par un coup de massue. J'avais malheureusement été retournée par sa formule. Je ne pensais pas que cette simple phrase me ferait autant d'effet.

Je me décidai enfin à quitter l'habitacle métallique, voyant la femme pénétrer dans son propre foyer, en ne me jetant plus aucun regard. Mon anatomie avançait mollement, dans le couloir qui semblait interminable. Comme si mes pas ne parvenaient pas à me faire atteindre la porte du brun.

J'arrivai devant la volumineuse porte ou les chiffres 205 étaient appliqués sur la façade. Je toquai doucement, encore troublée par l'effet que les mots de la femme avaient provoqués en moi. Ce n'était pas tant ces propos qui me dérangeaient, c'était ce sentiment étrange qui m'avait submergé, ce pincement au cœur.

Le visage d'Harry apparu, tout sourire face à moi et il me tira par le bras vers l'intérieur. Il ferma la porte derrière moi et je m'acheminai vers le centre de la cuisine. L'appartement était très bien organisé et propre. On aurait même presque pu penser que je n'étais pas dans le même foyer que la dernière fois. Une douce odeur fleurie émanait également dans la maison. J'étais agréablement surprise par ce que je voyais. Pourtant mon air sévère du possiblement être remarqué par le brun car il pencha la tête et arqua un sourcil.

I'm too bad for you (H.Styles)Where stories live. Discover now