Chapitre 34

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♫ « Gypsy Woman » - Jonathan Tyler ft. The Northern Lights  ♫


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Louis
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En ouvrant les yeux, je doute d'être parvenu à dormir suffisamment. J'ai accumulé bien trop de sommeil en retard pour être satisfait par deux ou trois heures de repos. J'active l'écran de mon téléphone et comprends qu'en réalité, je me suis assoupi moins d'une heure. C'est toujours ça de pris.

Je me redresse doucement dans le lit, contrarié de constater que la putain de douleur qui alourdit mon crâne en permanence est encore bien présente. Je sais que la prise rapprochée d'antalgiques n'est pas recommandée, mais j'en ai vraiment besoin. J'avale deux comprimés en priant sur leur efficacité très aléatoire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que notre périple sur les routes s'achève avec une pointe de soulagement en plus de la nostalgie qui accompagne chaque fin de tournée. M'éloigner un peu des sons démesurés que nous livrons sur scène devient clairement indispensable. Je ne suis pas le seul à être éprouvé par ce rythme intensif que nous tenons depuis plus de trois mois. Le manque de nos compagnes nous irrite, certains membres de l'équipe sont moins investis qu'au début, comme Lou et Sasha dont les vies familiales sont difficiles à équilibrer, et les roadies sont exténués par la cadence de nos dates qui s'enchaînent.

Ces derniers jours ont été mouvementés sur le plan médiatique. L'altercation avec Zayn suite à la cérémonie hollywoodienne a fait beaucoup d'émules sur la Toile et la presse à scandales s'est rapidement emparée de l'affaire. Nous ignorons toujours qui a bien pu ébruiter notre dispute, étant donné qu'une clause de confidentialité était remise à chaque participant, mais je dois avouer que je m'en réjouis. Zayn est enfin perçu sous un autre œil. Celui avec lequel nous l'avons toujours vu.

Je me lève en douceur, entrouvre le rideau et laisse le temps à mes yeux de s'acclimater à la lumière du jour. La tournée se conclut sur une note d'exotisme, puisque Rio de Janeiro est notre dernière escale.

Je reprends mon smartphone en main et me rallonge sur le lit. Mon premier réflexe, avant même de feuilleter mes messages est d'allumer la musique pour évincer ce bourdonnement tenace qui ne me quitte plus. Quelques fois, il est tellement entêtant qu'il m'arrive d'avoir envie de me taper la tête contre le mur. Le son de ma playlist couvre mes acouphènes qui se mettent enfin en arrière-plan.

Le premier message que je consulte est un SMS d'Ava.

Ava, 09:21 : « Hello mon amour. Je t'ai fait parvenir sur ta boîte mails les papiers à signer pour la maison. Si tu avais possibilité de le faire aujourd'hui, je pourrai fournir le dossier complet à l'agence demain matin. Passe une bonne journée <3 Donnez tout pour ce dernier concert et profitez bien du soleil. Je t'aime. »

Ma chérie a absolument tout géré concernant l'achat de notre maison. Je m'en veux de ne pas avoir pu davantage lui être utile à ce sujet. Nous emménageons ensemble dans moins de trois semaines et je suis persuadé qu'elle a déjà entrepris de faire du tri chez elle et chez moi.

Je télécharge immédiatement les fichiers en question et m'apprête à rejoindre la borne multimédia de l'hôtel afin de faire le nécessaire, mais mon mal de crâne est plus fort que moi et m'inflige un vertige colossal au moment de me remettre debout. Je tolère beaucoup moins bien cette difficulté que je ne l'aurais cru et ça me tape vraiment sur les nerfs.

Avoir Ava près de moi en ce dimanche matin aurait été le meilleur remède qu'il soit. Ils restent mes moments préférés, surtout quand il m'arrive de me réveiller avant elle pour la regarder dormir. Il me tarde vraiment de rentrer pour partager tous ces instants qui sont devant nous. Ne plus être séparé d'elle au-delà de nos journées de travail respectives. Savoir que chaque jour, son sourire bercera mon quotidien. Elle me manque beaucoup trop.

YOURS. // Tome 3Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum