"Va avec Eleanor." Me dit Harry quand nous entrâmes dans une maison un peu plus petite que la sienne. A mes yeux, elle était encore énorme. Ses yeux transperçaient les miens quand il ajouta,"Fais exactement ce qu'elle te dit. Compris ?"

Il s'agissait d'un avertissement.

Je hochai la tête en silence. Il se pencha pour déposer un baiser sur mes lèvres. Quand sa langue toucha mes lèvres, je reculai la tête, sachant que le reste de sa bande était dans la même pièce, et nous regardaient. Il avait le même sourire espiègle quand sa main tapa mes fesses légèrement, et je jurais l'avoir entendu dire, "Mienne." Je lui lançai un regard mortifié, le visage rouge vif, et je sentis quelqu'un effleurer mon bras.

C'était Eleanor.

Elle portait une robe d'été rose pâle qui criait "innocence" et ses longs cheveux bruns tombaient en vagues douces. En bref, elle était absolument magnifique. Ce n'était pas une beauté superficielle, elle était plus du genre naturel. Elle me lança un sourire gracieux et commença à s'éloigner dans une autre pièce. Je regardai par-dessus mon épaule pour voir les yeux bleus de Louis étudier chacun de ses gestes, un regard de prédateurs dans les yeux. Je pouvais sentir Harry me regarder aussi, mais j'essayai de mon mieux de l'ignorer et de suivre Eleanor sans me plaindre.

"Ferme le porte après toi, s'il te plaît." Me dit-elle une fois entrée dans la pièce. C'était une grande chambre avec un plancher en bois. Il y avait une télévision, des canapés et une table sur laquelle étaient éparpillés des cartes. Je fis ce qu'elle m'avait demandé et fermai la porte. Je me sentais un peu plus à l'aise avec les hommes hors de la pièce.

Eleanor se retourna brusquement, en tendant un bras frêle. Elle avait un sourire poli. "Je suis Eleanor. Il était temps que nous rencontrions correctement."

Je lui rendis son sourire en lui serrant la main. Sa main était tellement petite dans la mienne. "Je suis Claire. Et, je suis totalement d'accord avec toi, il était temps."

Cette fille était l'incarnation même de l'innocence. Comment s'était-elle retrouvée associée à    Louis ?

Certainement de la même manière que moi avec Harry. Elle n'avait pas eu le choix non plus ? Je voulais vraiment lui poser toutes sortes de questions. Eleanor remarqua le regard que je lui lançai et rit un peu, puis elle se posa dans l'un des canapés. Sa posture était parfaite, les mains posées sur les genoux poliment alors que ses yeux étaient sur ​​moi. Je me penchai en arrière dans le canapé, profitant de la douceur contre mon dos, et j'essayai de garder un peu de bonnes manières en croisant mes jambes. Mais j'abandonnai finalement ma façade polie et décroisai mes jambes, les rapprochant contre ma poitrine. Adieu la courtoisie.

"Comment est ce que tu t'es retrouvé associé à Louis ?" Demandai-je.

"Je le connaissais au lycée, en fait." Me dit-elle. "Nous sommes sortis ensemble pendant quelques mois, mais il était trop possessif."

"Alors tu as rompu avec lui ?" J'essayai d'imaginer Louis au lycée. Je le connaissais à peine, je savais juste qu'il aimait rire, donc je n'arrivais pas vraiment à l'imaginer. Je le voyais uniquement avec sa veste et ses yeux bleus dangereux.

Eleanor hocha la tête. "Oui. Nous étions restés amis en quelque sorte, mais il voulait toujours être... plus. Après avoir obtenu nos diplômes, je voulais faire du mannequina. Je suis allée aux États-Unis, mais ma carrière n'était pas vraiment réussie. Alors je suis revenu à la maison. Mais quand je suis rentrée, Louis n'était plus le même."

"Comment ça ?"


"Au lycée, c'était le clown de la classe. Il était souvent puni à cause de ses commentaires un peu trop spontanés. Ça ne le dérangeait pas vraiment. Il en rirait. Je ne me souviens d'un jour où un garçon se moquait de mes jambes maigres. Louis s'était battu avec lui très violemment, et il avait eu beaucoup de problèmes à cause de ça." Elle soupira. "Il était honnêtement l'un des garçons les plus doux que j'ai jamais rencontré. Mais il... il avait aussi un autre côté. Je ne pouvais pas le supporter à l'époque."

Je remarquai comment elle avait précisé 'à l'époque'.

Elle continua. "Quand je suis rentré, j'ai revu Louis. Au début, j'étais tellement excitée de le voir. Il m'avait manqué. Ses blagues m'avaient manqué, ainsi que son caractère un peu fou. Mais plus je passais du temps avec lui, plus je réalisais à quel point il avait changé. Il avait rejoint un gang de mauvaise réputation. Mais je pouvais dire qu'il tenait encore à moi. Et, aussi bizarre et tordu que cela puisse paraître, je tenais aussi à lui."

Elle avait presque l'air d'avoir honte. Pourquoi ?

"Il tient à moi." Elle murmura. "A sa façon."

"Je ne sais pas grand chose sur Harry."
 Dis-je. "Mais..." J'hésitai. Devais-je lui parler du journal ? Honnêtement, je mourais d'envie de parler à quelqu'un de ce que j'avais lu. Quelqu'un qui pouvait comprendre. Et qui pourrait mieux comprendre qu'une fille qui était en couple avec un membre du gang ?

"Mais quoi ?" Demanda-t-elle, se penchant un peu, intéressée par ce que je disais.

"J'ai trouvé un journal dans la maison de Harry." Expliquai-je calmement, ayant peur que Harry entre soudainement et nous surprenne. "C'était le journal de sa mère." Les yeux d'Eleanor s'élargirent à cela. "Apparemment, il a eut une enfance terrible."

"Je ne pense pas que Louis ait eu une enfance malheureuse."
 Dit-elle, la voix calme aussi.

Nous nous fixâmes quelques secondes avant d'éclater de rire. Je me relevai du canapé sur lequel j'étais assise et me laissai tomber à côté d'Eleanor. Elle se détendit visiblement et ses épaules tombèrent légèrement. Elle passa une main dans ses longs cheveux, me faisant un sourire reconnaissant.

"Je me demande toujours comment je me suis retrouvée associé à Harry." Lui dis-je sérieusement.

"Pareil pour moi." Répondit-elle. "Mais... je ne peux pas imaginer ma vie sans Louis."

J'essayai d'imaginer ma vie sans Harry. Eh bien, je n'aurais pas frôlé la mort plusieurs fois. Je serais probablement dans mon appartement en ce moment, à regarder la télévision ou à traîner avec Fran. J'aurais une vie normale. Peut-être qu'un jour, j'aurais rencontré l'homme de mes rêves et on se serait installé ensemble.

Mais à ce moment, ma vie était tellement à l'envers, je ne savais plus quoi penser.

"As-tu déjà essayé de t'enfuir ?" Demandai-je à Eleanor.

"Une fois." Elle baissa un peu la tête. "Mais ... disons juste que j'ai eu des ennuis."

"Je vois ce que tu veux dire." Je rougis un peu. Je savais vraiment ce qu'elle voulait dire.

"J'adore ton accent." Dit-elle soudainement, toute excitée. "C'est tellement fascinant."

"Tu as un accent adorable, aussi."
 Répondis-je. "Je ne sais pas pourquoi les gens pensent toujours que mon accent est incroyable. Il est américain et ennuyeux." Je ris un peu.

"Ce n'est pas ennuyeux." Elle manifesta son désaccord par un coup de poing délicat. "Et j'adore tes cheveux. Ils sont si beaux."

Nous avions immédiatement commencé à parler des choses très "girly". On s'était racontée d'où nous venions, et des choses embarrassantes qui nous étaient arrivées dans le passé. Je me sentais tellement bien à parler avec Eleanor. C'était vraiment une belle personne, aussi bien à l'intérieur et qu'à l'extérieur. Et à chaque fois que je parlais, c'était comme si elle écoutait chaque petite chose que je disais. Elle ne semblait jamais s'ennuyer ou être indifférente, elle avait toujours un vif intérêt pour tout ce que je lui racontais. Et c'était la même chose avec moi. Je n'avais pas eu de une conversation comme ça depuis longtemps, alors ça me faisait vraiment du bien moralement.

Et puis elle me posa une question qui me prit vraiment au dépourvu :

"Quels sont tes sentiments envers Harry ?"

J'hésitai un peu face à la question. Mais je dis tout de suite : "Je le hais." Mais ce n'était pas vrai. Je ne le haïssais pas. Je ne détestais personne. "Je veux dire, je ne le déteste pas. C'est juste que... c'est compliqué." Je pris une grande inspiration et me forçai à sourire faiblement.

Eleanor sourit avec bienveillance. "Ne t'inquiète pas, je comprends ce que tu ressens. Je suis passée par là aussi."

"Qu'est ce que tu ressens pour Louis ?"


Elle sourit, pensive puis dit: "Je l'aime."

Je la trouvai tout à fait adorable, elle avait un certain regard en pensant à Louis. Son corps entier semblait tendu et ses yeux semblaient rêveurs. Je pouvais dire qu'elle l'aimait vraiment. Visiblement, elle tenait beaucoup plus à Louis que moi à Harry. Je ne pouvais même pas dire que j'avais des sentiments envers Harry.

Nous continuâmes à parler un peu jusqu'à ce que les portes s'ouvrent et que Louis entre. Eleanor se leva immédiatement du canapé et sans un mot, et alla vers lui. Il lui prit la main et la conduisit dans la salle, sans même faire attention à moi.

Harry se tenait dans l'encadrement de la porte maintenant, et je savais qu'il voulait que je fasse ce que Eleanor venait de faire. Je le fis à contrecœur, laissant échapper un gros soupir. Sa main, bien plus large, enveloppa la mienne, et il me conduisit hors de la maison. Je vis à peine Zayn disparaître dans une autre pièce et nous étions à nouveau seuls.

"Allez," Dit-il , "Nous devons rentrer."

Je me souvins des courses soudainement. "Est-ce que le lait est encore bien ?"

"Oui."
 Répondit Harry.

Juste avant d'entrer dans la voiture, j'hésitai. Les yeux de Harry se posèrent à nouveau sur moi, se fronçant face à ma réticence.

"Claire, monte dans la voiture."

"Tu vas me ramener à la maison aujourd'hui ?"
 Demandai-je prudemment.

Il n'hésita pas. "Non."

"Pourquoi pas ?"

"Monte dans la voiture."


"Pourquoi tu ne réponds pas à ma question ?" Je m'efforçai à rassembler assez de forces pour le regarder dans les yeux. Le bonnet qu'il portait semblait retenir ses cheveux bouclés, mais quelques boucles retombaient sur son cou.

"C'est dangereux pour toi là-bas." Dit-il brusquement. "Tu ne comprends pas ? Le seul endroit sûr pour toi maintenant c'est chez moi. Ils vont te trouver, Claire. Et quand ils te trouveront..."

"Non," murmurai-je, horrifiée. "Non. Ce n'est pas vrai. Que veulent-ils de moi ?"

Il détourna rapidement les yeux. "Ils te veulent tout simplement."

"Qu'est-ce que tu me caches, Harry ?"

"Je ne vais pas te laisser aller à ton appartement."
 Dit-il fermement cette fois, ne laissant aucune place à la discussion. "Demain, on va chercher tes affaires et tu emménages avec moi."

Woah. Une seconde.

"Je ne peux pas emménager avec toi !" Criai-je, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.

Harry me regarda calmement. "Tu peux et tu vas le faire."

"J'en ai vraiment assez que tu me dises ce que je dois faire." Sifflai-je. "Depuis que tu es entré dans ma vie, je n'ai eu que des problèmes. J'en ai marre de ça ! Pourquoi ne peux-tu me laisser tranquille ?"

Harry souleva rapidement sa main, et je tressaillis, croyant qu'il allait me frapper. Et je pense qu'il était vraiment sur le point de le faire. Mais il ne le fit pas, ce qui me choqua vraiment. La respiration haletante, je le regardai avec méfiance, il avait toujours le bras figé en plein air. Il me regardait d'un aire terrifiant, et semblait en conflit à propos de quelque chose.

Il resta comme ça pendant quelques secondes, et pour éviter de le fâcher encore plus, je me précipitai dans la voiture. Je fermai la porte immédiatement, me sentant mieux maintenant qu'il y avait une barrière qui nous séparaient.

Quand il entra dans la voiture, il ne me regarda pas. Je jouai avec mes doigts, sentant la tension dans l'air.

"Harry-" Commençai-je, en prenant un ton doux.

Mais il me coupa en me saisissant par les cheveux grossièrement et m'embrassa frénétiquement. Je sentis ses mains s'emmêler dans mes cheveux, alors qu'il m'embrassait profondément, ses lèvres bougeant sans cesse contre les miennes. Je manquai d'air, et je commençai à me sentir étourdie quand il s'écarta brusquement. Son regard terrifiant avait disparu, et il abordait à nouveau son sourire en coin. Il semblait de retour à la normale.

Et j'étais assise là, un peu étourdie par le baiser. Mes lèvres me faisaient un peu mal, mais un douce chaleur s'était rependue dans mon ventre. Quand je jetai un regard vers Harry et vis ses bras fléchir un peu alors qu'il tournait le volant, j'avais une envie soudaine me rapprocher de lui et de l'embrasser.

Mais, bien sûr, c'était simplement une envie. Je ne l'avais pas mise en action. Je regardai rapidement par la fenêtre et essayai de débarrasser mon esprit de cette pensée.

Maudit sois-tu, Harry.

 

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Tout d'abord, je suis vraiment désolée d'avoir pris autant de temps, j'ai eu beaucoup de devoirs puis je prépare le brevet enfin bref, pour me pardonner j'essaye de poster le prochain chapitre avant dimanche :)


 

TwistedWhere stories live. Discover now