Chapitre 14

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Ma première réaction fut de me baisser.

Je poussai un cri, terrifiée, mes mains lâchèrent le volant et je me couvris la tête. Je me penchai vers l'avant, le cœur bondissant dans ma poitrine, le bruit assourdissant des éclats de verre mélangés aux coups de feu me faisant totalement paniquer. J'attendais qu'une balle me frappe ; j'attendais ma mort.

Et puis, j'entendis Harry crier :

"Ne lâche pas le volant !" La voiture allait vers le côté et je sentis vaguement Harry se pencher et attraper le volant, essayant de reprendre le contrôle du véhicule. À ce moment, mon esprit ne pouvait même pas penser correctement, tout ce que me préoccuper, c'était qu'on nous tirait dessus.

Dans les films d'action, se faire tirer dessus dans une voiture ne semblait pas si terrifiant. Mais dans la vraie vie, c'était pétrifiant. Tout mon corps s'était raidi au point où il en était devenu douloureux, et je ne pouvais pas me résoudre à ouvrir les yeux. Je savais que j'étais pathétique, mais je ne m'étais jamais faite tirer dessus en conduisant.

Ceux qui étaient derrière nous avaient apparemment cessés de tir. Mais je savais qu'ils étaient toujours là, ils étaient d'ailleurs probablement entrain de recharger leurs armes.

Tout mon corps bascula vers la gauche lorsque Harry tourna brusquement le volant. Toute ma vie défila devant mes yeux, mon premier jour à l'école, le jour où j'avais appris à écrire mon prénom, le jour de mon premier rendez-vous amoureux..., alors que la voiture dérapait littéralement sur ses roues. Elle était à deux doigts de faire un tonneau. J'étais persuadée que ça allait arriver. J'ouvris les yeux pour voir si ça se passait vraiment, et je vis Harry penché sur moi, l'arrière de sa tête bouclée remplissait mon champ de vision. Je ne pouvais pas voir son visage, mais je n'en avais pas besoin.

Si je mourais, au moins, je ne serais pas seule. Pas vrai ?

La voiture laissa échapper un fort SCREECH en se remettant droite, atterrissant à nouveau sur quatre roues. Je pouvais sentir la forte odeur de caoutchouc, qui venait probablement des pneus, et j'entendis un grand fracas derrière nous.

"Appuie sur l'accélérateur." Me dit Harry.

Immédiatement, mon pied pressa légèrement la pédale.

"Plus fort." Demanda-t-il brusquement, totalement concentré. J'appuyai fortement sur l'accélérateur, sentant la vitesse de la voiture augmenter. Je vis que nous étions sur une route droite, mais nous roulions à plus de 100 km/h. La limitation de vitesse était normalement de 70. Il y avait une voiture en face de nous, mais Harry la contourna brusquement, avant de se remettre sur la route.

"Maintenant, quand je dis 'Go' je veux que tu appuies sur le frein." Dit-il. "Compris ?"

Je ne pouvais pas répondre. Ma bouche était totalement sèche.

Notre vitesse avait augmenté à 120 quand Harry cria soudainement : "Go !"

J'appuyai de toutes mes forces sur le frein, entendant un crissement des pneus en réponse, et Harry tourna à nouveau le volant fortement. La voiture fit demi-tour au milieu de la route. Les voitures qui venaient vers nous s'écartèrent rapidement, klaxonnant avec irritation. Oh, si seulement ils savaient que Harry Styles était dans la voiture.

La voiture qui nous suivait était passée devant nous, ne s'attendant pas une telle manœuvre de notre part.

"Go !" Cria Harry, regardant par-dessus son épaule. Je sursautai un peu, surprise, et rappuyai sur la pédale d'accélérateur. La voiture chancela sous moi, allant jusqu'à 100 km/h, cette fois en quelques secondes. Je devais l'avouer, la voiture de Harry était très performante.

Harry garda une prise ferme sur le volant. Contrairement à l'allée, il n'avait pas l'air hésitant à conduire. Quand il le fallait, il savait se forcer à faire quelque chose pour laquelle il était terrible. En toute honnêteté, c'était très admirable. Sans Harry, j'aurais certainement eu un accident.

Sans Harry, je ne me serais jamais fait tirer dessus.

Quelques minutes s'étaient écoulées avant que Harry ne murmure :"Tu peux ralentir maintenant." Je relevai un peu le pied de la pédale, sentant la voiture ralentir. Harry retira ses mains du volant et je le saisis immédiatement, les mains tremblantes. Je me forçais à rester calme, paniquer ne ferait qu'aggraver la situation. Il regarda par-dessus son épaule pour vérifier que la voiture avait bien disparu.

Je prenais des respirations irrégulières. Oh combien je voulais juste arrêter la voiture et... je ne sais pas... ramper dans mon lit. Pas celui de Harry, mais mon lit .

Je voulais rentrer chez moi.

Le monde de Harry était si dangereux. La mort était présente partout. Je voulais retourner dans mon monde, où les gens n'étaient pas traînés dans les ruelles, et où il y avait toujours des gens sympas autour qui étaient assez courageux pour aider. Je voulais retourner dans mon monde où la police était là pour protéger les personnes et où les gangs se disputaient seulement pour de l'argent ou de la drogue.

Je voulais être dans un monde sans Harry.

Sans dire un mot, je stoppai la voiture dans une station-service. Harry me demanda ce que je faisais, ses yeux verts me fixaient, mais je ne répondis pas. Les larmes se formaient dans mes yeux, et je ne voulais pas pleurer devant lui.

Niall n'était pas là pour me 'réconforter'.

Une fois la voiture arrêtée, j'enlevai ma ceinture en tremblant et je sortis du véhicule. J'entendis Harry sortir aussi, mais je n'attendis pas de voir ce qu'il allait faire. Je me mis à courir presque à l'aveuglette dans la station. J'ouvris violemment la porte, entendant la cloche sonner au-dessus de moi, et je savais que Harry était juste derrière moi quand je vis des gens faire littéralement tomber tout ce qu'ils avaient entre les mains et se cacher derrière les comptoirs et autres.

"Claire !" Cria Harry derrière moi. Je courais à travers les rayons, mes yeux cherchant immédiatement la salle de bain. J'espérais de tout cœur que les portes soient verrouillables. Je courus à l'intérieur et fermai la porte au visage de Harry. J'avais à peine verrouillé la porte que Harry commença à pousser contre elle, essayant de pénétrer à l'intérieur.

"Claire !" Cria Harry de l'autre côté de la porte. ''Ouvre cette porte tout de suite !"

"Laisse-moi tranquille !" Répondis-je hystérique, les larmes s'échappèrent enfin de mes yeux. J'avais l'impression de devenir folle. Je voulais sortir d'ici, partir; il devait bien y avoir un moyen, non ?

"Ouvre cette putain de porte, ou je l'enfonce !"

Je regardai la porte prudemment et me demandai s'il pouvait vraiment l'enfoncer. Ce n'était pas du bois. Elle avait l'aire épaisse et robuste. Il n'y avait pas moyen, il serait incapable de l'ouvrir.

"Je vais me faire tuer à cause de toi !" Criai-je, tombant au sol. Je me fichais d'être assise sur un plancher de salle de bain dans une station. Tout ce que je savais, c'est que j'étais loin de lui."Plus je passe du temps avec toi, plus je suis en danger. J-je ne peux pas supporter tout ça."

Je commençai à sangloter dans la petite salle de bain. Mes sanglots retentissaient à travers les murs minces autour de moi. Mes épaules tremblaient terriblement alors que je pleurais dans mes mains. Je ne m'étais jamais sentie si impuissante de toute ma vie. Je n'avais jamais eu aussi peur. Je ne voulais pas vivre comme ça.

"Tu n'as aucune raison d'avoir peur." La voix de Harry m'était parvenue. Elle semblait presque douce .

J'essuyai mes yeux. "Quoi ?" J'étais vraiment intriguée par ce brusque changement dans sa voix.

"Parce que si quelqu'un te touche, je tuerai toutes les personnes qu'il n'ait jamais connues, et je brûlerais sa maison."

Mes yeux s'agrandirent au son de sa voix menaçante. Il avait l'air en colère.

"Si quelqu'un pose une putain de main sur toi," Continua Harry, plus fort cette fois, "Je ferais en sorte qu'il-"

Soudain, j'entendis d'autres voix se joindre à lui. Je reconnus vaguement la voix de Louis, et mes larmes cessèrent de tomber quand j'entendis Niall.

"Qu'est-il arrivé, mon pote ?" Demanda Louis .

''Ils ont commencé à nous tirer dessus." Lui dit Harry en colère. "Et maintenant, elle ne veut pas ouvrir la porte."

"On peut toujours l'enfoncer." Dit Louis normalement, comme si ce n'était rien.

"Je pourrais essayer de lui parler." Suggéra Niall. Je m'attendais à ce que Harry dise quelque chose comme 'Vas-y réconforte-la.'

Mais à la place, Harry dit sèchement, "Vous deux, attendez à l'extérieur. Je serai là dans une minute. Je vais lui parler."

Je me relevai, les jambes tremblantes, me sentant émotionnellement vidée. Il y avait tout juste une heure, je passais un moment 'correct'. Harry s'était presque excusé auprès de moi (mais où va le monde ?). Et j'avais même appris que Harry avait un sens de l'humour morbide. Au moins, il en avait un.

Je ne savais pas à quoi je pensais quand j'ouvris la porte. Je suppose que je savais que j'allais devoir sortir un jour ou l'autre, voyant qu'il n'y avait pas de fenêtre par où ramper vers l'extérieur, et il valait mieux sortir maintenant avant d'avoir un Harry furieux qui m'attende.

Cependant, Harry me poussa à l'intérieur, forçant son chemin avec moi. Sa forme, plus haute, dominait la mienne alors qu'il fermait la porte derrière lui, et ses yeux me fixèrent immédiatement.

"Ne refais jamais ça." Me dit Harry fermement. Il y avait une boucle sur le dessus de sa tête qui remontait par rapport aux autres, et je ne pouvais pas m'empêcher de la fixer. Harry haussa un sourcil à cela, plissant les yeux, "Claire, regarde-moi."

Je me forçai à ignorer la boucle rebelle et marmonnai : "Tu es tellement compliqué, Harry."

"Quoi ?"


"Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi complexe que toi avant."
 Lui dis-je avec lassitude."Je n'arrive pas tout simplement pas à te comprendre."

Ses sourcils se froncèrent un peu, absorbé dans ses pensées, alors qu'il répondit "Je n'arrive pas à te comprendre non plus."

Je ris un peu à cela, sentant mon humeur s'alléger. Je ne savais pas comment ça se passait, mais c'était entrain de se passer. "Il n'y a rien de complexe en moi."

"Pourquoi es-tu venu ici ?" Demanda Harry tout à coup, me prenant au dépourvu.

"Je voulais voir le monde." Je n'avais pas pris la peine de mentir. Je n'avais aucune histoire intéressante qui expliquait pourquoi j'étais suis venu ici . "J'avais l'intention d'aller dans d'autres pays après Londres, mais une fois que j'ai vu cet endroit, je suis tombé amoureuse." Je baissai mon regard timidement. "Il y avait quelque chose ici qui m'a frappé. Je ne voulais pas partir." Mais maintenant je le voulais. Et je ne pouvais pas.

Une question soudaine vint à moi. Je lui demandai: "Es-tu déjà allé ailleurs?"

"Non."

Je restai bouche bée. "Tu n'as jamais été nulle part ailleurs ? Italie ? Amérique ?"

"C'est
 ma ville. Je ne peux pas la quitter comme ça." Me rappela Harry avec un sourire arrogant sur ses lèvres. Je remarquai leur couleur très rose. Comment se faisait-il que je n'avais jamais remarqué ça avant ? Ce n'était pas comme si elles n'étaient pas naturelles, c'était leur couleur naturelle, mais ça rendait ses lèvres très-

Pourquoi diable étais-je en train d'étudier ses lèvres ?

"As-tu peur de mourir ?" Demandai-je doucement, scrutant les traits de Harry.

"Non." Répondit-il lentement. "Je n'ai jamais eu peur de mourir."

"Pourquoi ? N'as-tu pas peur de la douleur ?"

Harry haussa les épaules. "Ça ne me dérange pas."

Je le regardai pensivement. "Y a-t-il quelque chose qui te dérange ?" Il doit bien y avoir quelque chose.

"Il y a deux choses qui me dérangent." Dit Harry fermement. Il s'approcha de moi, me saisissant brusquement par la taille et me collant à lui. J'inspirai fortement à son mouvement soudain, mon cœur bondissant dans ma poitrine. "D'abord, je déteste quand les amateurs pensent qu'ils peuvent me prendre ma ville. Et deux, je déteste quand les gens touchent,"Ses mains se posèrent sur mes fesses et mes joues s'enflammèrent, "ce qui est à moi." Il nicha sa tête dans mon cou, humant profondément, et je sentais ses doux cheveux bouclés contre ma joue.

Sa voix était un peu étouffée contre ma peau quand il murmura, "Je suis l'homme le plus puissant de cette ville, Claire. Alors, pourquoi devrais-tu avoir peur de quoique ce soit ?"

Une fois de plus, alors qu'il me tenait contre lui, je me demandais pourquoi il ne m'avait rien fait d'horrible. Fran m'avait dit ce qu'il faisait aux femmes, et il me l'avait, en quelque sorte, confirmé lui-même. Attendait-il que je baisse ma garde avant de passer à l'action ?

Finalement, je serrai mes bras autour de son cou, le rapprochant encore plus de moi. A ce moment-là, je décidai de cesser de m'inquiéter de ce que les gens m'avait dit et de me concentrer sur ce qui se passait en face de moi.

 




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