Chapitre 36 : "Il m'avait envoyé un message"

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Voyager a toujours fait parti de l'Histoire

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Voyager a toujours fait parti de l'Histoire. Des premiers Hommes aux globe-trotteurs d'aujourd'hui, en passant par les très connus explorateurs et colonisateurs, l'être humain s'est toujours aventuré hors des sentiers battus. D'après certains psychologues, l'Homme et les voyages c'est une vieille histoire d'amour. Une vielle histoire qui rime avec gloire et prestige. On voulait tout savoir, tout voir mais surtout être le premier.

Pour la belle brune, c'est une histoire qui rime avec fraternité. C'est sa sœur Sophie qui l'a initié aux voyages. Étant âgée de deux ans de plus, la blonde a été la première à s'aventurer hors de Paris. Mais les deux filles étant très proches, c'est tout naturellement qu'elles sont parties à l'assaut de la France ensemble. La maladie de la plus âgée s'était faite oublier durant un moment, permettant aux Daltons et à Lucky Luke de remplir leurs mémoires de souvenirs communs.

Si la brune continue à voyager c'est pour elle même, mais aussi pour s'éloigner de cette ville qui porte le souvenir d'un ange partie trop tôt. Mais quelque part, la jeune femme souhaite conserver ce lien fusionnel qui l'unissait à sa sœur. Pour le conserver, elle continue à parcourir le monde en dégustant des crèmes glacées, gourmandise qu'elle partageait avec Sophie.

C'est pour cette raison que la jeune globe-trotteuse flâne dans la ville d'Antigua en compagnie de Jonathan et Nina. Ils arpentent les rues colorées, une glace au café du pays à la main. Une glace fait par les locaux, dans les rues bondées de vendeurs de tissus. En ce dernier jour de visite touristique, les trois franco-américains s'extasient devant les portes en bois datant de l'époque coloniale, les jolies ferronneries ainsi que les façades colorées des maisons.

Fanny n'est pas trop une "flâneuse", elle préfère partir à l'assaut des coins les plus reculés du pays qu'elle visite. Mais comme elle doit aussi répondre aux exigences de son agence de voyage, elle s'exécute. De temps en temps, au détour d'une rues moins noire de monde, Fanny sort son carnet "Guatemala" et elle écrit. Un doux mélange d'impressions, de questionnements et de souvenirs mais surtout tout un itinéraire et des petites notations écrite à la va vite.

La nuit pointe le bout de son nez dans la capitale française. Le décalage horaire entre les deux amis est si long, que lorsque l'un va dormir, l'autre va se lever.

Jules tend les mains vers la source de chaleur qui l'empêche de finir en glaçon. Ça fait bien longtemps que le jeune homme n'avait pas été "de garde". Le reste du groupe pensait qu'il faisait assez pour eux, mais le jeune homme à besoin de ne pas dormir. Chaque qu'il ferme les yeux, c'est les yeux vides de vie de Fanny qui le réveillent. Son absence de réponse agit et le détruit. Doucement, le jeune homme se rend compte qu'il tient plus à la brune qu'il ne le pensait. Bien que leur phrase de départ était assez équivoque, Jules ne pensait pas être tombé amoureux de Fanny. Même si le jeune serveur se bat avec sa morale pour accepter cette vérité, elle est bien là, ancré dans son cœur tout mou.

Il regarde les flammes danser au fond d'un imposant tonneau en métal. L'air frais de l'automne fait voler ses cheveux ébènes, alors que le vent siffle dans ses oreilles. Alors que le reste des SDF dorment sur une oreille, il se bat contre le sommeil, une batte de baseball à la main. Jules n'est pas d'un naturel violent ou agressif, bien au contraire. C'est bien à cause de sa trop grande gentillesse qu'il se retrouve SDF, sans un sous ni avenir. Ses yeux menacent de se fermer mais chaque craquellement dans la rue lui rappelle à quel point son rôle est important. En presque deux ans que Jules et Juan vivent dans ce vieil immeuble insalubre, il ne compte même plus les vol et les agressions dont ils ont été victimes. Ça faisait à peine un mois que Jules avait trouvé son travail au salon de thé, qu'il s'était fait agressé et passé à tabac par un jeune drogué à peine majeure.

Tout à coup, un main se pose sur l'épaule de l'hispanique, il se retourne brusquement en brandissant son bout de bois. Mais il retient brusquement son geste quand il tombe nez à nez avec une autre habitante de l'immeuble.

-Tu m'as foutu la frousse Oli ! souffle Jules alors que la jeune femme s'assoit sur sa gauche.

Olivia est une jolie femme, pas une top modèle mais suffisant belle pour plaire à Jules. C'est une jolie blonde au sourire timide et au cœur débordant d'empathie. En plus d'être son amie, Olivia est aussi l'anti-stress personnel de Jules. Ils ne se sont rien promis, ils ne s'accordent que du bon temps, comme deux adultes en manque d'affection.

-Tu n'as pas froid ? Il caille sévère ! demande la blonde

Jules ne peut pas s'empêcher de sourire, à celle qu'il voit comme sa meilleure amie. Olivia est étudiante infirmière. Un concours de circonstance l'on fait atterrir dans la capitale sans un sous. Tout d'abord la mort de son père, un militaire qu'elle aimait de tout son cœur. Puis malheureusement, sa mère à fini par se laisser dépérir, au point de renier sa fille et tout ceux qui tenaient à elle. Pour fuir tout ça, la jeune femme a débarqué à Paris, mais la vie dans la capitale est affreusement chère, elle s'est vite retrouvée sans un sous. C'est pour cette raison, que la dernière option pour la jeune femme se fut les cours du soir et un travail comme femme de ménage dans un hôtel de luxe.

-Non, ne t'inquiète pas. Puis c'est bientôt à Marcus. Dans une demi heure, dit Jules en regardant son smartphone.

La jeune femme se colle à Jules, avant de poser sa main sur le haut de sa cuisse. Ils se regardent en haussant les sourcils, la lueur des flammes dansant dans leurs yeux. Ils se connaissent trop bien pour ne pas savoir à quoi pense l'autre. Ils l'assument tout les deux, ce sont des "sex-friends".

-Ça fait un moment ! souffle Jules un sourire coquin aux lèvres.

Jules a besoin de faire un break avec ses pensées. Toutes les nuits, il ne dort plus en s'imaginant le pire à propos de Fanny. Puis, ça fait plus de deux semaines, peut-être que le jeune homme sur la photo lui a fait oublier leur baiser. Il doit se faire une raison ! Fanny va surement très bien mais n'a juste plus de raisons pour lui répondre.

Alors que les flammes dansent face à eux, les deux amis s'embrassent chastement sous le regard de Marcus qui fait son entrée dans la petite cour. Le vieil homme connait les problèmes de Jules et il sait très bien qu'Olivia arrivera à lui faire passer au dessus de tout ce qui le tourmente. C'est pour cette raison que l'ancien militaire leur fait un clin d'œil, alors qu'ils s'échappent dans ce qui sert d'appartement à la futur infirmière.

Fanny pousse la porte de la petite maison jaune les bras chargés de souvenirs. Ce qu'aime la jeune femme c'est rapporter un bout de ses voyages avec elle. Cette fois-ci la brune a craqué pour un huipil, une blouse large aux couleurs chatoyantes traditionnelle des Mayas Guatémaltèques, le plus souvent porter par les femmes. En plus de ça, Fanny a prit une couverture, qui aura sa place au fond de son lit et aussi quelques souvenirs pour sa famille. Mais elle a surtout trouvé le parfait cadeau d'anniversaire pour sa nièce Ilona, une collier en pierre de jade véritable où elle a fait graver un "S", en souvenir de la merveilleuse Sophie.

La globe-trotteuse s'assoit sur son lit avant de faire glisser son pouce sur la pierre lisse. Les larmes lui sont montées aux yeux alors que la vieille dame s'appliquait à faire la plus belle des lettre. La "bijoutière" lui a même glissé en espagnol : "Il faut fêter les morts au lieu de les pleurer". Mais faire son deuil est presque impossible pour la jeune femme, elle ne veut pas oublier. Néanmoins, plus le temps passe, plus elle oubli la voix mélodieuse de Sophie, l'odeur de fruit des bois de son gel douche ou alors le son de son rire. Même si elle ses jours étaient comptés, Fanny jalousait sa sœur, tout simplement car elle a su vivre à fond et se battre contre le temps qui s'égraine.

La tête de Fanny rencontre l'oreiller alors qu'un larme lui brule le coin de l'oeil. Mais tout à coup, la lumière du plafonnier se rallume, éblouissant la voyageuse. Le son de la télévision traverse les murs de papiers mâchés de chez Edgar. Elle entend les cris de joie des deux frère et sœur, Jonathan et Nina.

Comme une assoiffée de technologie, la brune traverse la minuscule chambre et s'empresse de branché son appareil photo et smartphone à la prise. Instantanément, les deux appareils se rallument. Le son des notifications ne s'arrête plus. Ce n'est que 5 minutes plus tard, que la jeune femme regarde tout ce qu'elle a raté durant plus de deux semaines.

Son cœur bondit dans sa poitrine alors que le nom de Jules apparait sur son écran. Son estomac se serre alors que ses mots passent sous ses yeux. Et un sourire niais trahit sa joie.

-Il m'avait envoyé un message, murmure-t-elle toute joyeuse.

Et si c'était nous ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant