- Elle était présente, oui.

Estelle Neffrey dévisagea Amalia d'un air intéressé et elle se mit à la bombarder de questions. La jeune femme raconta la conversation qu'elle avait entendu la veille puis, écœurée, elle écouta la journaliste lui racontait les exploits de Joachim de Bourbon-Conti. Décidément, à par son physique avantageux, cet homme n'avait rien pour lui.

L'entretien entre les deux femmes fut bref. Estelle Neffrey, qui avait souhaité boire un café dans un établissement situé à l'écart du centre-ville, se rendit dans les toilettes pour transférer à l'abri des regards les photos d'Amalia sur son ordinateur portable puis elle effaça elle-même les clichés de la carte SD en rappelant à la jeune femme de ne jamais la laisser dans son appareil photo et de surtout bien veiller à ce que personne ne se doute de son existence.

- Parfait ! C'est parfait Amalia ! Je ne pensais pas que tu...Enfin bref, je te prends les cinq premières Tu auras le versement demain soir.

Puis Estelle Neffrey proposa à Amalia de doubler le prix payé par son magazine chaque fois qu'elle pourrait lui fournir des clichés montrant le prince Joachim accompagné d'une femme et si possible des clichés qui les montraient très proches l'un de l'autre. Amalia, tout en pensant à sa mère, accepta du bout des lèvres puis elle quitta ensuite le café la première. Elle flâna un instant dans les rues animées de Castello di Gavino. Elle se félicita d'avoir choisi l'une des tenues élégantes qu'Estelle Neffrey lui avait envoyées car, lorsqu'elle croisa quelques touristes, elle put se rendre compte que l'île accueillait essentiellement des gens fortunés.

La jeune femme ne s'attarda cependant pas car Eugénie avait trouvé un livre qui évoquait les ancêtres de Joachim de Bourbon-Conti. Pour continuer à tromper tout le monde, Amalia devait consulter cet ouvrage et prendre de nombreuses notes pour faire semblant de travailler à l'écriture de son futur livre.

En rentrant au palais, Amalia croisa Michele Sapiento qui semblait furieux :

- Tu n'as pas croisé Benjamin par hasard ?

- Euh...non.

- Et qui se trouve à la grille alors ?

- Franck.

- Tout seul ?

- Bah...oui.

- Merde fait chier !

La jeune femme regarda le vigile courir vers l'entrée du domaine royal : sa fonction n'était décidément pas de tout repos mais Amalia voyait qu'il prenait son rôle vraiment à cœur. Le responsable de la sécurité fit sursauter Franck, l'un des hommes chargé de contrôler les visiteurs admis au palais.

- Ou est Benjamin ?

- Bah, il est rentré chez lui, il avait de la fièvre.

- Et pourquoi je ne suis pas au courant ?

- Tu étais occupé, je lui ai donné l'autorisation de partir, il ne tenait plus sur ses jambes. Il a fait des heures à crever cette semaine alors qu'il était déjà malade.

- Pourquoi s'est-il présenté ce matin alors ?

- Parce qu'il tient à son job.

- Mouais. J'appelle Enzo pour qu'il le remplace. Franck, la prochaine fois, tu m'en parles avant ok ?

Michele retourna ensuite vers son bureau en se disant qu'il devait absolument parler avec Benjamin. Il avait trouvé l'attitude de son collègue assez étrange toute la semaine, il était temps qu'il ait un petit entretien avec lui.

{Edité} Royal complotΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα