The Mortal Instruments : Point de vue de Jace - TERMINEE

Chapitre 15

- Désolé, dit Jace en effleurant sa joue du bout des doigts, se désintéressant de l'objet. J'avais oublié que je portais cette fichue bague.

Il était à nouveau submergé par les émotions, et tout ce qu'il voulait, c'était la sentir à nouveau contre lui.

- Jace, implora-t-elle à mi-voix. Jace, arrête.

- Arrête quoi ? C'est cette bague qui te gêne ?

- Non. Ne me touche pas. Arrête une seconde.

Il se figea, et sentit le doute l'envahir. Néanmoins, il ne répliqua pas ; sa main retomba.

- Jace, reprit-elle. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

Il ne comprenait plus rien. Une seconde auparavant, elle était dans ses bras, et maintenant elle semblait plus en colère qu'autre chose. Qu'avait-il fait ?

- De quoi tu parles ?

- Tu prétendais qu'il n'y avait plus rien entre nous. Que... que si on se laissait aller, on ferait beaucoup de mal autour de nous.

- Je t'ai déjà expliqué. J'ai menti. Tu crois que je n'ai pas envie de ...

- Non. Non, je ne suis pas bête à ce point. Je vois bien que oui. Mais quand tu m'as dis que tu comprenais enfin pourquoi tu éprouvais ces sentiments-là pour moi, qu'est-ce que tu entendais par là.

Jace comprit que le temps des baisers étaient passés, et qu'il était maintenant temps de lui expliquer. Il lui prit la main et la porta à sa joue.

- Tu te souviens, chez les Penhallow, quand je t'ai accusée de semer la pagaille partout où tu passes ?

- Non, j'avais oublié. Merci de me le rappeler.

Ignorant son sarcasme, Jace reprit :

- Je ne parlais pas de toi, Clary, mais de moi. Ça c'est moi.

Il détourna le regard, la nausée l'envahissant.

- Au moins maintenant, je sais ce qui ne va pas chez moi. C'est peut-être pour cette raison que j'ai autant besoin de toi. Si Valentin m'a transformé en monstre, il n'est pas impossible qu'il ait fait de toi une espèce d'ange. Lucifer aimait Dieu, non ? C'est ce que prétend Milton, en tout cas.

- Je ne suis pas un ange. Et tu ne sais même pas ce que Valentin a fait du sang d'Ithuriel. Il a très bien pu s'en servir sur lui...

- Il a dit que ce sang était pour lui et sa famille, répliqua Jace. C'est de là que viennent tes pouvoirs, Clary. D'après la reine de la Cour des Lumières, nous sommes tous les deux des expériences.

Même lui s'étonna du ton tranquille de sa voix. Commençait-il à accepter la situation ?

- Je ne suis pas un ange, Jace, répéta-t-elle. J'oublie de rendre des livres à la bibliothèque. Je télécharge illégalement de la musique. Je mens à ma mère. Je suis une fille très ordinaire.

- Non, pas pour moi, déclara-t-il en plantant son regard dans le sien.

Il se sentait à la fois en sécurité avec elle et complètement désarmé. Il se mettait à nu face à elle, et il avait peur qu'elle comprenne à quoi point le mal l'habitait.

- Clary, je...

- Lâche-moi !

- Quoi ?

Il sentit quelque chose en lui s'éteindre, et la stupéfaction s'empara de lui. La détermination de Clary se lisait dans les yeux de la jeune fille, et il prit peur.

- Tu m'as bien entendue. Laisse mes mains tranquilles.

S'écartant de lui, il la vit serrer les poings jusqu'à ce que ses phalanges ne blanchissent. Immobile, il la dévisagea, et il sentit la colère s'emparer de lui. De quel droit pouvait-elle le rejeter de cette manière ? Mais en même temps, il la comprenait. Elle avait enfin saisi quel être abject il était. À sa place, il aurait fait la même chose.

- Tu veux bien m'expliquer ce qui t'arrive ?

- À t'entendre, tu me désires parce que tu es mauvais. En gros, tu t'es trouvé une autre raison de te haïr. Tu te sers de moi pour te prouver que tu ne vaux rien.

- Je n'ai jamais dit ça.

- Soit. Alors je veux entendre de ta bouche que tu n'es pas un monstre, que rien ne cloche chez toi et que tu voudrais de moi-même si tu n'avais pas ce sang-là dans tes veines.

Bouche-bée, Jace la défia du regard. Étonnement, il ne s'était pas attendu à la voir se rebeller à ce point. Et même si elle avait toujours été intelligente, il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse le comprendre à ce point.

Parce que tout ce qu'elle disait était vrai. S'il n'avait pas été cet homme, s'il n'avait pas subi tout ce qu'il avait vécu dans son enfance, avant même sa naissance, l'aurait-il aimé à ce point ?

Non, il en était sûr. Peut-être ne l'aurait-il même pas regardée, peut-être l'aurait-il méprisée comme tout grand frère aurait pu le faire en se découvrant une sœur qui ne connaissait rien à sa vie. Elle aurait ainsi pu avoir une vie normale, sans souffrir pour lui, sans cesse déchirée entre ses sentiments pour lui et l'amour de sa famille, entre ce que son cœur lui soufflait de faire et ce que la raison lui intimait. Il faisait ce que tout démon faisait : Insuffler le chao dans la vie de quelqu'un. Il allait la détruire comme il se détruisait chaque jour un peu plus.

Alors non, il ne l'aurait peut-être pas aimée, et malgré tout ce qu'il savait, ça lui faisait mal. Mal de savoir à quel point il pouvait lui briser le cœur à ce moment précis. Mal de savoir qu'il jouait avec ses sentiments. Il n'était rien de bien.

Jurant, il se releva et il vit la jeune fille se relever en titubant. Elle reboutonna le col de son manteau et il comprit qu'elle refoulait ses larmes.

Il prit enfin le temps d'observer le décor dans lequel ils se trouvaient. Des fragments de meubles, des pages de livres, un bout d'escalier miraculeusement intact, des particules de poussière et de cendre qui flottaient encore dans l'air. Il shoota dans ce qui avait sûrement dû être un morceau d'étagère.

- On est fichus, lança-t-il avec une joie mauvaise.

- Quoi ?

- Tu te souviens ? Tu as perdu ma stèle. Tu n'as plus aucun moyen de fabriquer un Portail, maintenant. Je ne vois pas d'autre solution : il va falloir marcher.

Alors ? Ce chapitre vous a plu ? 

Pour le prochain, je pense faire un chapitre un tout petit différent. En fait, j'aimerai écrire la lettre que Jace laisse à Clary avant de partir à la recherche de Sébastien. Je sais que ça a déjà été fait, et que mon chapitre ne sera pas forcément très innovant, mais j'aimerai bien essayer. Ça vous dit ?

Sinon, n'hésitez pas à me laisser des idées de passage à reprendre

Et, sur ceux, je vous souhaite une bonne fin de week-end !

Bisous