- C'est ridicule ! maugréa Simon. Ils sont frère et sœur.

- Le désir va parfois de pair avec la répulsion, et il n'est pas toujours accordé comme une simple faveur à ceux qui le méritent entre tous, répondit la reine en haussant gracieusement les épaules. Étant donné que ma magie est enchaînée à mes mots, vous connaîtrez la vérité. Si elle ne désire pas ce baiser, elle ne sera pas délivrée.

Comme dans un brouillard, Jace vit Simon marmonner quelque chose, mais il ne l'écoutait pas. Son attention était concentrée sur la jeune fille, qui semblait sur le point de tomber dans les pommes. Elle n'en menait clairement pas large.

- Tu n'es pas obligée de faire ça, Clary, c'est un piège !

Simon semblait furieux, et Jace le comprenait tout autant qu'il sentait la colère monter en lui. Décidemment, ce Terrestre ne comprenait absolument rien à rien.

- Non, ce n'est pas un piège. C'est un test.

- Eh bien, je ne sais pas pour toi, Simon, lança Isabelle d'un ton nerveux, mais moi j'aimerais bien tirer Clary de ce guêpier.

- Parce que toi, tu embrasserais Alex si la reine de la Cour des Lumières l'exigeait ?

- Évidemment, si l'autre option était de rester coincé ici pour l'éternité, répliqua Isabelle. Quelle importance ? C'est juste un baiser.

- Exactement, renchérit Jace.

Il savait que c'était à lui d'initier le geste, que Clary ne le ferait jamais, par pudeur, par peur d'avouer quoi que ce soit. Or, il semblait qu'ils n'avaient plus vraiment le choix.

Et cela excitait Jace autant que cela le terrifiait. Et si ce baiser ne la délivrait pas ? Et pire, si elle pouvait s'en aller ? Quelle option était la pire ? Avouer un amour délictueux ou au contraire se voir repousser, devant tout le monde, repoussé alors que lui crevait d'amour pour elle ?

Il avança vers elle sans trop savoir s'il ordonnait vraiment à son corps de se mouvoir ou s'il n'agissait que par automatisme. Tout en posant la main sur l'épaule de Clary, il tenta de contrôler sa voix :

- C'est juste un baiser, répéta-t-il, autant pour la convaincre que pour lui-même.

Clary était devenue une sorte de poupée de chiffon dans ses mains. Il tentait de la toucher le plus doucement possible pour ne pas l'inquiéter encore plus, mais il n'était plus tout à fait maître de son corps. La jeune fille leva les yeux vers lui et il put y lire toute la peur qui s'y inscrivait.

- Tu n'as qu'à fermer les yeux et penser à autre chose, suggéra-t-il, bien que le faire lui crevait un peu le cœur.

Clary obéit. Il la vit fermer les yeux et atteindre. Tremblant, comme il ne l'avait jamais été auparavant devant une fille, il laissa son corps décider quoi faire.

D'abord, il effleura ses lèvres, qui s'entrouvrirent au contact des siennes. Il la sentit se détendre un peu, et à sa grande surprise, elle se mit sur la pointe des pieds pour enlacer son cou, tandis qu'il glissait ses mains dans les boucles de ses cheveux. Un murmure pareil à un soupir parcourut la cour, mais Jace s'en fichait. Ne comptait que Clary dans ses bras et les battements de son cœur qui allaient plus vite que jamais.

Dans un éclair de lucidité, Jace entrevit la scène que ses compagnons vivaient, ce qu'ils pensaient et il imagina ce que Clary allait vivre. Lui, il savait qu'il pouvait survivre aux regards, aux messes-basses, mais pas elle. Elle ne pouvait pas accepter une chose pareille. Alors, il se devait de la protéger, même si ça lui faisait du mal...

Doucement, il descendit les mains le long de son cou, et tout en tremblant légèrement, il referma ses paumes sur ses épaules. Il s'écarta doucement en détachant ses bras de sa nuque. Face à lui, Clary vacilla et le fixa d'un air ébahi. Tout en tentant de ne rien montrer de ses émotions, il détourna le regard.

- Vous êtes satisfaite ? lança-t-il à la reine et à ses courtisans. Ça vous a plu ?

- Pas autant qu'à vous deux, on dirait, répondit la reine en dissimulant de sa main le sourire naissant sur ses lèvres.

- Simple hypothèse : j'ai l'impression que les émotions des mortels vous divertissent parce que vous n'en éprouvez pas vous-même.

La reine se figea et Jace se demanda s'il n'y avait pas été trop fort. Mais les mots étaient sortis avant qu'il ne puisse les retenir, comme une épée qu'on dégaine, réflexe de survie.

- Doucement, Jace, chuchota Isabelle.

Puis, se tournant vers Clary, elle demanda :

- Tu peux bouger maintenant, tu es libre ?

Jace vit avec délice et répulsion la rousse avancer vers la porte sans obstacle qui lui barrait le passage. Clary jeta un coup d'œil à Simon, et son visage blanchit encore d'avantages.

- Partons avant qu'il ne soit trop tard, dit-elle doucement, presque à elle-même.

- Il est déjà trop tard, Clary, murmura Simon. 

Voilà voilà, j'espère que vous avez aimé !

Je voulais vous demander votre avis : En fait j'ai l'impression de tourner en rond, et que mes chapitres se ressemblent. Enfin, je ne suis pas sûre de savoir comment m'expliquer, mais j'ai peur que vous vous ennuyez... Du coup je voulais vous demander votre avis ? Est-ce que vous trouvez que j'ai fait le tour, et que mes chapitres se ressemblent trop ? N'hésitez pas à me dire honnêtement ce que vous pensez !

Sinon, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais j'ai beaucoup écrit sur le deuxième tome ces derniers temps. Je pense avoir fait à peu près le tour de ce livre, donc je vais maintenant m'occuper du tome 3. Si vous avez des idées, n'hésitez pas !

Et moi je vous dis à la semaine prochaine 

 

The Mortal Instruments : Point de vue de Jace - TERMINEEDonde viven las historias. Descúbrelo ahora