Jace aurait voulu la rassurer, lui dire qu'il allait tous les sortir de là, mais d'une part, la partie logique de son cerveau lui soufflait qu'ils étaient vraiment dans le pétrin et de l'autre, il savait que chacun de leurs gestes étaient étudiés, et que le moindre mouvement pouvait se retourner contre eux. Il ne devait donner aucun élément à la reine, aucun élément dont elle pourrait se servir contre eux.

Clary inspira à nouveau longuement et lorsqu'elle reprit la parole, sa voix était un peu plus calme :

- Je n'y connais rien dans ce domaine. Je n'ai suivi presque aucun enseignement. Bref, vous avez misé sur le mauvais cheval.

Pour la première fois, le regard de la reine s'attarda sur Clary, qui eut un petit mouvement de recul, presque invisible à quiconque ne la connaissait pas vraiment. Mais Jace l'avait remarqué, et il réprima avec violence l'envie de se mettre devant elle pour empêcher la reine de la regarder.

- Au contraire, Clarissa Morgenstern est la personne idéale.

Devant l'air déconfit de Clary, les yeux de la reine brillèrent d'une joie mauvaise.

- Grâce aux changements que ton père a initiés en toi, tu ne ressembles pas aux autres Chasseurs d'Ombres. Tes dons diffèrent des leurs.

- Mes dons ? répéta Clary, abasourdie.

Jace sentait son visage devenir blanc alors que son cerveau réfléchissait à toute allure. De quoi parlait la reine ?

- Tu possèdes le dons des mots qui ne peuvent être prononcés, et ton frère celui de l'Ange en personne. Ton père s'est assuré de cela lorsque Jonathan n'était encore qu'un enfant, avant même ta naissance.

- Mon père ne m'a jamais rien transmis, protesta Clary. Il ne m'a même pas donné de nom !

Pour Jace, tout cela n'avait aucun sens. Il était impossible que Valentin ait pu faire quoi que ce soit à Clary ! Il la regarda intensément, mais même s'il la savait spéciale, il devait être honnête : elle n'avait pas de dons aussi puissants que ce que prétendait la reine.

- Si le Petit Peuple ne peux pas mentir, ce n'est pas notre cas, lança-t-il à l'intention de la reine, qui semblait beaucoup s'amuser du chaos qu'elle venait de créer. Je crois que vous êtes victime d'un mauvais tour ou d'une plaisanterie, Majesté. Ma sœur et moi-même n'avons pas de dons particuliers.

- Tu te sous-estimes ! répliqua la reine en riant. Tu dois bien savoir que tu n'es pas un garçon ordinaire, Jonathan...

Son regard se posa sur Isabelle, qui suivait la scène, bouchée-bée, avant de revenir sur Jace.

- Se pourrait-il que tu n'en saches rien ? murmura-t-elle.

- Je sais seulement que je ne laisserai pas ma sœur ici. Puisque vous n'avez rien à apprendre d'elle ou de moi, peut-être pourriez-vous consentir à la relâcher ?

Malgré ce qu'il prétendait, les paroles de la reine avait jeté le trouble dans son esprit, qui travaillait à toute allure. Mais le plus important pour l'instant était de sortir de ce piège à rats.

Un sourire diabolique étira les lèvres de la reine.

- Et si je te disais que seul un baiser pour la délivrer ?

Jace ouvrit la bouche mais aucun mot n'en sortit, tant la reine l'avait pris au dépourvu.

- Vous voulez que Jace vous embrasse ? souffla Clary, éberluée.

La reine éclata de rire, et ses courtisans l'imitèrent en une cacophonie de caquètements, de mugissements et de cris perçants qui évoquaient les hurlements d'animaux à l'agonie. Jace aurait bien pris part au spectacle si la situation n'avait pas été aussi ridicule.

The Mortal Instruments : Point de vue de Jace - TERMINEEWhere stories live. Discover now