Mensonges.

Mensonge.

Cher ex.

Ex-vague, car tu passes ton temps à aller et à venir comme si c'était la chose la plus normale au monde. Ex-imposteur, car tu m'as servi un bon tas de mensonges amers sur la langue et si beaux dans ta bouche. Ex-danseur car tu savais si bien me faire marcher, moi, enfant maladroite et perdue. Ex-rêveur, car tu m'en as fait voir, des étoiles invisibles.

Je vais être la première mauvaise fille à te résister. Et je sais que tu détestes ça.

Tes sourires dans les couloirs, je n'en veut pas. A chaque fois, je suis obligée de te regarder froidement, pour que tu te heurtes au mur de tes conneries, et à la longue, ça me fatigue. Je déteste l'idée que tu aies encore de l'espoir. Un an après, l'espoir est il encore possible ? Comment toi, garçon capricieux et distant, tu peux penser autant de choses de moi, me regarder si fort, rêver tout ce dont tu me parles, comment toi tu peux être envieux de moi, mon visage et mon corps, comment tu peux désirer si fort quelque chose que tu n'as jamais su garder ?

Je t'en ai donné, des chances. Tu en as eu autant que tu voulais. A chaque fois que je me donnais un peu plus à toi, à chaque fois que je décidais de te faire encore un peu confiance , ne serait-ce qu'une journée, tu m'as déçue. Je suis peut être capricieuse, mais je sais que tu méritais que je m'en aille sans me retourner. Je sais que tu t'en mords les doigts, maintenant.

Je sais que dès que tu me vois avec lui, tu ne peux pas t'empêcher de t'en aller, je sais que tu me dévores des yeux, je sais que tu me veux encore, mais je sais aussi que je ne t'aime pas, et que tu n'as plus aucune chance.

Je t'ai cherché, longtemps, j'ai eu ce besoin  de te provoquer, de voir jusqu'où ta patience irait. Tu as craqué le jour où je t'ai bousculé dans ce couloir, c'était il y a longtemps, je n'étais pas encore avec l'homme qui partage ma vie aujourd'hui, je me souviens t'avoir bousculé et t'avoir regardé, toute ma colère et l'amour que j'avais encore pour toi s'étaient posés sur toi, je t'avais regardé, puis j'avais tourné les talons. J'avais attendu quelques secondes, et tu m'avais suivie. Je te connais tellement. Tu m'avais suivie et tu m'avais retenue par le bras en murmurant "Attends..".  Ta voix tremblait un peu. Avais tu peur de moi ?

Tu m'as retenue et je me suis tourné vers toi. Je t'en voulais. Tu m'avais quittée une semaine plus tôt, mais je savais, je voulais que tu m'aimes encore. Je me suis tournée vers toi et tu as pris mon menton dans ta main, doucement, avec une douceur que je ne te connaissais pas. Tu as attrapé mon menton et tu m'as attirée a toi. Mon cœur s'emballait, le tien était au bord de la crise cardiaque, il battait comme si il avait couru un marathon. Mais ce marathon, il l'avait perdu. Tu as posé tes lèvres sur les miennes, doucement, tu es resté quelques secondes comme ça, sans pouvoir faire quoi que ce soit. Puis de toute ta force, tu m'as embrassée sans pouvoir t'arrêter, c'était rapide et empressé, c'était toi, c'était vrai, ça avait un goût de regrets et de bêtises, un goût d'inachevé.

Je t'ai repoussé doucement, ma main sur ta joue, l'autre sur ton cou, les larmes menaçaient derrière mes paupières fermées, il fallait que je parte. Je me suis éloignée de toi, ta présence était devenue nocive, mon souffle rauque et ma voix cassée, mes larmes et ma colère refusaient que je t'approche une seconde de plus. Je suis partie dans le couloir, les lumières s'étaient éteintes, tu m'as appelée une fois, deux fois, puis tu m'as suivie.

- Pourquoi tu pars ?

- Je veux m'éloigner de toi.

- Je suis désolé.

- Moi pas. A bientôt.

- Quand ?

- Jamais.

Et, dans la nuit, je venais de donner une leçon à un garçon compliqué mais amoureux. Je ne me suis jamais retournée, même après tous ses messages, ses appels, ses excuses, ses promesses et ses sourires les jours suivants. Ca va bientot faire un an. Est ce que j'ai regretté qu'il m'ait embrassée ? Non.

C'était notre dernier baiser, nos derniers mots les yeux dans les yeux, forts et terribles, les derniers de toute une vie.