The Mortal Instruments : Point de vue de Jace - TERMINEE

Chapitre 13

- Je t'ai amené de la compagnie.

La première personne que Jace vu fut Clary, et il sentit son cœur sombrer dans sa poitrine. Elle n'avait pas changé, elle était toujours la même jeune fille que celle qu'il avait rencontré dans cette boîte de nuit, une éternité auparavant lui semblait-il. Enfin, ce n'était pas complètement vrai. Des changements infimes qu'il était pratiquement impossible à détecter s'étaient emparés d'elle. De sa posture, plus féline, plus guerrière, aux traits de son visage qui semblaient se durcir à mesure que le temps passait. Mais ce qui faisait le plus mal, c'était ses yeux. Dans le vert de ses iris, une douleur sourde semblait s'y être nichée, quelque chose de presque indétectable. Et le feu semblait se rallumer un peu plus à chaque fois qu'elle le voyait.

Alors, pour ne pas voir les flammes minuscules, ces yeux verts qui le poignardait à chaque fois en pleins cœur, Jace tourna son regard vers Simon, qui la suivait. Quand il le voyait, il avait toujours envie de vomir, à cause d'un sentiment que même lui avait eu du mal à reconnaître : la jalousie. La jalousie qui lui bouffait ses entrailles, qui le consumait de l'intérieur. Pourtant, gardant sur son visage le masque qu'il s'était constitué au fil des années, Jace ne montra aucun de ses sentiments, fort de nombreuses années de pratique.

- Dommage que je n'aie qu'un stylo.

- Jace..., commença Luke.

Mais Jace ne s'intéressait pas au loup, il préférait observer Clary, qui se décomposait un peu plus chaque seconde qui passait.

- Je ne veux pas de lui ici, l'interrompit Jace en montrant Simon d'un signe de tête.

Clary leva les sourcils et Jace sur avant même qu'elle n'ouvre la bouche ce qu'elle allait dire.

- Ce n'est pas juste !

« NON, ce n'est pas juste » avait-il envie de hurler. « Non ce n'est pas juste que tu puisses le prendre dans tes bras sans avoir à te sentir coupable des sentiments qui te serrent la gorge, non ce n'est pas juste que les gens qui vous voient ensembles sourient tendrement en se disant que vous formez un beau couple, alors qu'ils ne savent rien de vous deux, non ce n'est pas juste que j'ai l'interdiction de courir vers toi en cet instant précis pour te serrer contre moi, pour te dire à quel point je suis perdu, tiraillé entre l'amour de ceux que je considérais comme ma famille et mon envie de connaître celle qui l'est vraiment. Tu vois ? Dans la vie, rien n'est juste, pourtant nous n'avons pas le choix. »

Mais ces mots, Jace ne pouvait les lui dire, pas plus qu'il n'avait envie de les comprendre lui-même. Aussi, il se contenta de montrer la porte et de grommeler :

- Dehors, Terrestre !

- Pas de problème, lui répondit le rat avec un geste dédaigneux. Je vais attendre dans le couloir.

Après avoir regardé la porte se fermer, Clary se retourna vers lui, la mine furieuse.

- Tu n'étais pas obligé d'être aussi...

Mais elle se tut et Jace devina qu'il n'avait pas réussi à paraître aussi distant qu'il le voulait. L'abattement faisait flancher son corps entier, et il se sentait mis à nu, comme si la peau qui recouvrait son squelette venait d'être arrachée.

- Désagréable ? commença-t-il, sentant le besoin de se protéger derrière l'habituelle couche de sarcasme qui constituait sa carapace. Ma mère adoptive m'a fichu dehors en me donnant l'ordre de ne plus remettre les pieds chez elle, pourtant, en temps normal, je suis quelqu'un d'extrêmement facile à vivre. Excepté les jours pairs et impairs, bien-sûr.

En voulant faire de l'humour, il s'était laissé emporter et en avait trop fait. Heureusement, Luke rebondit sur ce qu'il venait de dire en fronçant les sourcils :