Chapitre 4/ Sortie de zone

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Été 2021 ( 5 ans plus tard )

Le visage en sueur, les yeux écarquillés, le corps tout tremblant. Thomas se réveilla de son cauchemar. Il l'avait refait. Toujours et encore plus violent à chaque fois qu'il y replongeait. Les mots, les paroles, les sensations, les émotions. Il avait tout ressentit. Et dieu ce que ça le bouffait. À chaque fois c'était pareille. Il dormait et se réveillait en nage, l'esprit complètement retourné. Même dans son sommeil les cauchemars anéantissaient, telle des ombres cachées dans l'obscurité. Cela faisait maintenant cinq ans. Cinq ans qu'il survivait dans ce monde détruit, cinq ans qu'il avait tout perdu. Absolument tout. Il n'avait jamais réussi à retrouver son père. Et pourtant, dieu seul sait qu'il avait parcouru les environs. Mais la vie n'était plus comme avant. Maintenant, il fallait survivre, avancer, subir les pertes et les mettre de côté.

Thomas était contre cette idée. Il ne voulait pas oublier son père, ne voulait pas oublier ses collègues, ne voulait pas oublier Allan... Allan. Thomas sentit un gouffre dans son estomac en pensant à lui. Il ne devait pas. C'était avant. Il avait beau se forcer, avait beau trouver tout les prétextes du monde pour essayer de l'oublier. Il n'y arrivait pas. Comment oublier une personne comme lui ? Comment oublier celui qui avait fait naître des sentiments forts ? C'était impossible. Thomas faisait donc tout le contraire. Il y pensait, ressentant toujours un peu plus son cœur se briser. Toujours et encore penser sur sa vie d'avant.

En effet, l'infection était devenue un danger. Les infectés étaient devenus un danger. Les émeutes avaient continué, beaucoup de gens étaient morts depuis. Quand à Thomas dans tous ça il n'était qu'un simple survivant. Bon, il faisait plus précisément du trafic d'arme et du trafic de carte de rationnement sur le marché noir. Mais au moins il n'avait pas d'ennuis. Trois grands groupes se sont formés depuis les émeutes d'il y a cinq ans. Les survivants, comme Thomas. L'armée, qui se contentait de surveiller les zones de quarantaines et faisaient attention de ne pas laisser passer les infectés, puis il y avait les Lucioles. Les rebelles fous, comme aimait les appeler Thomas.

C'était effectivement des gens rebelles, qui s'opposaient à l'ordre de l'armée. Depuis les émeutes ils étaient en conflit. Thomas savait aussi qu'ils avaient un but. Un but bien précis. Chercher un remède. Il trouvait ça éperdument con et ridicule. Pour lui, il y avait pas de remède. Et puis à quoi bon ? La terre était maintenant peuplée de ces créatures bouffeuses de chaires. À quoi cela servirait de créer un remède si c'était pour l'utiliser sur que quelques survivants, au passage certains malintentionnés ? Thomas les trouvaient un peu trop rêveurs à son goût.

Maintenant, c'était terminé les illusions, terminé les rêves. Thomas en était parfaitement contient. Après s'être un peu calmé de son cauchemar, le jeune homme se leva du canapé poussiéreux. Il se trouvait actuellement dans un appartement, au dernier étage. Plus précisément dans la zone de quarantaine de Boston. Au moins ici, c'était sécurisé et il pouvait faire ce qu'il voulait les journées. Il s'étira et lança un coup d'œil vers son fidèle chien, Jacks. Il avait grandit depuis. Son pelage était plus épais et ses muscles étaient beaucoup plus performants. L'entraînement lui avait fait du bien. Il dormait sur le sol, sur un tapis où la couleur c'était effacée depuis longtemps. Il soupira puis alla dans la pièce d'à côté pour se passer un coup d'eau sur le visage. L'avantage à Boston c'était qui il y avait l'électricité et l'eau, quand ça voulait bien marcher. Elle était froide mais au moins il y en avait. Combien de fois Thomas s'était imaginé prendre un bon bain chaud ? Des centaines de fois.

Malheureusement ici, ça n'excitait plus. Une fois dans la salle de bain, il mit de l'eau sur son visage. Suite à ça il ne prit pas le besoin de s'essuyer et regarda son visage dans un miroir fissuré et crasseux. Il avait toujours le même regard, ses cheveux avaient un peu poussés et une barde de quelques jours commençait à apparaître. Il portait des vêtements légers. Un t-shirt noir et un jean troué. Il avait bien changé en cinq ans. Il n'était plus l'adolescent banal qui allait travailler dans son petit restaurant, mais un survivant.

The Last Cure (Newtmas)Where stories live. Discover now