Chapitre 13 - Dans les bois, Annabelle

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Annabelle

Après une course effrénée contre des ennemis invisibles, nous nous arrêtons au beau milieu de nulle part, perdus dans les bois. Nous sommes tous les 2 épuisés. David est plié en deux, les jambes déchiquetées par les ronces et le corps ruisselant de sueur, tandis que je ne fais pas meilleure figure avec mes mains tâchées de sang séché, mon pyjama écorché de part et d'autre suite à notre fuite et mes 2 poings de côté me coupant à moitié la respiration.

A un rythme réduit, nous continuons d'avancer. Aucun d'entre nous n'ose briser le silence quasi irréel irradiant des bois. Silence devenant de plus en plus oppressant. Sans même m'en rendre compte, je me rapproche de David de façon considérable. Nos mains se frôlent, il en profite pour capturer mes doigts entre les siens. N'osant pas rompre ce contact fragile qui nous lie, nous continuons d'avancer. La clarté du jour fait peu à peu son retour, éclairant petit à petit chaque parcelle du sol encore endormi. Soulagés par cette constatation, nous nous permettons enfin une brève pause, s'offrant alors à chacun quelques minutes de répit après cette nuit mouvementée.

Épuisée, je laisse ma tête s'appuyer en douceur sur l'épaule éprouvée de mon compagnon de galère, n'obtenant aucune réaction de sa part, je me laisse aller et plonge dans une sorte de torpeur doucereuse et mouvementée. David passe son bras autour de ma taille, me permettant ainsi de trouver une position plus confortable pour récupérer. Mes pensées partent à la dérive, sans but précis, j'oriente mon esprit sur ce qu'il s'est passé depuis mon réveil au milieu du Carnage...

On me tire soudainement loin de ma rêverie, me ramenant brusquement dans la réalité. David me jette des regards effrayés. Très vite, je sens une énergie noire se rapprocher de nous. David tente de me faire bouger de l'endroit où je me trouve mais j'en suis incapable.

- Cours !

Comprenant que quelque chose cloche, il me regarde d'un air désespéré avant de partir en me lançant un "tiens bon". Très vite, il est hors de mon champ de vision. Une partie de moi se déchire lorsque je me rends compte que je suis totalement seule et aux prises avec une Chose dont je ne connais même pas le nom.

La panique fait son entrée en force. Suffocant, je n'arrive plus à respirer normalement, ayant l'impression qu'un étau de fer se referme sur ma poitrine. La forme indistincte présente dans les parages choisie ce moment pour fondre sur moi. C'en est trop.

Je tombe dans les pommes.


Blackout (Terminée)Where stories live. Discover now