Partie 10

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[NDLA : Pour ceux qui veulent une bad end, il suffit de s'arrêter après le deuxième petit symbole chelou-joli ]




_ Quoi qu'il se passe, quoi qu'ils te disent, tu as confiance en moi, pas vrai ?



_ Yixing ?

_ Oui ?

_ Il ne m'a pas rappelé.



Et bien qu'il sache qu'il devrait sans hésitation répondre que oui, il lui fait évidemment entièrement confiance, Kyungsoo se retrouve dans l'incapacité la plus totale de fournir la moindre réponse, la moindre réaction, aussi évidente et nécessaire soit-elle.
Il sait bien que Jongin attend une réponse, qu'il en a besoin, parce que bien que le danseur se démène pour masquer tout ce qu'il ressent, lui aussi est absolument mort de trouille.
Il voit bien que l'expression de Jongin, déjà pas franchement joyeuse, se fane encore un peu plus à chaque seconde qui s'écoule sans que le chanteur n'ouvre la bouche.

Mais rien à faire, les mots ne sortent pas.

Et tandis que le silence se fait roi, le doute s'immisce entre eux, la méfiance s'insinuant lentement dans leur esprit telle une nuée d'insectes leur parasitant le cerveau.
Leur confiance, encore trop récente pour être pleinement cicatrisée et solidifiée, semble susceptible de s'effriter au moindre mot.


Un léger grincement se fait entendre et la porte qui leur fait face s'ouvre, laissant apparaître les deux managers, sourires narquois aux lèvres et cafés fumant en main.
L'un d'eux sort de la pièce, se dirigeant vers le bureau adjacent qu'il ouvre sans un regard pour Jongin et Kyungsoo.



_ Kyungsoo, suis moi. Nous avons à parler je crois bien.




Alors, sans un mot, le petit chanteur se lève, et, sans oser lancer un dernier regard à Jongin, entre à son tour dans le bureau. À peine la porte se referme-t-elle que Kyungsoo sent une peur dévorante l'engloutir tout entier. Son sang lui semble pulser de plus en plus vivement, de plus en plus brusquement dans ses veines, tandis que son cœur lui martèle la poitrine, lentement mais fortement, comme si chaque palpitation le faisait s'écraser contre les parois de sa cage thoracique. Puis il y a cet infect pressentiment dont il ne parvient à se défaire, et cette angoisse qui lui enserre la gorge.

Tandis qu'il s'avance vers la chaise sur laquelle on l'a gentiment prié s'asseoir, il tente tant bien que mal de reprendre le contrôle de son corps et de son esprit qui semblent peu à peu se laisser aller à la peur panique. Ses paupières s'abaissent quelques secondes, rien que quelques secondes, mais juste assez pour que se mettent à défiler dans sa tête encore et toujours plus de souvenirs douloureux.
Ce même bureau, un an plus tôt.
La tristesse et l'incompréhension sur les visages des autres membres à l'annonce de son départ.
Les nuits de solitudes passées à pleurer sa rage et son désespoir.
Ses retrouvailles avec Jongin.
Le manager qui les attend devant la salle d'entraînement.
Leur bonheur qui se fracasse une fois encore.

Inquiétude, anxiété, crainte, trouille, tourment... Mais y-a-t-il simplement un mot pour qualifier cet insoutenable sentiment, celui-là même qui lui pèse comme des dizaines de pierres dans la poitrine ?

Et pendant que Kyungsoo se débat comme un beau diable avec ses états d'âme et ses appréhensions, le manager face à lui s'installe confortablement dans son grand fauteuil, déposant son gobelet devant lui pour le laisser refroidir.
La jambe du chanteur se met à remuer frénétiquement, se faisant l'exutoire de sa nervosité.


_ J'imagine que tu sais pourquoi tu es ici ?


Hier tu m'aimais, demain tu m'aimeras encoreWhere stories live. Discover now