Jace remarqua qu'il serrait toujours la boîte dans sa main, à s'en faire mal. Il desserra son emprise.

- Je suis venu te voir chez Amatis aujourd'hui. Tu n'étais pas là alors on a discuté. Elle m'a remis cette boîte, elle appartenait à mon père.

Clary le regarda dans les yeux, perplexe. Elle réfléchissait, puis d'un coup, ses yeux s'éclairèrent et elle comprit :

- Bien sûr ! Amatis a été mariée à Stephen Herondale.

- J'ai épluché son contenu, lu les lettres, le journal intime, je pensais que ça m'aiderait à me sentir plus proche de lui. Je m'étais persuadé qu'au détour d'une page, j'aurais une illumination et que je pourrais me dire : « Oui, c'est bien mon père. » Mais je ne ressens rien. Ce ne sont que des mots. N'importe qui aurait pu écrire ça.

Clary le regarda et il sentit sa propre peine se refléter dans ses yeux.

- Jace... chuchota-t-elle.

Mais il ne pouvait plus s'arrêter. C'était comme si elle avait ouvert une brèche dans son cœur et que toute sa douleur s'en écoulait sans pouvoir s'arrêter.

- Et ce n'est pas tout. Je n'ai même plus de nom. Je ne suis pas Jonathan Christopher.... C'était quelqu'un d'autre. Et pourtant, je m'y suis habitué.

- Qui a trouvé le surnom de Jace ? C'est toi ?

Il secoua la tête et repensa à tout. À toute sa vie qui s'était enfuie.

- Non. Valentin m'a toujours appelé Jonathan. Et c'est le nom qu'on m'a donné à mon arrivée à l'institut. Je n'étais pas censé savoir que je me prénommais Jonathan Christopher... Je l'ai appris par accident, en feuilletant le journal de mon père. Sauf que ce n'était pas à moi qu'il faisait allusion. Ce n'était même pas mes progrès qu'il répertoriait. C'était ceux de Séb.... De Jonathan. Quand j'ai révélé mon deuxième prénom à Maryse, elle a cru que sa mémoire lui jouait des tours et que Jonathan Christopher était bien le nom du fils de Michael Wayland. Dix ans s'étaient écoulés, après tout. C'est à cette époque qu'elle a commencé à m'appeler Jace à croire qu'elle avait besoin de me trouver un nom qui aille avec ma nouvelle vie. Je l'ai tout de suite adopté. Je n'ai jamais aimé « Jonathan » de toute façon. Maintenant je me demande si elle n'avait pas deviné la vérité. Elle aura préféré se voiler la face. Elle m'aimait... et elle refusait de le croire.

Putain, ce que ça faisait mal de s'imaginer ça. De comprendre tant de chose sur sa propre vie, qu'on avait appréhendé d'une façon tellement différente.

- C'est pour ça qu'elle a piqué une colère noire en apprenant que tu étais le fils de Valentin. Elle s'est dit qu'elle aurait dû s'en douter, voir que d'une certaine manière, elle le savait déjà. Mais quand on aime quelqu'un, on n'a pas envie de croire ce genre de chose. Et tu sais quoi, Jace ? En fin de compte, elle ne s'était pas trompée sur ton identité. Tu as un prénom. Ce prénom, c'est Jace. Ce n'est pas Valentin qui te l'a donné, c'est Maryse. La seule chose qui compte, c'est qu'il te vienne de quelqu'un qui t'aime.

- Jace quoi ? Jace Herondale ?

- Oh, je t'en prie. Tu es Jace Lightwood. Tu le sais bien.

Jace la regarda et sentit son cœur se réchauffer. Elle avait raison, il n'était pas complétement seul. Il avait une famille. Et elle en faisait partie !

- Tu es peut-être différent de ce que tu croyais, reprit-elle. Mais on ne peut pas changer radicalement en une nuit. Ce n'est pas parce que tu as découvert que Stephen Herondale était ton père biologique que tu dois l'aimer automatiquement. Rien ne t'y oblige. Valentin n'était pas ton père, mais ça n'a rien à voir avec les liens du sang. Il n'était pas ton père parce qu'il ne s'est jamais comporté comme tel. Il n'a pas pris soin de toi. Ce sont les Lightwood qui s'en sont chargés. Ils sont ta famille, au même titre que maman et Luke pour moi.

The Mortal Instruments : Point de vue de Jace - TERMINEEOnde histórias criam vida. Descubra agora