L'Icebar

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_ POURQUOI ?

Je balaye tout sur mon bureau et jette le tout par terre, Furbisher passe et attrape l'écran au vol.

— Un problème Olivia ?

— ...

Son flegme me dépasse, il est là, à contempler le bordel que j'ai mis et se demande s'il y a un problème !

Je me redresse, je suis blessée au tréfonds de mon âme. J'ai l'impression de ne plus rien avoir à perdre, je m'apprête à  lui demander pourquoi mon dossier a été archivé et tout révéler. À ce stade là, je n'ai plus aucune piste, les recherches de Calum ont bien montré que le parlementaire était malade et que sa compagnie d'assurance ne couvrait pas ce risque précis. J'ai confirmé qu'il n'existait aucune sépulture pour Belle mais je n'ai pas trouvé de trace de Sébastien. Avec Cal on a même pénétré en douce le bureau de Furbisher et tout fouillé mais rien de rien ! C'était assez épique d'ailleurs parce que Calum avait réalisé que le mot de passe de Furbisher était : « Angela Lansbury pour toujours » On avait ri caché sous son bureau comme deux adolescents. C'est bien le seul moment de ma semaine où j'avais ri d'ailleurs.

Toujours est-il que  je ne suis pas rentré chez moi depuis six jours et je me planque dans un hôtel minable à côté du boulot.

Je suis tellement exécrable que mon coéquipier a démissionné et que je me retrouve en solo sur les affaires. Il était déjà si inexistant à me fuir que ça ne change pas grand-chose, je n'ai même pas retenu son nom. Il n'y a que Sir John qui veut bien m'accompagner. L'autre jour je me suis confiée à lui et il a rit.

— Attend Livia, t'as cru qu'on était amis ?

— Salaud !

— Voilà, ça je préfère, non parce que j'ai une réputation à tenir et toi tu ...enfin tu sais, tu es la reine des glaces quoi !

— Ça fait toujours plaisir.

Enfin tout ça pour dire que Furbisher se tient devant moi, l'écran de mon ordinateur dans les bras, statique, comme si tout était normal. Il le pose avec une précision presque mathématique avant d'enjamber mes papiers étalés partout par terre.

— Il faudra faire un peu d'ordre.

Ce type n'a pas d'âme.

Sir John se matérialise à côté de moi en croisant les bras.

— J'ai senti que tu étais prête à craquer ...

— Attend John, tu as cru qu'on était amis là ?

Il a un micro rire et me donne une tape dans le dos.

— Je crois qu'on y va en tout cas. Allez viens prendre un verre avec moi après le boulot, on fera semblant de compatir sur le marasme de ta vie ! Un véritable moment amical. Qui me donnera à la fois le sentiment d'avoir fait une bonne action mais également prendre conscience que MA vie est géniale.

— Qui te dit que j'ai envie ?

— Allez, tu as besoin de parler entre homme.

— Mais qu'est-ce que vous avez tous avec ça ? Je suis une femme, ça ne se voit pas ? J'ai des seins je te signale !

J'ai parlé un peu fort, Calvin l'équipier de John nous dévisage pendant que John se met à rire.

— Il faut vraiment que tu ailles retrouver ce mec avec qui tu sors, tu es d'une humeur de chien.

— Mêles-toi de tes oignons !

Il s'éloigne et me montre du doigt en criant.

— Toi, moi ce soir, on va voir ce que tu as dans le ventre !

J'avais oublié ce que c'était que d'être aimée (TERMINÉ)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz