Merci docteur Carter

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Il est très tard dans la nuit quand je laisse John avec les filles dans une planque.

Nous n'étions pas les seuls à les attendre à la sortie de la salle de spectacle. Nous avons vécut une véritable course contre la montre. Nous avions raison d'avoir peur que le tueur soit là, le salopard les attendait dans leur voiture, il s'était planqué sur la banquette arrière. En m'approchant du véhicule, j'avais entendu un léger bruit, j'avais reculé de quelques centimètres, ça m'avait sauvé la vie car une balle m'avait effleuré. Déchirant le col de ma veste d'uniforme d'intervention.

J'avais relevé mon arme vers lui et tiré mais je l'avais raté avec le mauvais angle de tir que j'avais. Il avait eu le temps de se rapprocher de moi et il s'en était fallu de peu pour que je ne me prenne une balle dans la gorge. Heureusement, Sir John était toujours là où il le fallait, il avait été plus rapide, il l'avait descendu d'une balle en pleine tête. Ça avait fait désordre mais on n'avait pas eu le choix.

Même trois heures plus tard, j'entends encore les cris de terreur et de désespoir de Stacey et Jill. Ça me vrille le cerveau de penser à leur douleur, je préfère me concentrer sur toute la paperasse qu'il me reste à remplir. A consigner les souvenirs d'une soirée que j'aurais préférée oublier.

Il y a d'autres soirées que j'aurais aimé oublier...

*        

Le soir ou ma vie a basculé. Après avoir longuement parlé avec notre professeur, je décide qu'il vaut mieux ne pas encore raconter à mes parents ce qui s'est passé, je leur dirais demain soir en rentrant, ils auront bien assez vite fait de s'inquiéter. Belle et Seb se sont pressés autour de moi et on est restés de longues heures à discuter.

— Je vois bien tes parents t'interdire de sortie à vie après ça !

— Moi mon père me laisse jamais sortir, ça été toute une histoire pour venir à Jersey avec vous, alors toi j'imagine même pas comment ils vont te cloitrer dans ta chambre.

Ils sont d'un grand réconfort.

Belle se met à bailler, elle se frotte les yeux et se lève, dévoilant à travers son peignoir de nuit un pyjama blanc avec un dessin de Yeti, cette fille n'a pas peur du ridicule !

— Ecoute, j'ai prévenu la réception qu'on échangeait de chambre, tu vas trop flipper si tu dors seule ce soir donc avec Seb on s'est dit que vous alliez rester tous les deux là et que j'allais prendre la chambre seule.

Je n'essaie même pas de la contredire, j'ai la trouille, je suis très contente de ne pas dormir seule même si en cas d'attaque, Seb ne me sera pas d'un grand secours.

J'observe le joli visage de Belle et j'y vois toute cette bonté, ça me rassure.

Tard dans la nuit, j'entends un bruit qui me réveille mais ça ressemble au craquement de l'hôtel, rien de plus. Comme j'ai quand même peur, je vais dans le lit de Seb qui grogne et me serre contre lui.

— Qu'est-ce que tu es flippette, murmure-t-il en se rendormant.

Et puis c'est le début du cauchemar, j'entends un coup de feu qui vient de la chambre d'a côté. Sébastien est tout à fait réveillé à présent, il s'est redressé sur son bras et me tient plaqué sur le lit de toutes ses forces.

— Ne bouge pas !

Mais je ne l'écoute pas et me dégage, je dois aller voir Belle, et si c'était elle qui ... Je ne préfère pas y penser !

J'ouvre délicatement la porte et j'aperçois une forme qui s'enfuit, à ma droite la porte de la chambre de Belle est ouverte. Inconsciente du danger mais pourtant terrorisé j'entre et j'allume la lumière.

J'avais oublié ce que c'était que d'être aimée (TERMINÉ)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora