15. « Ton pénis va rétrécir ! »

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À l'instant où nous sommes sorti de la voiture, Natsu m'a demandé à l'oreille de le rejoindre à la piscine. En me mordant la lèvre, la tête remplie de doutes, je lui ai répondu, non sans bégayer comme un idiote, que je devais avant ça m'occuper de Juvia qui semblait sur le point de mourir de tristesse. Il n'a rien rétorqué, et a disparu. Hâtivement, je me suis dépêchée de coucher la bleue déjà à moitié endormie, et ai envoyé un message de prévention à Grey, pour lui dire de ne, sous aucun prétexte, entrer dans leur tente.

Enfin, me rendant le plus lentement possible à l'endroit du « rendez-vous », je me suis mise à réfléchir - je peux le faire, vous êtes choqués, je sais - au sujet de Natsu et moi.

Tout le long de notre amitié - et Dieu seul sait que beaucoup d'années en ont fait parti -, je ressentais qu'il y avait quelque chose qui clochait entre nous. Un petit hic, dans cette histoire platonique. Et, justement, il s'est avéré que nous ne voulions pas de cette relation ; nous voulions le feu, la passion, nous voulions ne pas être qu'amis. Seulement voilà, par je ne sais quel obstacle, qu'il soit de la peur ou une relation déjà entamée, lui et moi avons enterré de force nos envies, pour qu'elles laissent place à la raison. Ne voulant pas détruire notre amitié, nous avons ignoré cette attirance, nous avons lutté contre, nous l'avons combattu ; jusqu'à cet été.

Ces vacances-là ont été un véritable déclencheur de notre désir, peut-être à cause du peu de vêtements portables, de la chaleur ou du fait d'être en camping (qui sait ?), mais, le plus sûr, c'est que nous n'avons simplement pas pu résister.

J'ai su, j'ai su, à l'instant même où je l'ai vu à la gare, que je ne réussirai pas à me cacher plus longtemps. En fait, j'étais carrément certaine que ça allait déraper. Je savais que je craquerai, même avec toute la volonté du monde, je savais que je ne réussirai pas à ne pas la faire.

Apparemment, lui aussi, savait que tout allait exploser.

Et pour cause ! À l'instant même où je suis entré dans l'endroit de la piscine, j'ai senti ses lèvres s'étaler sur les miennes, me bloquant la respiration. Enfin, ce ne fut que de courte, très courte, durée, mais bien assez long pour que mon corps s'enflamme comme jamais.

Ensuite, jusqu'à maintenant, il n'a pas décroché un mot, pas un bruit, rien que du silence. Durant ce temps, ma peau a largement eu le temps de refroidir, et mon cerveau a éloigné l'envie de lui rendre son baiser, en beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longtemps et bien plus profond.

Pourquoi m'avoir fait venir ici, m'avoir embrasser, puis ne rien, absolument rien, dire ensuite ? Qu'est-ce que je suis censée faire, moi ? Dois-je parler, me taire, l'embrasser, plonger, danser, partir, courir, dormir ? QUELQU'UN PEUT ME LE DIRE, BORDEL ? PARCE QUE JE SUIS LÉGÈREMENT PAUMÉE, LÀ !

En plus de ne pas savoir quoi faire, je vois que Natsu est complètement ailleurs, il a quitté la Terre pour rejoindre la planète de ses pensées les plus profondes. Génial ! Il a l'air de s'amuser, lui, à penser à tout et n'importe quoi, pendant que moi, je stresse, encore et encore, pour savoir si je dois décrocher un mot ou même un moindre mouvement. Tout ça dans l'incroyablement lourd silence qui nous entoure. YES.

Vous savez, dans la vie, il y a deux types de personnes. D'un côté, il y a ceux qui apprécie le silence, le trouve réconfortant, agréable et je ne sais quoi... Et de l'autre, il y a ceux qui DÉTESTE le silence, parce que c'est gênant, horrible, il les met dans un état de malaise hors du commun.

Et vous savez dans quelle catégorie je me trouve, moi ?

DANS LA DEUXIÈME, PUNAISE.

C'est simple :

seven friends (abandonné)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant