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  Il a souri comme les autres, amusé par cette proposition. Je sais qu'aucune femme n'est devenu Impératrice. Enfin, une à failli le devenir. Mais elle a refusé à son titre et a préféré ce marier au roi Andal de Friac : Lindsay la guerrière.

     -  Vous !?

     -  Oui. À moins que vous préfériez voir un barbare à votre place. J'ai beaucoup d'influence sur ces trois rois.

  Il a perdu son sourire.

     -  Cela...

     -  Je veux que les Cents en parle et que demain, ils donnent leur réponse.

  Il a posé une main sur son épée mais la pointe de mon épée le menaçait déjà.

     -  Même en jupon, je sais me battre. Les batailles n'ont plus de secret pour moi et puis, je n'ai pas besoin d'épée pour vous faire souffrir.

  Il a lâché la poignée de la sienne, renonçant.

     -  Bien sûr. À une condition alors.

     -  Laquelle ?

  Il a regardé la robe avec nostalgie. Il se rappelle qu'il l'avait offerte à Loëza.

     -  Que vous me promettiez que je devienne votre époux. Vous avez à apprendre, seule, vous n'arriverez à rien.

     -  Je suis déjà mariée.

     -  Vous ne le serez plus. Un traite meure vite ici.

  J'ai soupiré.

     -  D'accord.

  J'ai baissé mon épée, lui serrant la main.

     -  Demain, la décision sera prise. Conclue-t-il.

  J'ai rangé la mienne.

     -  Parfait. J'aimerais me reposer maintenant.

  Un homme fut appelé pour qu'il m'emmène, mes deux gardes et moi dans mes appartements. Mes deux soldats sont restés devant ma porte. Première phase de faite.

  Cette fois, j'ai opté pour une bleue claire. Ce genre de robe sont lourdes, encombrantes et écrasantes. Mais elles me vont si bien.

On m'a conduite dans la grande salle du Conseil des Cents. Il y en avait effectivement cent, assis devant des tables formant un cercle. Ils portaient tous des tuniques noires. Des prêtres, des anciens rois, des grands soldats, des bourgeois...

     -  Majesté Alwena, reine de Friac. Annonça un homme à mon entrée.

  Je suis allée me mettre au centre du cercle, la tête haute, une boule au ventre.

     -  Votre mari...

     -  Je ne le suis plus. Il m'a tué de sa propre main pour gagner le pouvoir. Je suis ici aujourd'hui pour vous proposer mon couronnement avant qu'il ne massacre tout le monde.

  Ils m'ont regardé, surpris.

     -  Notre armée est assez grande, assez forte pour leur résister...

  Je l'ai coupé avec un non de la tête, souriante.

     -  Je sais qu'elle est plus grande mais ne dit-on pas que le nombre ne fait pas la force ? Ils sont moins nombreux mais vous êtes face à des barbares, des mercenaires. Ils ne sont pas là pour s'amuser, ils tuent. Ils sont forts, résistants, insensibles. Ils sont nés pour tuer. Jamais l'armée de Friac n'a connu de défaite. Mais je peux les arrêter, je les connais mieux que personne.

Les grandes histoires de Friac : Le prince mal aimé (Livre 1)Where stories live. Discover now