XX

58 5 0
                                    

  Les premières heures de voyage furent tranquilles. La plupart dormaient. Kieran était devant avec Eran, près de Kian et Maëlyo. Ils leur montraient des cartes de route de tout l'Empire. Je les regardais, tous les quatre. Eroan a fini par se rajouter. Pour mon grand étonnement, Kian ne l'a pas repoussé. Après tout, voir son mari, son fils et l'oncle réunis, ensemble... Cela me fait si plaisir.

  La Vieille est venue à mon côté.

     -  Tu vas bien ?

     -  Oui, très bien, merci.

  Les jours sont passés très vite. Kian, gore comme il est, avait emmené la tête d'Anass avec lui. La Vieille l'avait enveloppé avec des potions pour qu'elle reste intacte. Kieran est vraiment à fond. Il apprend tout sur l'Empire. Il connait les noms de toutes les grandes villes, des lacs, des forêts, des déserts. Même moi, je suis nulle. Je les regardais, joyeusement. Eroan parlait avec eux, avec Kian. J'avançais, en fin de cortège. J'étais bien à ma place. Eran ne lâchait pas Kieran qui lui, ne le lâchait pas non plus.

  Il nous a fallu une dizaine de jours pour arriver au petit village d'Elvain, près d'Elian. On a été accueilli avec beaucoup de chaleur humaine. Nous nous arrêtons pour cette nuit et la nuit d'après. Les femmes m'ont accueilli avec beaucoup de joie, m'offrant de magnifiques fleurs.

     -  Alwena, qu'as-tu ? Ça ne va pas ?

  Je venais de m'installer dans ma chambre. Elle est venue s'asseoir à mon côté.

     -  Je vais bien, merci. Je suis juste...fatiguée et...j'ai mal au ventre.

     -  C'est à cause du cheval. Reposes-toi et...profites en pour être un peu avec Kian.

  Elle m'a souri avant de repartir. Kian est entré peu de temps après qu'elle soit partie.

     -  Un problème ? Tu vas mal ?

     -  Non. C'est juste le cheval qui...

  Il m'a embrassé, me coupant la parole. Il a commencé à me déshabiller, j'ai fait de même. Il m'a caressé doucement afin de me rassurer. Sa cicatrice à l'œil me rappelle tous les jours, qu'il est né pour se battre.

     -  Alwena...

  J'ai posé mon doigt sur ses lèvres.

     -  Fais-moi l'amour et tais-toi. Chuchotais-je à son oreille.

  Nous avons donc passé la nuit, ensemble, enroulés dans nos draps. Le froid de l'hiver est proche, bientôt tous sera enneigé.

  Il est encore tôt mais Kian avait déjà disparu. Je suis descendue.

     -  Déjà debout.

  Je lui ai souri. Eroan était là, dehors.

     -  Oui.

  Il a sorti son épée de son fourreau.

     -  J'ai...envie de m'amuser un peu. Partante ?

  J'ai sorti la mienne. J'avais un bon manteau en fourrure et en peau de vache. Il tient super chaud.

  Il a attaqué le premier avec une force incroyable. Il a une force que Kian n'a pas. Il ne retenait pas ses coups ; je me défendais comme je pouvais et cela n'était pas très facile. Il m'a fait reculer. On a repris notre souffle avant que je relance le combat. Ses coups sont forts, francs, sans retenu. Je me suis adaptée, évitant de finir broyer sous sa lame. Malgré ça, on a fini à égalité. Sa pointe d'épée sous ma gorge. La mienne, entre ses deux yeux. On est resté là, ne bougeant pas. Il a souri.

Les grandes histoires de Friac : Le prince mal aimé (Livre 1)Where stories live. Discover now