Chapitre 8

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"_Prenons nous la main."

Intérieurement, elle n'approuvait pas l'idée, mais s'il fallait faire des concessions alors, faisons ça. Elle n'aimerait pas se faire tuer avant d'avoir vu le visage de ses véritables ravisseurs.

Il se redressa et prit sa veste qu'elle avait posée tout à l'heure pour la mettre sur les épaules de Naomy qui fut confuse par son geste.

"_Mais comment tu vas fa-"

Elle ne termina pas sa phrase, voyant qu'il prit une autre veste en cuir sur le dossier de sa chaise, celle qu'il portait depuis le début en plus. Elle se sentit un peu bête pour le coup. Puis, toujours en silence, il sortit de la chambre d'hôtel Naomy sur ses talons.

Sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, il passa son bras sur les épaules de la Française et appuya sur le bouton de l'ascenseur. Si on lui avait dit un jour qu'elle prendrait l'ascenseur presque dans les bras d'un homme qui l'avait kidnappé pour aller manger, elle n'y aurait pas cru. Pourtant, c'était bel et bien ce qui était en train de se produire.

Ils entrèrent en parfaite concordance entre les quatre murs étroits de cet ascenseur. La musique mit une ambiance plutôt gênante à la scène, elle souhaitait que ça se termine vite.

Les portes s'ouvrirent juste au moment où elle allait craquer, signe de la grâce de Dieu pensa-t-elle.

Ils sortirent enfin, tous les deux, et un plan lumineux s'ouvrirent à eux.

Des baies vitrés à perte de vue, du personnel grouillant de tous les côtés. Des touristes attendant qu'on les servent. Tous habillés de façon chic. Un monde que Naomy avait oublié. Mais le revoir à présent lui rappelait à quel point elle ne l'aimait pas pour autant. Bien qu'il était beau et aisé, riche et respecté, les personnes qu'il contenait n'était autre que des robots qui n'avait à la bouche que leur entreprise, leur pouvoir, leur influence, leur argent, leur argent et leur argent. Foutu monde d'hypocrite, où une once de sincérité vaut si chère qu'on ose même pas dépenser un billet pour en faire usage.

"_Ta main." Lui chuchota le blond. "Ta main ou je te coupe les reins."

Elle portait donc sa main droite à la sienne qui était toujours au-dessus de ses épaules. Elle prit son air de bonne actrice alors que leurs doigts se croisèrent, offrant un grand sourire, jouant à son tour l'hypocrite.

Il fit le premier pas, elle le suivit. Ils marchèrent, tête haute, dans le hall. Dangereux, Zico osa même saluer le concierge de l'accueil. Pour bien jouer le truc, elle passa son bras ballant autour de la taille de son kidnappeur et posait sa tête sur son épaule. Ils négligeaient leur marche jusqu'à la porte de verre qui indiquait la sortie et la fin de toute cette scène. Automatique, elles s'ouvrirent. Mais même le pied à l'extérieur, ils durent continuer sur quelques mètres, histoire d'éviter toutes les caméras et les mauvais oeils.

Une fois hors de danger, Naomy retira son bras de la taille du grand blond, et tenta pour la main, mais sa saisie était beaucoup trop forte. Elle lui lança un regard interrogé qu'il ne daigna pas lui rendre. Perturbée, elle lui donna un petit coup de coude. Il l'aurait tué si c'était trop fort, alors elle préférait faire doucement.

"_Tu peux arrêter, tu sais.
_Tais-toi ou je ne te nourris pas." Il serra encore plus fort.
"Yah !" Se plaignit-elle, mais il n'en fit rien et continua de regarder en face de lui. Elle ne voyait pas du tout ce qu'il trouvait intéressant en face d'eux, mais ça l'agaçait fortement.

Surtout qu'elle devina que c'était une technique pour éviter son regard, à quoi il joue ?

Il tourna enfin dans un coquette rue, et stationna devant une boutique à l'odeur alléchante. Une courte queue finissait dès leur arrivée, pour le plus grand plaisir de son estomac et comme si doux Jésus avait entendu chacune de ses attentes, Zico retira son emprise de sa main brûlante maintenant.

51 nuits à Stockholm- Enlèvement /ZicoWhere stories live. Discover now