Chapitre 2

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Mardi 06 décembre 2017 :

Il y avait des secousses. Elle entendait aussi un grondement qui ressemblait à un moteur et des pneus. Mais il faisait sombre, si sombre qu'elle ne pouvait rien distinguer. Un tissu lui couvrait les yeux.

Une douleur à la mâchoire se fit ressentir, un liquide chaud avec. Elle tentait de toucher ce qui pouvait être une blessure avec ses doigts, mais elle ne pouvait à peine bouger. Elle était attachée dans un endroit confiné et sensible au tremblement. Elle avait même du mal à respirer, étouffant presque. Rapidement, la brune fut alarmée. Mais le fait de ne pouvoir rien faire l'angoissait.

Où suis-je ? Que m'arrive-t-il ? Qui m'a fait ça ? Qu'ai-je fais ?

Cette situation lui rappela de durs souvenirs, mais de grandes leçons. Elle décida donc de tester un exercice de respiration qu'elle avait appris afin de calmer sa peur, pourtant grande car, elle savait que, quoi qu'il arrive, s'affoler ne servirait à rien.

Quelques minutes plus tard, le véhicule s'arrêta enfin. Elle usa de ses sens pour voir ce qu'il se passait.

Une porte s'ouvrit, seulement une, et se referma d'un claquement qui fit bouger toute la voiture. Des bruits de pas se faisaient entendre puis, plus rien.

Soudain, le conducteur ouvrit le coffre. Premier réflexe : faire semblait d'être toujours inconscient. Bizarrement, très peu de lumière n'était passée à travers le morceau de tissu qui la rendait aveugle. Ferait-il encore nuit ? La personne stagna en face d'elle, alors qu'une vague de froid envahissait son espace. Au moins, elle pouvait respirer correctement maintenant. Mais elle évitait d'en profiter. Il fallait qu'elle garde une respiration normale, même si l'envie la torturait.

La brune sentit l'inconnu s'abaisser vers elle, et passer ses doigts sur sa blessure. Un rictus de douleur apparu sur son visage. Il retira automatiquement sa main pour la fouiller. Il vérifia les poches inexistantes de son sweat et celle de son pantalon. Par pur réflexe, elle se défendit d'un coup de genou tout droit dans le bras.

"_Aish." Hurla celui-ci. Là, elle essayait de recouvrer la force qu'elle avait perdu, mais elle n'était pas assez rapide et il eut le temps de lui attraper les bras de façon à la bloquer de tout mouvement.

"_Reste tranquille." Lui susurra-t-il. "Reste tranquille et je ne te ferais pas de mal."

Ah ! La phrase habituelle des agresseurs, puis après, ce sont eux qui tuent la victime d'une balle dans la tête. En tout cas, sa voix lui indiquait qu'il était un homme.

Le plus inquiétant, dans tout ça, c'était qu'elle ne pouvait pas voir le visage du kidnappeur, elle ne pouvait rien distinguer. Absolument rien, elle était dans l'obscurité totale. Et c'est ça qui la frustrait bien plus que les cordes autour de ses poignets et de ses chevilles.

Elle ne bougeait donc pas, de toute façon à quoi bon ? Elle était bloquée et fatiguée.

"_Je vais te sortir d'ici, alors sois clémente et suis mes gestes. Sinon, je continue la route et tu restes là dedans."

Sa voix était plutôt douce, mais elle ressentait une pointe de déstabilisation ou quelque chose du genre.

Elle l'entendit donc décrocher le plateau du haut d'une seule main, puisque l'autre tenait toujours ses poings. Une fois ça fait, il attrapa ses mains et l'aida à se redresser, dans des gestes patients et précis. En gros, pas les sortes de manigances que ferait une véritable brute en quête d'une proie facile pour assouvir ses désirs. Ensuite, il retira ses jambes du coffre afin de les placer en position assise. Une fois ça fait, il se recula. Elle prit donc le temps de bouger ses jambes afin d'y retirer les fourmis qui les avaient envahis. Elle prit plaisir à respirer aussi, et à bouger mes doigts, bien que ligotés. Puis, par instinct de survie, elle se redressait. Mais elle ne fut pas assez rapide, il la plaqua sur le dos des fauteuils. Elle étouffa un cri de surprise et restait choquée.

"_Je n'aimerais vraiment pas te faire du mal ou encore te droguer pour te faire obéir. Reste sage avec moi."

Comme il voyait qu'elle ne bougeait toujours pas, il continua :

"_Je vais soigner cette vilaine plaie."

Attendez, ai-je bien entendu ? Depuis quand les agresseurs soignent-ils leurs victimes ?

"_Ca risque de s'infecter. Et puis... Ça fait tache sur ton visage."

Elle ne pouvait toujours pas voir ce qu'il faisait, mais les bruits indiquaient un liquide. Il allait vraiment soigner la blessure qu'il m'a lui-même fait ? Dans quelle sorte de rêve suis-je tombée ? Se demanda-t-elle.

Il redressa son visage à l'aide de sa main libre, encore par réflexe, elle la tournait. Qui dit qu'il ne compte pas lui faire des trucs bizarres ? Elle se méfiait.

"_Reste tranquille, je t'assure que je ne vais pas te droguer."

Il attendit qu'elle se détende, pour passer ce qui semblait être du coton, par sa douceur, sur sa lèvre inférieure. Il le fit avec une telle délicatesse, qu'on aurait dit qu'il avait peur de la blesser. Caractère complétement différent d'un kidnappeur ordinaire. Qui était-il ?

"_Fini."

Ensuite, il lui prit les mains et la leva.

Comme elle le disait, tous ses sens étaient à l'affut. Elle étudiait chacun de ses mouvements, chacune de ses paroles. Elle était habituée à faire ça, malgré le bordel total qui déchaînait son esprit. Il retirait les cordes de ses chevilles et la fit marcher, un choc étrange parcouru ses jambes. Combien de temps était-elle restée dans ce maudit coffre ?

Toujours en tenant ses mains, il ouvrit une portière. Sûrement celle de derrière.

"_Je t'autorise à te mettre à l'arrière. Ça ne doit pas être confortable dans le coffre."

Effectivement.

Il lui abaissait la tête et elle suivit donc son mouvement, afin de poser ses fesses sur le siège arrière. Elle le sentit ensuite passer une corde autour de ses chevilles. Elle ne se débattait pas, à quoi bon ?

"_On ne sait jamais." Soupira celui-ci, voyant son rictus de dégoût sur le visage. Elle le sentit enfin la lâcher et se reculer. Puis, il ferma la porte et repartit à l'avant. Il l'avait mis sur le siège opposé à lui, elle le savait, car elle ne sentait pas la pression de son corps sur le siège qui était en face d'elle.

Il finit par démarrer la voiture. Un silence se posa dans celle-ci. Son bandeau sur les yeux la perturbait vraiment beaucoup. Rester là, dans le noir, sans savoir ce qui pourrait lui arriver.

C'est la pire des situations lors d'un enlèvement, supposa-t-elle.

Elle décida donc de fermer les yeux, comme si cela pouvait apaiser un peu la peur qu'elle avait tenté de terrer au fond d'elle. Peut-être que ses pensées seraient plus rassurantes.

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Heyo ! J'ai réfléchis à un petit planning pour poster les chapitres afin de déjà donner une certaine régularité à la fiction ! Je le mettrais en place la semaine prochaine je pense :) En tout cas, j'espère que ce segment vous a plu ! A vrai dire, il était assez compliqué à écrire, comme il se base sur les sens de notre héroïne en particulier ! Notre héroïne qui ne voit rien du tout ! (je ne sais pas pourquoi je marque un suspense là, en vrai xD)

M'enfin, je vous dis à la prochaine pour suivre les aventures de notre petite prisonnière ! (c'est relou de cacher son prénom en fait :'D)

51 nuits à Stockholm- Enlèvement /ZicoOn viuen les histories. Descobreix ara