TOME II - XXIV.

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Eomer se remémora sa nuit. Il n'avait vu personne d'autre qu'Ariane. C'est alors qu'il fit le rapprochement. Cette dernière ne cessait de jeter des coups d'œil inquiets en direction de la Forêt. Cherchait-elle ces Hobbits ?

— Je n'ai vu personne d'autre. Nous avons empilé les carcasses et les avons brûlées.

Il pointa du doigt le tas de cadavres encore fumant, derrière lui. Les visages des trois marcheurs se décomposèrent. Le Rohirrim se sentit un peu coupable.

— Morts ? demanda le Nain d'une voix blanche.

— Je suis désolé, dit simplement Eomer.

Il fut soudain pris de pitié devant ces trois hommes qui ne retrouveraient sûrement jamais leurs amis. Il siffla.

— Hasufel ! Arod !

Deux chevaux sortirent du rang, l'un blanc et l'autre alezan.

— Puissent ces chevaux vous apporter meilleures fortunes qu'à leurs premiers maîtres. Adieu. Cherchez vos amis. Mais n'ayez pas trop d'espoir. C'est peine perdue sur ces terres.

Il remonta sur son cheval et repartit avec ses troupes.

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Aragorn, Legolas et Gimli montèrent sur les chevaux qu'Eomer leur avaient offert et se dirigèrent directement vers le tas de cadavres d'Orques. L'odeur insupportable les prit alors qu'ils n'étaient qu'à quelques mètres. Une fois qu'ils furent tout près, ils cherchèrent des yeux quelque chose qui pourrait leur prouver que Merry et Pippin étaient toujours en vie. Gimli s'approcha du tas et en extirpa un objet qu'il avait déjà vu avant.

— C'est une de leurs ceintures, remarqua-t-il d'une voix blanche.

Aussitôt, Legolas se mit à réciter des paroles en elfique. Aragorn garda le visage fermé. Il donna un grand coup de pied dans une tête d'Orque recouverte d'un casque et poussa un cri déchirant en tombant à genoux. Gimli ne sut si c'était un cri de douleur physique ou morale.

— On les a abandonnés, dit ce dernier en baissant la tête.

Il s'en voulait. Ariane était en sûreté, et c'était la seule chose qu'ils avaient réussi dans cette quête. Merry et Pippin n'avait en aucun cas mérité ce sort.

Soudain, Aragorn se mit à examiner le sol. Est-ce vraiment le moment ? se demanda Gimli. Après les rochers, il se mettait à écouter l'herbe.

— Ariane était assise ici. Les Hobbits étaient à côté d'elle. Ils ont rampé. Leurs mains étaient ligotées.

Aragorn suivit la piste qu'il avait trouvé et tomba sur une hache plantée dans le sol, la lame vers le ciel. À côté gisaient plusieurs morceaux de corde tranchés.

— Leurs liens ont été coupés., dit-il en se relevant. Ils ont couru par ici. Ils étaient suivis. Les traces s'éloignent du combat... et vont vers la Forêt de Fangorn.

Dans le fossé où Ariane reposait quelques heures plus tôt, l'herbe était couchée.

— Ariane s'est arrêtée ici. Seuls les Hobbits ont continué dans la forêt.

— Fangorn... Quelle folie les a conduit là ?

— Il faut qu'on aille les retrouver, décida Aragorn.

— Et Ariane ? demanda Legolas.

— Eomer nous a assuré qu'elle était en sûreté. Je lui fais confiance. Si elle était blessée, elle n'a pas pu suivre Merry et Pippin. Il faut les retrouver au plus vite. La connaissant, notre amie est très certainement en train de se ronger les sangs pour eux. Il faut les retrouver au plus vite.

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant