<<II>>✔️

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Je viens de passer un mauvais quart d'heure. Je passe une main sur mon visage puis me dirige vers la machine à café, où se trouvaient ma cousine et Josué.

"T'as mauvaise mine", remarque Josué.

Je soupire et prends une gorgée de café.

"Cynthia, pourquoi t'as laissé cette folle de Veronica entrer ?"

"Elle est venue en se tenant le ventre et en pleurant, j'ai pensé que c'était une urgence", répond Cynthia.

"C'était une farce ! En plus, elle se baladait en short court, t'aurais pu la griller", je réplique.

"Mais non, elle portait une robe longue", me contredit-elle.

Je sais quand même faire la différence entre un short et une robe, non ?

"Moi, je l'ai vue en short court et tee-shirt dans mon bureau", intervient Josué.

"Quand elle est rentrée, elle portait une robe", confirme-t-il.

Je soupire de nouveau.

"Qu'est-ce qu'elle t'a encore fait ?" demande Josué avec un sourire en coin.

Veronica est une jolie fille, le genre de fille que j'évite, c'est-à-dire une manipulatrice. Elle passe au cabinet une ou deux fois par semaine dans le seul but de me séduire, et ça m'agace. Un jour, je lui ai demandé pourquoi elle n'allait pas à l'université au lieu de courir après mon argent. En guise de réponse, elle a ri au nez. Depuis ce jour-là, elle a commencé à perdre de mon estime. Si elle veut de l'argent facile, elle s'est trompée de personne. Je ne suis pas avare, mais j'ai assez dépensé d'argent pour des futilités.

"Je ne savais pas qu'elle était dans le bureau. À peine suis-je entrée, je ne sais pas comment, mais je me suis retrouvée par terre avec Veronica sur mon dos."

Ils éclatent de rire, mais je ne trouve pas ça drôle. Si quelqu'un d'autre que Josué et Cynthia nous avait vus, cela aurait pu avoir de graves répercussions sur moi et sur Josué. Je vois déjà mon père me rabrouer, lui qui tient tant à sa réputation. Je dois parler sérieusement à cette fille, sinon je serai obligé d'engager un garde de sécurité.

Si les filles ont peur de rencontrer des hommes la nuit de peur de se faire agresser, moi j'ai peur de rencontrer Veronica.

"Mes deux maris", dit une voix derrière nous.

On se retourne pour faire face à Sarah. Je suis surpris et en même temps content de la revoir. Je ne suis pas le seul, vu le sourire de Josué. Elle se jette dans nos bras et on fait un câlin à trois.

"Je sais que vous m'avez manqué, mais ce n'est pas une raison pour m'étouffer", dit-elle en riant.

On la relâche et Cynthia s'éclipse. Je lève les yeux au plafond, me demandant si elle finira par s'attacher à quelqu'un un jour...

Sarah est une adolescente de 16 ans, enceinte. Le père de l'enfant n'a pas assumé, et ses parents l'ont mise à la porte. Elle nous a dit qu'elle avait dormi dans la rue pendant plus d'une semaine et qu'elle avait même pensé à mettre fin à ses jours. Mais elle n'a pas eu le courage de tuer son bébé.

Maintenant, elle travaille dans un café, grâce à un garçon qui l'avait hébergée chez lui. Pendant deux mois, elle a économisé de l'argent pour pouvoir consulter un gynécologue, et elle est tombée sur notre cabinet. Dès que nous l'avons vue, nous l'avons appréciée. Elle souriait comme si elle n'était pas en train de traverser une période difficile. Elle est courageuse, cette jeune fille !

Je l'ai suivie jusqu'à ses six mois, puis Josué a pris la relève. Elle est maintenant à son huitième mois.

"Dis-moi, où étais-tu, ma femme ?" demande Josué.

"Dis plutôt ta maîtresse, Josué. Ce n'est pas avec moi que tu dors tous les soirs, à ce que je sache. Je travaillais, Evans chéri."

"Mais c'est moi qui t'ai posé la question !" s'indigne Josué.

"Ça n'a pas d'importance, homme", répond Sarah en riant.

Je ris.

"Tu m'as manqué, Sarah. Pourquoi travailles-tu ? Tu ne devrais pas travailler, ce n'est pas bon pour le bébé, tu es presque à terme", je lui dis.

"Pour vous rembourser", répond-elle, la tête enfouie dans son sac, "puis pour m'aider un peu."

Elle sort quelques billets de son sac avec un grand sourire.

"Sarah, arrête avec cette histoire", lui dit Josué.

"Mais vous n'avez jamais pris un sou de ma part. Vous n'avez pas passé tout ce temps à l'université pour consulter gratuitement ?"

"Ce n'est pas l'argent qui nous manque. Tu es comme notre petite sœur, Sarah. Nous voulons t'aider, toi et le bébé. Alors range ton argent, tu en auras besoin pour autre chose", dis-je doucement.

Et là, je ne comprends pas. Elle commence à pleurer.

"Qu'est-ce que tu as, ma Sarah ?"

"Je suis votre femme, pas votre sœur. Tu as dit que j'étais comme votre sœur", dit-elle en sanglots.

On rit et elle nous suit, entre deux larmes. Je crois qu'elle est simplement émue. Josué lui fait une échographie. Avant qu'elle ne quitte le cabinet, nous lui disons que nous devons lui parler de quelque chose d'important. Elle nous donne rendez-vous dans le café où elle travaille. Ma dernière consultation fut celle d'une jeune femme qui se plaignait de symptômes tels que :

- une sensation de pesanteur dans le bas-ventre
- des anomalies des règles
- des troubles urinaires (mictions fréquentes ou difficulté à vider complètement la vessie)
- des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie)

J'ai immédiatement compris qu'il s'agissait probablement d'un kyste ovarien. Je lui ai expliqué qu'il était essentiel de subir des examens réguliers et de surveiller étroitement l'évolution du d'un kyste ovarien,
Je lui ai dit qu'il était primordial de faire des examens réguliers et de suivre de près l'évolution du kyste, et si ça augmentait de volume elle devait faire une opération sous coelioscopie ( type d'opération chirurgicale qui laisse peu de cicatrices)

Je viens juste de fermer le cabinet, Josué et Cynthia sont déjà partis. Je m'apprête à regagner ma voiture quand une petite voix m'interpelle. Je la reconnais aussitôt, c'est la fille à qui j'avais sauvé la mise y a une semaine. Qu'est-ce qu'elle fait ici?

[5] Le Fameux gynécologue✅📕[Terminous]Where stories live. Discover now