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Mine de rien, les semaines passent, et je commence à percevoir la fin de cet atelier d'écriture. Je ne veux pas encore faire de bilan à ce stade, je sais seulement que je vis beaucoup mieux les séances, et que j'ai arrêté de me prendre la tête avec des grandes questions : ce que j'ai écrit est-il bien ? Mon texte respecte-t-il la consigne de l'exercice ? Le style est-il assez travaillé ? etc. J'ai également cessé de me comparer aux autres : dans un atelier d'écriture, tout ce que l'on écrit est juste. Je veux dire par là qu'il n'y a pas en soi d'erreur infamante. Toutes les productions des participants ont des points forts et des points faibles. On parvient vraiment à profiter de l'atelier lorsqu'on se lance en acceptant nos atouts et nos faiblesses. Peu importe ce que l'on a écrit au final. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise voie, de bon ou de mauvais texte. L'essentiel est de sortir de sa zone de confort et d'avoir ccompli un travail d'écriture, quel qu'il soit, dans l'urgence et sous la force d'une contrainte.

Il reste environ 4 séances d'atelier. La prof va nous faire travailler pendant 2 séances sur la question du point de vue. Après, il faudra se lancer à écrire enfin notre propre nouvelle ! Mais n'anticipons pas : revenons au point de vue. Quand on écrit une histoire, il faut des personnages, un contexte, une époque, un déroulement des événements et un point de vue. Si je vous raconte l'histoire d'un chien qui traverse la rue et se fait écraser, voici les points de vue possibles : le chien, l'automobiliste qui le renverse, le propriétaire du chien, le vétérinaire qui va le soigner, un passant qui a vu la scène, etc. Toutes ces personnes peuvent se charger de raconter l'histoire de leur point de vue. Vous pouvez donc choisir des points de vue très différents. Et cela va complètement changer l'angle par lequel le lecteur va percevoir votre histoire. Attention à ne pas confondre le point de vue et le narrateur ! Cela peut être la même personne, ou pas.

Pour travailler sur cette question du point de vue, la prof part du roman qu'elle a écrit à partir d'un fait divers qui s'est produit dans les années 2000. C'est l'histoire d'une pianiste anglaise, atteinte d'une maladie de la main. Virtuose, elle donne des concerts dans le monde entier, c'est une star internationale.  Sa maladie empire, le handicap devient insurmontable. Elle finit par mourir d'un cancer au sommet de sa gloire. Son mari ne supporte pas qu'elle tombe dans l'oubli alors il fait éditer une collection inestimable des enregistrements de la pianiste. Problème : quelques années plus tard, on découvre qu'il s'agissait une supercherie. Les enregistrements étaient faux, entièrement faux !! Le veuf avait trafiqué les morceaux de pianistes célèbres et les avait faits passer pour des exécutions de son épouse.

Dans ce roman, la prof a choisi de raconter son histoire du point de vue du mari. Et voici l'exercice : à nous de changer le point de vue !


L'atelier d'écritureWhere stories live. Discover now