Prison 12

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Une ambiance calme avait pris place dans la cellule, seulement tourmentée par nos respirations et les cris de nos voisins. Je me sentais détendu et aucune pensée parasite ne venait hanter mon esprit, seulement le but et l'espoir d'apercevoir enfin la véritable personnalité de ma colocataire. Il fallait que je trouve ce qui pouvait la motiver dans ce changement.

La porte s'ouvrit alors, directement refermée lorsque la directrice eut passé le pas de la porte.

" Je suis heureuse de constater que vous ne vous entretuez pas et que vous restez calmes malgré le bruit permanent des autres détenus.

- Pourquoi êtes-vous là ? l'agressa Eléa

- Il faut que je parle avec Richard, du coup je suis venue te chercher.

- Et depuis quand vous déplacez vous pour ce genre de choses ?

- Quand les choses sont urgentes Richard, allez suis moi."

Je n'eus donc pas d'autre choix que de suivre ma psychologue, escortés par les gardiens habituels, dans le long dédale de couloirs. Une fois, sa petite porte passée, et disposés à discuter, elle commença.

" Comment te sens-tu ?

- Comment vous sentiriez vous après avoir passé trois ans dans un établissement miteux sans contact avec vos proches parce qu'ils vous détestent d'avoir fait ce que vous avez fait ?

- Je me sentirai mal, mais tu es un garçon fort, et ton attitude aujourd'hui le prouve.

- Et donc quelle est la raison pour laquelle je suis ici ?

- Je voulais te donner quelque chose. Les analyses psychologiques que j'effectue à ton propos depuis maintenant quelques années montraient que tu étais mentalement instable et en proie à la dépression et à tout ce qui s'ensuit. Ainsi, avec le conseil, nous avons pris la décision de te couper de ta famille, de tes amis. Je suis désolée.

- Vous m'avez quoi ?

- Nous avons refusé les visites à ton propos et intercepté chaque courrier qui t'as été destiné. Mais depuis quelques semaines, et tu peux dire merci aux gardiens, il semble que ton état se soit fortement amélioré. Tu ne fais plus parti des embrouilles, tu restes calme et tu te sociabilises assez bien avec ta bande d'amis.

- Comment ? Etes vous en train de me dire que pendant trois longues années, j'ai pensé que tout le monde m'avait tourné le dos pour enfin me dire que c'était de votre faute ? Et dire que j'avais de la sympathie pour vous. Et vos gardiens vous mentent, aujourd'hui encore, nous nous sommes disputé à cause de vous toujours. Vous êtes au centre de tout et vous nous gâchez la vie.

- Ecoute Richard, je sais que cette nouvelle est dure à encaisser mais tu dois m'écouter, je n'étais pas la seule à décider de cette mesure. Laissez moi choisir de les croire.

- Autre chose à me dire ? Que je puisse enfin partir de cette pièce ?

- Je tenais ainsi à te remettre toutes les lettres que tu as reçu, libre à toi de les lire ou pas. Notre rendez vous pour demain est maintenu. Profite du retour pour passer chercher un livre.

- Au revoir Madame."

Je sortis alors avant qu'elle m'y autorise, emportant avec moi, une boite de chaussures en carton contenant mes précieux biens. Je décidai de faire l'impasse sur la bibliothèque voulant à tout prix lire ces missives au plus vite. Les deux hommes chargés de me raccompagner, commencèrent à discuter ensemble tandis que je faisais des hypothèses sur les émetteurs de ces lettres.

Quand j'arrivai dans la cellule, Eléa me fixait attentivement, perplexe. Son regard fit des allers-retours entre la boite que je serrais contre mon torse et mon regard un peu brillant. Je pouvais l'avouer volontier, savoir que l'on ne m'avait pas oublié me réconforter. Pendant longtemps j'avais pensé à la déception que tout le monde éprouvait pour moi, mes parents, ma copine, mes amis, mon patron et tellement d'autres personnes surement.  

On this side of the barsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant